▪️ table n°07 - eulalie swanson.

Vêtue de l’une de ses plus jolies robes, un large sourire collé sur ses lèvres rosées, Eulalie décompte en silence le nombre de tables qu’il reste au surprenant Oscar Lefebvre avant de finalement arriver à la sienne et annoncer son premier « prétendant » de la soirée. Si elle ne s’attend pas spécialement à trouver le grand amour au cours des prochaines heures, une part de son fort intérieur – amateur de romantisme et de séries à l’eau de rose – ose tout de même l’espérer. Après tout, si des miracles se produisent de temps à autre, il y a toutes les raisons pour que ça puisse également être le cas le jour de la Saint-Valentin. Merveilleux scénario. Elle s’accorde le droit d’espérer, Eulalie. De croire et de rêver en grand. Elle ne pourra de toute façon, pas tomber de haut cette fois-ci. Et c’est parce qu’elle mise tant d’espoir en des personnes qu’elle ne connaît pas encore que la belle rousse est impatiente d’entrer dans le vif du sujet. Elle suit attentivement du regard l’investigateur du speed-dating, pour ne pas perdre une miette de ce qui l’attend. La voix de son frangin, intérieurement, commence à la sermonner mais il est déjà trop tard. C’est son tour, maintenant. Fébrile, elle est pendue aux lèvres d’Oscar. Matthias. Encore quelques instants à patienter et la soirée pourra réellement commencer. Eulalie est satisfaite mais ses mains posées et croisées sur la nappe rouge éprouvent la plus grande peine à tenir en place. Elle a le trac. Elle est pourtant habituée à faire des rencontres, elle a fait des tas ces dernières années mais cette fois c’est différent. L’ambiance est spéciale, peut-être propice à l’amour ? Un homme se démarque des autres, s’installe sur la chaise d’en face et le chronomètre se déclenche. C’est parti ! « Bonsoir, je m’appelle Eulalie. Ravie de te rencontrer. » Elle l’accueille avec ce même beau et grand sourire figé sur son visage. Détends toi, petite. Respire.

@Matthias Duval

L’immense sourire qui traverse le visage de la rouquine ne trompe pas les années et l’expérience de l’homme qui lui fait face. En quelques instants, Matthias lève le voile. Comme libérée d’un poids, sa mâchoire se désere d’un coup. Elle a les traits plus naturels maintenant, Eulalie. Son sourire se fait moins large et devient quelque peu gêné par la situation. Son premier « rendez-vous » de la soirée aurait quand même pu faire preuve d’un peu de tact au lieu de pointer quasi directement ce qui ne va pas. La jolie rousse est à peine rassurée et peine à trouver ses mots. Lui, ne perd pas de temps et attrape un carte pour y lire une première question. Matthias a raison car le temps leur est compté et ça l’arrange bien à elle de changer de sujet au plus vite. Du moins, ça l’arrange quelques secondes seulement. Cette question, c’est comme une pique du destin. L’homme ne peut pas savoir mais il vient d’appuyer une seconde fois là où ça fait mal. Si le hasard se met à faire des blages, elle n’est pas certaine d’apprécier cet humour... Intérieurement, la jeune femme grimace. Dans le fond, est-ce qu’elle aime voyager ? C’est compliqué, très confus dans sa tête. Elle se perd en hésitation, bredouille beaucoup trop. Elle foire, tout simplement. Quand le minuteur sonne la fin du compte à rebours, elle observe Matthias s’en aller en se mordant la lèvre inférieur. Elle a de déception dans le regard et de la frustration dans le cœur. Quelle idiote ! Un nouvel homme prend place, sa seconde chance. Elle ne doit pas tout gâcher, encore une fois. « Bonsoir ! » qu’elle lui lance, pleine d’espoir. Ne paraît-elle pas trop enjouée ? Elle ne veut pas que ce soit facile de deviner son précédent échec en la regardant. « J’espère qu’on va passer un bon moment tous les deux. » Elle croiserai les doigts si ses mains n’étaient pas déjà posées sur la nappe. A la place, elle pioche une carte. Pourvu qu’il ne la pense pas trop rapide. C’est que la jolie rousse ne veut pas se laisser dépasser par le temps encore une fois.

