Push back hader (Hassan x Elio)

La tête posée contre le mur du vestiaire, je suis en train de soupirer lourdement. « Tu fais chier Charlotte … J'ai déjà passée ma nuit à bosser moi. S'pas pour faire tout le boulot parce que t'as la gueule de bois … Je devais être aux boissons pas à la caisse ... » Ma collègue est une connasse. Le genre de fille qui a aucun sens des responsabilité. Elle savait pourtant qu'elle allait embaucher à six heure trente pour l'ouverture à sept heure. Mais non faut qu'elle passe sa nuit à picoler. Le pire dans tout ça c'est qu'elle me laisse pas vraiment le choix. On est en équipe réduite. Deux à préparer les boissons et une personne à la caisse et aux gâteaux. Les boissons c'est du part cœur. Suffit de se mettre en mode robot ! Idéal quand tu bosse déjà depuis 20h la veille. Mais non. Par sa faute, j'allais devoir en plus supporter la tête dans le cul de mes clients râleurs, chiants ou les pires … Les gens heureux !

Je resserre un coup mon tablier avant de tourner la clé de la porte. Il y a déjà plusieurs clients qui attendait l'ouverture. « Bonjour » Un sourire servit avec un supplément cernes. Je me dirige vers la caisse et la musique commence. « Bonjour qu'est-ce que je peux vous servir? ». Les clients défilent à une allure impressionnante. Ce matin tout le monde avait besoin d'un café apparemment. Je pouvais comprendre. Entre deux bâillements cachés en me retournant pour faire genre de prendre des gobelets, j'arrive ne pas me tromper sur les inscriptions à imposer sur les récipients en carton. Je vous les heures passées et j'ai vraiment hâte d'avoir ma pause. Aux environs de dix heures, je me décide de faire les deux derniers clients et je prendrais ma pause après. « Bonjour qu'est-ce que je ... » Mes yeux se posent alors sur le client. Mon cerveau est lent à la réflexion. Dans un premier lieux, je le trouve surtout sexy. Puis je me dis qu'il me dit un truc. Puis je l'imagine nu. « Oh Salut Elio ! Qu'est-ce que tu fais là?! » Toujours aussi lent à la réflexion. Je fronce les sourcils. « Un café … Tu viens prendre un café … Je te sers quoi? » C'est toujours étrange de tomber sur un mec que tu as l'habitude de seulement voir chez lui pour vous s'envoyer en l'air.

@Elio Deviliers

« Parce qu'il y a des informations qui peuvent m'être utiles. Parce que je veux savoir l'évolution de certaines opérations. Parce qu'il y a des informations qui peuvent m'être utiles. Parce que je veux savoir l'évolution de certaines opérations. »

Je ne cesse de me répéter, encore et encore, ces phrases dans ma tête, alors que je traverse les chemins et les couloirs de l'université. Je ne pensais pas revenir un jour ici, après la fin de mes études. J'avais soigneusement éviter les réunions d'anciens élèves et autres événements organisés au sein de l'établissement. J'ai réussi, pendant environ 4 ans. Mais la conférence à laquelle je devais et voulais assister se déroule dans un auditorium de mon ancienne fac. Vu qu'elle a un impact sur certaines affaires que j'ai observé par le passé, je me dois donc y aller. Il ne manquerait plus que je rencontre un de mes anciens professeurs, ça serait le pompon ! Mais au moins, j'aurais une anecdote à raconter aux copains. La conférence se déroule le plus normalement du monde. Je prends quelques notes sur mon téléphone portable et j'essaie de me concentrer au maximum. Tout en ayant la désagréable impression de revenir quelques années en arrière, en tant qu'élève. Finalement, elle se termine. Je dois être un des premiers à partir. Tout en réfléchissant aux discours tenus, je passe devant le Starbucks du campus. Quand j'étudiais ici, c'était un peu ma seconde maison. J'ai bien mérité une petite gourmandise et une boisson chaude, après cette " épreuve ". J'entre donc. Il y a un peu de monde. J'en profite pour envoyer un SMS à Emma, lui racontant ma matinée rapidement. Devant moi, un beau sportif se fait servir. Pas mal l'animal. J'espère qu'il est majeur. Regardez-moi ce petit cul, en plus … C'est finalement mon tour.

« Bonjour. »

Je n'avais pas regardé l'employé qui allait s'occuper de moi de suite. Puis, j'entendis mon prénom et posa finalement mes yeux sur lui. Tiens donc, je le connais.

« Salut ... » j'hésite quelques secondes. « Hassan ! »

Voilà que j'ai un doute sur son prénom. En même temps, ce beau brun est un de mes plans culs favoris et réguliers. J'ai très souvent gémis son prénom. C'est juste que je ne pensais pas le voir ici, dans ce contexte. C'est comme si deux mondes se rencontraient, alors que je faisais mon maximum pour les éloigner l'un de l'autre.

« Un frapuccino caramel, en medium. Et une part de cheescake. S'il te plaît. » répondis-je, de la même façon que les enfants récitent une leçon apprise par cœur. Par automatisme.

