cemma { qui vide son verre, vide son cœur }

qui vde son verre, vide son cœur   
ft. camille deshayes,, emma desrosiers

Ain't got no place to lay your head somebody came and took your bed, don't worry, be happy ! The landlord say your rent is late, he may have to litigate so don't worry, be happy don't worry, be happy,, bobby mcferrin

"Non, j'bois pas ça." la phrase d'habitué qui craint, le genre de phrase qu'elle va certainement être amenée à entendre régulièrement, enfin en tout cas, le temps qu'elle s'habitue aux poivrots qui viennent noyer leur chagrin dans l'alcool tous les jours. Il n'en n'était pas rendu à ce stade là Camille, pourtant, cela faisait quelques semaines que le frenchie venait s'installer sur ce siège, à ce bar, pour siroter une tequila ou six, avant de rentrer dans son duplex bien trop grand et vide. Loin de Camille se trouvait l'idée de ramener une belle plante cueillie au bar, tout ce qu'il voulait le trentenaire c'était éviter de boire seul, il trouvait ça glauque. Il fumait un bon joint en rentrant chez lui et ça l'aidait à dormir, voilà comment il avait décider de faire taire ses sombres idées des suites de sa rupture. Le temps avançait et il se faisait doucement à l'idée, d'ailleurs, il envisageait d'arrêter de prendre des coups jusqu'à plus soif dans un boui-boui de coin de rue. Bordel, ce qu'il craignait de devenir un alcoolique que l'on retrouve à moitié débraillé en pleine rue, ayant perdu son emploi et empestant l'alcool. Alors il a lancé cette phrase simplement, adressant un regard timide à la nouvelle barmaid au visage inconnu, les coudes posés sur le comptoir, les mains jointes  qui dissimulent ses lèvres, il réalise qu'elle est peut-être nouvelle et que l'envoyer chier comme il venait de le faire n'était peut-être pas très... Gentil. Après tout - oui, tenez vous bien pour son cheminement d'idées incroyable - peut-être venait-elle de débarquer et n'avait jamais servit de verres de sa vie, mais encore, Cam hésita un instant avant d'ajouter quoi que ce soit, de crainte qu'elle ne pense que Deshayes faisait lui aussi partie des pochetrons habitués qui viennent siroter tout ce qui contient de l'alcool, ceux-là même auxquels on appelle un taxi à la fin de la nuit, ceux qui n'ont ni femme, ni enfant, rien. Puis merde, qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre en fait, il s'en branlait de ce qu'elle pouvait penser de lui celle-là, non ? "Enfin, c'est pas mon verre." qu'il a ajouté en tentant de se racheter, impossible pour lui de déterminer s'il avait été sec en refusant le verre qu'elle lui avait servit. Non, le grand blond était tellement prit dans ses pensées qu'il se trouvait incapable de se souvenir sur quel ton il avait parlé à la pauvre serveuse. Il l'a observée alors qu'elle s'occupait d'autres client. Jolie brune, allure charmante, concentrée et souriante. Il a attendu qu'elle ait eu fini de s'occuper des autres et qu'elle soit à proximité pour lui glisser un :"Tu es nouvelle." finement observé Sherlock. mentalement il se gifla, le géant aux yeux d'acier se redressait alors. Elle va te prendre pour un habitué Cam, méfies-toi. "Je, j'veux dire, tu es jolie, je t'aurais forcément remarqué." sa gorge se serra alors, sa réplique ressemblait à de la mauvaise drague moisie digne d'un blaireau du nord de la France qui se saoule au pastis et qui conduit une xantia. Alors oui, tout ça partait d'un bon sentiment, il craignait de s'être montré désagréable et finalement le frenchie se sentait mal à l'aise, parlait trop et formulait horriblement mal ses phrases. Parce que certes, elle était charmante, mais après avoir prononcé ces mots, Camille se rendit compte qu'il n'était pas utile d'en dire trop, de parler autant. Ferme ta putain de gueule. "Je vais te prendre un verre de tequila, s'il te plaît." qu'il a balbutié en tirant sur le col de sa chemise en se raclant la gorge, son regard vert d'eau il le dirigea sur le comptoir, comme un enfant prit en train de faire une bêtise. Il se sentait con, il n'avait qu'une envie, rentrer chez lui.