@timaé bryne

t'as beaucoup aimé discuter avec la brune, apprendre à connaître alessia, même si c'est dans un but tout autre que l'idée d'une quelconque relation. faut pas oublier qu'elle a l'âge de ton aîné et que ça aurait été plus qu'étrange.
mais un speed dating, c'est pour faire des rencontres,
parce qu'avant de terminer avec quelqu'un pour le reste de sa vie,
encore faut-il le rencontrer.
tu te permets même de venir déposer un baiser sur sa joue, à la jeune femme que tu apprécies bien, avant de t'éloigner un peu, te dirigeant vers la table suivante.

jeune femme aux cheveux de feu, tandis qu'un sourire prend place sur tes lèvres. bonsoir ! bonsoir. tu souffles avec un sourire en direction de la jeune femme, qui te semble à mi-chemin entre le stress et une certaine sorte de dépit. mais tu n'en dis rien. j’espère qu’on va passer un bon moment tous les deux. tu hoches la tête, glissant une main dans tes cheveux. il n'y a pas de raison que ça ne se passe bien. tu ajoutes avec un sourire, la laissant lancer le dé pour pouvoir piocher une question. tu penches un peu la tête sur le côté à l'entente de cette question, que ut as entendue il y a peu de temps.

hé bien... tu hoches un peu les épaules. je fais mon métier par passion, pas pour avoir un poste plus haut gradé. de toute manière c'est un peu compliqué, en tant qu'infirmier, de faire plus que ça. tu expliques en esquissant un sourire. ouais, c'est devenu une passion, rien de plus. et tu fais pas ton job pour l'argent, mais pour aider les gens. du coup ... tant mieux pour ce collègue s'il arrive à avoir une promotion, moi je m'en fiche. tu ajoutes dans un rire, haussant les épaules et esquisses un sourire.
tu n'as pas grand chose d'autre à ajouter, haussant un peu les épaules, lançant le dé à ton tour, avant de plonger tes doigts dans la boite noire, y récupérant une question adressée à la jeune femme.

Spoiler:

L’idée de donner au hasard une place de choix quant au déroulement des diverses rencontres avait, sur le papier, tout de suite beaucoup plu à la jeune femme aux cheveux de feu. Il y a là-dedans, à la fois un côté super excitant de ne pas connaître les questions pré-sélectionnées en amont par le staff organisateur du speed-dating et un côté rassurant d’avoir seulement à se laisser porter tout au long de la soirée, par un fin fil conducteur en fond. Se laisser guider, les yeux fermés, comme un enfant à qui on aurait besoin de tenir la main au risque de le voir agir n’importe comment. Dans les faits, maintenant qu’elle peut constater de ses propres yeux ce que ça donne, Eulalie adhère pour de bon  à cette pointe d’originalité qui fait tout, ou presque tout, au charme de l’événement. Elle a un poids en moins à l’intérieur de la poitrine, la rousse. Cette crainte de ne pas réussir à trouver des sujets de conversation intéressants et accrocheurs, ou encore de ne pas savoir faire face à un potentiel blanc. Heureusement, car il lui reste tant d’autres détails sur lesquels focalisés. En plus, son premier essai a été une catastrophe et sans questions mystères, elle serait probablement bloquée dessus pour de longues minutes au lieu de se concentrer sur l’instant T. Ces questions spécialement conçues pour l’occasion sont un atout indéniable, une aubaine même, pour eux les participants. Pour elle. C’est dommage qu’elle n’est pas su s’en servir correctement tout de suite. Elle aurait pu répondre un truc vite fait à Matthias, passer vite à autre chose et peut-être prendre confiance pour la suite. Elle peut ruminer, Eulalie mais il est impossible de revenir en arrière. Cet homme, aussi charmant soit-il, n’a rien de l’homme de sa vie de toute façon. Et puis il y a ce Timaé en face d’elle, qui ne tergiverse pas et ne se perd pas dans ses pensées. Elle n’a pas le temps de s’en vouloir, il va droit au but et répond à sa question. Il est infirmer, semble avoir bon cœur et être quelqu’un de bien. La rouquine se dit être bien tombée et finalement, sa question à la formulation surprenante sur le coup, a réellement permis d’apprendre à le connaître. A peine, normal, c’est le début. Il faut bien commencer quelque part.

Maintenant, c’est à lui de tirer une question. Quand elle l’entend, c’est le soulagement pour la rouquine. Voilà une question à sa portée. « Au moins deux. Voire trois. J’aime l’idée qu’ils puissent ne pas se sentir seuls et compter les uns sur les autres. C’est sur qu’ils peuvent aussi compter sur les parents, normalement, mais c’est pas pareil. » Eulalie, elle ne veut surtout pas reproduire sa vie de famille décousue. Elle veut réussir là où sa mère, à en quelque sorte, échouée. « Enfin, c’est ce que je dis pour l’instant mais on verra si mon discours change après le premier accouchement. » Autant ça va lui faire si mal qu’elle ne désirera pas remettre le couvert. Qui sait ? « Je n’en veux pas tout de suite par contre, je ne suis pas encore prête. » Elle se dit encore jeune la rouquine, pour penser à avoir des enfants. Elle en veut, c’est certain, mais pas tout de suite. Faut déjà qu’elle se trouve un homme, le bon si possible, et qu’elle se sédentarise. Le temps de bien s’encrer dans une relation et après, ça sera avec plaisir. « Bon, un à un. C’est mon tour ! » Eulalie, qui commence à prendre goût au système de tirage au sort, s’empare du dès. Voyons voir quelle sera la prochaine question.

