Couché dans le canapé, je pousse un long soupire en cherchant à trouver une position adéquate pour dormir un peu. J’aurais pu me réfugier dans mon lit, mais sincèrement, l’envie n’y est pas. Depuis cette dispute avec Kat, disons que les choses ne s’arrangent pas. Prince ou pas, elle connait aujourd’hui la vérité mais ça n’a pas eu pour effet de calmer nos disputes de couples. Non, au contraire, les choses sont plus virulentes et aujourd’hui, je dois la quitter. Enfin, j’attends le bon moment pour annoncer ça à la rousse, lui dire que je la quitte pour une autre, pour une femme qui n’est pas elle, qui ne me rejette pas comme elle le fait depuis près d’un an. Dehors, il fait un peu plus beau que les derniers jours et comme souvent, j’avais travaillé jusqu’au petit matin. Ajoutons à ça que mes sœurs sont en ville, que mon père va mourir, que je dois reprendre les rênes de l’Italie en tant que prince héritier et me voilà dans une merde royale et c’est le cas de le dire. Bref. Y’a trop de trucs qui tournent dans ma tête pour que je puisse dormir convenablement, à ne pas en douter.
Du coup, quand je reçois un message de Timothy, je me résous à ne pas trouver le sommeil pour faire une sieste bien méritée. Répondant affirmativement au jeune homme, je file sous la douche pour me changer et enfiler des vêtements plus convenables. Dehors, quelques personnes s’occupent des chevaux sur le terrain et dans les écuries, faisant sortir ceux-ci en prairie. Généralement, je m’en occupe mais pour le moment, je suis moins présent et l’envie de monter est naturellement effacée. Bref. Une fois habillé, je m’observe dans le miroir. Merde, ma barbe me manque, j’ai la gueule d’un jeune homme de vingt ans comme ça quand même. Pour Kat, j’avais coupé mes cheveux, rasé ma barbe, mais au final, elle ne s’en était rendue compte que des jours après. Charmant hein ? Lorsque j’entends la sonnette résonner, mes chiens, trois Danois, foncent sur la porte en aboyant furieusement. « La ferme. » Grognais-je en repoussant les trois molosses qui aboies plus qu’ils ne mordent. En vérité, ils sont juste très imposants et heureusement que j’ai un terrain vaste, sinon, ils seraient capables de tout bouffer chez moi. Ouvrant la porte, je souris doucement à Timothy qui se présente devant moi.
« Salut, ça va et toi ? Bof, journée habituelle. Entre. » Dis-je en me décalant pour le faire entrer dans la villa, laissant les chiens se ruer dehors pour aller courir sur le terrain clôturé. Je l’invite à entrer dans le salon et secoue la tête négativement à sa question.
« Non, Kat travaille pourquoi ? Tu veux quelque chose à boire ? » Demandais-je en souriant en coin, laissant mes iris se poser dans les siennes. Timothy, c’est mon genre d’homme en soit, à ne pas en douter. Il a ce petit quelque chose qui attire, qui donne envie d’approcher.