allô, à l'huile, à l'aide (nathan)

allô, à l'huile, à l'aide
@nathan tellier

il peste.
il grommelle.
il râle.
il souffle.
il pouffe.
il insulte la seule voiture qui n'a pas voulu s'arrêter.
et edmond, il a l'air d'un con.

soirée tangible à s'endormir sur les notes de vingt heures trente passés, edmond voulait pimenter ses minutes. y a eu de l'alcool. y a eu de la fumette. y a eu son petit lsd si chouette. et ses minutes se transformèrent en seconde. et ces secondes se transformèrent en rien. le temps ne comptait plus. à triper dans son coin, les yeux mornes et le sourire aux lèvres. il était bien. presque bien. ça ne lui suffisait pas.

alors il chopa le premier inconnu,
pauvre gamin qui était soudain l'élu.
c'est entre deux coins de rue,
qu'edmond accouru.
main dans la main, il lui demanda un chemin.
le premier qui lui passait par la tête, ce qu'il appellera destin
avant de se dire que putain,
qu'est-ce qu'il foutait là.

les voitures se faisaient rare.
il n'arrivait pas à comprendre qu'il se faisait tard.
ayant perdu la notion du temps,
edmond était seul devant un champ.
rien autour.
rien derrière.
pas un vautour.
pas une lumière.
seul, seul, seul,
une descente un peu casse-gueule.

il ne saurait dire s'il était encore pété, il ne saurait dire si la nuit venait de commencer, il ne saurait dire si le jour allait pointer son nez. edmond, vient à s'asseoir par terre. fébrile comme un gosse perdu au milieu d'un supermarché. il avait épluché son carnet d'appel, sans qu'un ne le rappelle. y avait plus qu'un numéro. et merde.

il allait se faire allumer.
il allait se faire détester.
mais ce soir, il allait rentrer.
et ça, ça veux bien un frère à dos.
après le fameux coup de fil de fin d'soirée,
il pouvait profiter d'un paysage bateau-
y avait que du noir, il voyait que dalle.
en attendant l'arrivé de son sauveur.
marin en mer, cherche pêcheur.