J'ai été plus rapide que l'éclair ou pas @timaé bryne

le jeu des questions recommence, et tu l'apprécies plutôt bien. c'est une bonne manière d'apprendre à connaître quelqu'un sans se retrouver bloquer après les questions usuelles, les indémodables et tu fais quoi dans la vie ? sans que rien ne s'en suivre derrière. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant, avant de répondre à la question piochée par la jeune femme, avant de lancer le dé une nouvelle fois. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant.

au moins deux. voire trois. j'aime l’idée qu’ils puissent ne pas se sentir seuls et compter les uns sur les autres. c’est sur qu’ils peuvent aussi compter sur les parents, normalement, mais c’est pas pareil. tu hoches la tête à ses mots. c'est vrai que ce n'est pas pareil, et que même si tu n'étais pas forcément prêt à la naissance de tes fils, avec le recul, tu te dis que leurs deux petites années de différences sont bénéfiques. ils ont toujours été plus ou moins proches l'un de l'autre. enfin, c’est ce que je dis pour l’instant mais on verra si mon discours change après le premier accouchement. un rire t'échappe à ses mots. c'est ce que disait la mère de mes garçons, pourtant ça nous as pas empêché d'en avoir deux. tu souffles, un sourire sur les lèvres. t'as aucune idée des sensations que ça peut procurer, de mettre un gamin au monde. mais tu sais ce que ça fait que de devenir père. et c'est sans doute à des années-lumières, mais ça a clairement été les plus beaux jours de ta vie, la naissance de tes enfants. je n’en veux pas tout de suite par contre, je ne suis pas encore prête. tu as le temps encore. tu souffles avec un sourire. c'est vrai, elle est jeune encore eulalie et elle ne doit pas avoir beaucoup d'années de plus qu'alessia, que tu as rencontrée tout à l'heure. tu ne fais pas partie des personnes qui pensent qu'une femme doit avoir des enfants jeunes. ça vous est arrivés, à toi et ton ex femme, mais bon. une femme à bien le temps de mener d'autres projets.

la jeune femme s'empare du dé. bon, un à un. c’est mon tour ! tu viens glisser une main dans tes cheveux, observant le résultat du dé, auquel tu ne peux échapper, une fois de plus. tu écoutes tout de même la question de la rousse, et tu t'attendais à pire, vraiment pire. tu te pinces brièvement les lèvres. eh bien ... tu hausses un peu les épaules, réfléchissant un peu à la question. j'pense que dans mon cas, ce serait plus une nuit avec une personne inconnue. (pourquoi une personne, pourquoi pas une femme, directement ?) ça fait longtemps qu'on a plus rien à se dire avec mon ex. plus rien à se montrer non plus, d'ailleurs. sur n'importe quel plan, d'ailleurs. de toute manière, il faut le dire, votre vie sexuelle, ça n'a jamais été ça, quand t'y penses vraiment. ça aurait pu être mieux, ouais. tu te pinces brièvement les lèvres. et puis ça a un côté excitant, de se retrouver à coucher avec quelqu'un qu'on ne connaît pas. tu esquisses un sourire, et tu viens boire une gorgée dans un verre commandé un peu plus tôt, essayant de chasser la légère gêne t'habitant. t'as jamais été du genre à parler librement de ta sexualité. t'es un vieux, d'ce côté là. tu préfères venir t'emparer du dé.