@Hassan Al-Kabil

Une journée de boulot absolument banale. Même si la fatigue me tape dessus comme une secrétaire à l’heure de la débauche sur son clavier. Le service est tellement un automatisme pour moi que des fois j’ai l’impression d’être un robot. Pourtant, je suis du genre à avoir mes têtes et à plaisanter avec les clients. Mais pas aujourd’hui. Pas après une nuit à bosser au D&N. Mes neurones font grèves et le mouvement risque de faire toute la journée. Pour le coup, je croise quelques habitués. Beaucoup se marrent devant ma tronche. Et je n’arrive même pas à faire mon coup magique de deviner ce qu’ils prennent avant qu’ils me le disent. La pause va me faire du bien. Mais avant ça j’ai une surprise. Elio. Le bel Elio. Homme connu sur une application de rencontre avec une discussion assez courte. Moi avec des envies, lui qui semble être à la fois beau et intelligent, ce qui est rare sur cette appli. J’avais terminé à boire un verre chez lui. Un verre que je n’avais même pas terminé. Pour le coup, entre lui et moi, ça avait bien fonctionné sur le plan sexuel. Mais on s’est arrêté là-dessus. Je l’avais revu. Quelques fois, pour quelques envies. Autant se faire plaisir. Mais là …

Il hésite quelques instants sur mon prénom. Je le comprends. Je vais pas en faire un drame. Je suis même pas un sexfriend. On n’a jamais vraiment … discuter. Alors autant continuer dans ma lancée. Et surtout faire mon boulot. Je suis là pour ça. Je bredouille alors. « Frp … Cara .. Grande … J’envoie. » Je fais glisser le gobelet sur le comptoir qui va dans la file des boissons a préparer. Je regarde alors la vitrine. « Alors au choix Cheesecake Oreo ou classique avec ou sans coulis … Chocolat ou Fruits rouges d’ailleurs. » Je le regarde quelques instants avant de suivre ses instructions. Une petite assiette, une fourchette en bois et un sourire. Il part sur le bord du comptoir attendre sa boisson avec son petit plateau et quelques instants, mes yeux dérivent sur ses fesses. Le temps de servir un dernier client et je me décide. « Charlotte ! Je prends ma pause. Tu me fais un café au lait de soja vite fait ? » C’est qu’une demi-question. Un ordre déguisé. Elle m’en doit une la garce. Je regarde la vitrine mais mon estomac a pas envie de grand-chose. J’attrape donc le café, juste au moment où le prénom d’Elio retenti. Je sors alors de derrière le comptoir et attrape une touillette et un sachet de sucre vanillé. « Tu permets que je me joigne à toi ? » M’attendant à une réponse positive, je prends à peine le temps de la confirmation. « Alors raconte-moi, qu’est-ce que tu fais donc sur le campus ? » Peut-être l’occasion de papoter un peu. Quelques minutes le temps d’un café.

@Elio Deviliers

Je laisse Hassan lancer ma commande. Je l'observe travailler. C'est différent de ce dont j'ai l'habitude de lui. Ça en est presque perturbant. Mes pensées partent alors sur l'emploi de serveur à Starbucks. Est-ce que j'aurais été capable de faire ce métier ? Je l'ignore. Quand j'étais étudiant, je ne pense pas. J'étais trop absorbé par mes études, puis mon internat en médecine. Mais ici ou dans un hôpital, il y a de la pression. Hassan représente une importante enseigne mondial après tout. Je reviens sur Terre et écoute ses choix concernant le gâteau.

« Je prendrai ... » j'hésite à peine quelques secondes. « Oréo, coulis fruits rouges. »

Je souris en coin et suis la file. Peut-être est-ce à cause des fellations que le beau brun m'a donné mais, en plus de payer ma commande, je laisse un pourboire dans le récipient prévu pour. Une fois ma commande récupérée, je m'installe à une table, seul. Je défais ma veste de costume et sors aussitôt mon téléphone. Avant, j'ai pris soin d'ouvrir le couvercle de ma boisson, pour ne pas me brûler en le buvant. J'envoie un message au groupe de discussion instantanée que j'ai avec Emma, Sean et les autres, concernant l'université. Est-ce que je devrais leur parler, en plus, que je viens de croiser, par hasard, un de mes plans culs ? Quand on parle du loup d'ailleurs, on en voit le bout de la queue (sans mauvais jeux de mots).

« Be my guest. » dis-je.

Je range mon téléphone dans la poche de mon pantalon, touille ma boisson chaude avec la cuillère en plastique et observe mon interlocuteur.

« Je teste les différents Starbucks de Montreal, pour juger lequel est le mieux. » répondis-je, ironique.

Dire la vérité aussi vite serait trop facile. En même temps, elle n'est pas si incroyable que ça. J'ai juste assisté à une conférence. Mais je ne vais pas trop parler de ma vie professionnelle à Hassan. Ironique quand on sait ce qu'il connaît de ma vie sexuelle. Disons que c'est un autre genre de frontières.

@Hassan Al-Kabil

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