C’est bien deux enfants. Peut-être trois, suivant comment ça se passe. Difficile de se prononcer avec exactitude sans boule de cristal. En attendant, la jeune femme voit en grand et en beau. Et elle a les yeux qui pétillent à s’imaginer de la marmaille – la sienne – réunie autour d’une table décorée avec des fleurs aux parfums exotiques, des bougies senteur canelle ou orange et d’un délicieux repas aux saveurs nouvelles, pour fêter n’importe quelle fête du moment où ils sont ensemble. En famille. Si il y a bien une chose qu’Eulalie tient absolument à réussir, c’est sa vie de famille. Elle souhaite réussir là où ses parents ont échoués, où beaucoup échouent chaque jour et où Timaé semble avoir échouer lui aussi. C’est que dans les films que tout est toujours simple mais la réalité n’a malheureusement rien d’une comédie. La rousse n’a ni la prétention de partir avec de meilleures chances de réussites que les autres ni la prétention d’être en mesure de les juger, elle compte juste tenter sa chance à son tour et faire son maximum pour atteindre son objectif. Il y a des personnes dans ce monde, qui ont pour grande ambition de faire de longues études pour exercer LE métier de leur rêve ou de vivre de leur passion, son but à elle c’est d’avoir une belle famille heureuse et sans chichi. Elle pourrait faire part de ses idéaux concernant la famille et les enfants à l’homme qui lui fait face mais le temps leur manquerait. C’est bien de surenchérir, de montrer qu’elle a de la conversation car c’est le genre de détail hyper important lors d’une première rencontre mais là ce n’est clairement pas l’opportunité à saisir. « Ils ont quel âge ? » qu’elle ose demander, curieuse. « Si ce n’est pas trop indiscret... »  C’est qu’elle s’intéresse à lui, au peu de choses qu’elle peut découvrir à son sujet pendant ces trop courtes minutes car elle n’est pas là pour brasser du vent en attendant de voir débarquer un autre homme, plus susceptible cette fois de convenir à sa recherche. Elle saisit le moment présent, Eulalie. Elle se sent plus à son aise maintenant et elle profite que la discussion se fasse plutôt naturellement. Ça lui paraît presque normal d’avoir recours à un dés pour enchaîner les questions. La jeune femme lance le dès sans vraiment réfléchir, dans un geste presque instinctif, jusqu’à ce que la nouvelle catégorie la surprenne et la fasse ciller. Heureusement la question est soft et permet au passage de confirmer les suppositions de la jeune femme. Timaé n’est plus avec la mère de ses enfants, sinon pourquoi se serait-il rendu à un événement spécial célibataire ? Elle ne connaît rien de leur histoire, ce n’est pas but de creuser et encore moins de juger. Elle se sent juste peinée. Dans la manière de parler de son interlocuteur, Eulalie croit reconnaître la rancoeur présente dans les paroles de sa mère concernant son père. L’amour, c’est à double tranchant. C’est dur de se dire que des personnes qui se sont tant aimées un temps peuvent désormais éprouver des sentiments à l’extrême opposée. On dit qu’il n’y a qu’un pas entre l’amour et la haine. « Tu réussiras à refaire ta vie. »  qu’elle souffle la rousse, sans qu’on lui ait demander son avis. Elle ne sait pas si c’est son but à lui. Elle ne sait rien du tout. Elle a juste dit ça comme ça parce que les mots ont dépassés la barrière de ses lèvres avant qu’elle n’ait le temps de réfléchir. C’est venu tout seul, de façon sincère...

Eulalie ne se sentait déjà pas très bien suite à son dernier lancer de dés alors là, n’en parlons pas. Si elle a été chanceuse quelques minutes auparavant en piochant une carte « gentille », elle n’imagine pas un seul instant l’être de nouveau. Elle sent venir, à juste titre, l’embarras chargé d’accompagner la question de Timaé. La jeune femme baisse le regard un instant et enroule une mèche de ses jolis cheveux roux autour d’un doigt. Ce n’est pas que parler de ce genre de trucs soit tabou ou qu’elle ait honte de le faire, c’est juste qu’habituellement elle ne s’étend pas sur le sujet avec n’importe qui. Et honnêtement, elle ne l’a pas vu venir cette question. Elle s’autorise un blanc dans la conversation et prend en note de se méfier de la catégorie deux fois plus désormais même si dans le fond, ça ne sert à rien. Le hasard est impénétrable et la soirée vient à peine de commencer, elle a encore largement le temps de retomber plusieurs fois sur cette catégorie. Elle finira par être plus détendue à force, il faut juste laisser passer l’effet de surprise. « Alors... Euh... Je pense que ça pourrait m’intéresser, oui. » A en croire certains retours, c’est super bien. « Je réfléchis en même temps que je te réponds, c’est pas un sujet que j’ai planché avant de venir. »  Elle tente un demi sourire et une petite pointe d’humour. « Je pense leur usage occasionnel car je ne sais pas ce que ça vaut, je peux pas dire si ça me convient ou plutôt ce qui me convient. » Il en existe une large palette, après tout. « Et surtout, si ça doit se faire, ce sera avec un partenaire sérieux. Pas le premier venu. Je pense que leur usage repose pas que mais aussi, sur un sentiment de confiance en l’autre. » En gros, c’est pas demain la veille que la jeune femme se fera son propre avis sur la question. Mais que cela ne tienne, elle s’en remettra. Elle considère que dans un premier temps, il faut apprendre à découvrir l’autre ainsi que son corps. Quand tu maîtrises le sujet, tu peux songer à un moyen pour casser la routine mais ça ne sert à rien de viser le feu d’artifice quand tu ne connais pas les bases. Logique ou pas logique ? Elle trouve qu’elle s’en sort plutôt pas mal, Eulalie, mais elle tient pas spécialement à trop s’attarder sur le sujet non plus. Alors elle remet le couvert, attrape le dès et lance.