LEAH BELLEFLEUR - (yes to heaven)

{} Ven 1 Mar 2019 - 22:00

LeahBellefleur

feat lucy boynton

naissance : née le onze mars 1992. vingt sept années au bord des quais. une vie de voyage pour enlacer le paysage qui se dissout sous les rails des trains. leah, enfant miraculée. leah, jeune femme au sourire de lumière. le premier cri poussé sur les rives des grands lacs de toronto. puis l'échappée de son empire. une enfance fracturée de province en province, jusqu'au bout du canada, au delà des lisières qui lèchent les courbes d'ontario.

origines, nationalités : canadienne de coeur. l'exil de ses ancêtres français tenant lieu d'hommage aux syllabes harmonieuses d'un nom qui se murmure dans les journaux du pays. une nationalité unique, broyée sous le joug de ses origines bourgeoises. l'accent rustique qui se fissure entre les lèvres rosées. des intonations délicates. parce qu'elle possède cette aisance indéfinissable. un millier de tics mélodieux qui la font étrangère dans son propre univers.

statut civil, orientation : célibataire à fleur de peau. des yeux qui s'extasient face aux galbes viriles et les regards mystérieux. leah, créature fragile attirée par la noirceur de la nuit. l'âme qui ploie face aux grognements du mâle alpha. celui qui lacère les chairs et dévore les coeurs.

situation financière : $$, stabilité financière tenant sur la corde raide. l'équilibre vacille car les fins de mois sont difficiles. il y a les charges et les dettes. les bénéfices qui s'essoufflent et le coeur qui décolle derrière les fourneaux. une passion qui vaut mille parures de diamant. sacrifice qui anime le courage de continuer malgré tout.

occupation : artisane boulangère, propriétaire d'une petite patisserie de quartier. chez bellefleur, l'impression de rentrer à la maison. trois tables dressées au coin de la rue et la pancarte étincelant sous les italiques de l'écriture pour attirer l'oeil des passants. café à emporter, spécialités françaises et pâtisseries du jour.

régime alimentaire : fine bouche, leah adore la gastronomie française. elle mange de tout. s'imprègne de chaque saveur.

allergies : fragilité du palais et urticaire de la peau. les signes d'un corps rejetant le condiment rouge. les fraises, les cerises, les fruits de pourpre. et pourtant, ses doigts ornent les patisseries. passion poussée à l'extrême. les cellules s'habituent au contact mais la langue gonfle à chaque bouchée.

addictions : allègre et délicate, leah elle ne fume jamais. ses lèvres lapent les liquides alcoolisés avec une retenue innocente. parce qu'elle ne tient pas le vin. elle ne tient pas l'ivresse.

à montréal depuis : dix années écorchées sur les ruelles flamboyantes de la ville. une nouvelle identité, l'anonymat pour effacer les ratures du temps.

spf
28 ans
africa
bazzart
inventé

one two

la naïveté au creux des paupières. douceur des mots et des regards. jeune femme candide au sourire harmonieux. optimiste et créative. une guerrière cachée sous l'habit de la demoiselle en détresse. faciès étiolée sous les astres tourbillonnants. mais elle se bat, leah. elle confronte le mal et en avale chaque tourmente. elle choisi l'espoir. elle se greffe dans la constellation qui orbite autour des nuages et en devient le noyau. sociable et accueillante, elle exhale ses fragrances sucrées et sa bonne humeur pour capter l'attention des clients. elle est belle, leah. elle est cassée, instable et fragile. car le coeur à des raisons. le coeur se noie dans la vase qui encercle les viscères. elle est l'enfant témoin. sa mémoire est figée sur l'image. son père agonisant sur l'asphalte. le sang en marre autour de la carcasse devenue inerte. policier abattu par le truand. des heures interminables, traînées dans la boue. les commissariats et les tribunaux écorchant les vérités. la presse animée de vice, faisant saigner l'encre sur les pages immaculées. le portrait ne suffit pas à retrouver le tueur. le souvenir, à lui seul, ne peut rendre justice. héros déchu de son trône. et elle, pleine d'amertume et de tristesse. une destinée horrifiante que sa beauté transfigure. car elle veut honorer sa promesse. elle veut sourire et s'épandre sur le monde. keep shining, leah.

Quel est votre comportement face aux obstacles de la vie ? Rencontrez-vous actuellement des difficultés ?

la terreur enfouis dans le myocarde. souvenir immuable du meurtre. le bruit des sirènes autour de la maison et son enfance qui se fracture entre les gyrophares. elle n'a que douze ans, leah. enfant martyre, brûlée par la vision rouge. son âme balance sur la corde raide et pourtant, elle se tourne vers la lumière. elle échappe aux ténèbres avant d'être bouffée. la conscience tranquille, loin de la médiatisation et des regards compatissants. elle a grandi, leah. elle vit pour deux. elle vit pour toi. elle vit pour mille.

(un) papa est mort sous ses yeux. Le vent siffle dans ses oreilles. elle l'entend murmurer ce chant macabre. joseph bellefleur, abattu à quelques mètres de la véranda. une patrouille habituelle virée au cauchemar. leah l’attend près du hublot, le regard émerveillé par les éclats de la lune. et le coup de feu, comme dans un film. la douleur du partir. la détonation qui déchire le coeur. (deux) vagabonde, sa mère lui tient la main et la guide entre les provinces du canada. pour échapper aux médias. pour échapper aux rumeurs, aux murmures. c'est les rails des trains et les frictions mécaniques qui bercent ses rêves. un soulagement de l'âme retrouvé face aux paysages défilant. de ville en ville. d'identité en identité. jusqu'à montréal où l'encre se pose et la vie se reconstruit. (trois) dyslexique, ses troubles s'accentuent après le meurtre de son père. les dépositions répétitives provoquent son inertie intellectuelle. scolarisée à domicile et soutenue par un cadre médical professionnel, elle arrête les thérapies à vingt ans. jugée guérie de ses horreurs. capable de mener une existence normale, sans les troubles et les cauchemars. (quatre) leah a connu l’amour un million de fois. elle s’attache aussi facilement qu’elle oublie. romantique désabusée, la foudre la frappe et provoque ses émois. mais depuis plusieurs mois, elle n'a d'yeux que pour le pompier solitaire. cet homme à la carrure d'ébène lui adressant chaque matin, un regard fuyant en commandant son café. (cinq) la passion culinaire au bout des doigts. elle s'échappe dans ses fantaisies, recrée les recettes familiales et succombe aux tracés du sucre poudré. leah aime la cuisine. une féminité qui déborde derrière les fourneaux. l'odeur de cannelle et de pomme glacée. des nuages de farine, laissant des tâches sur ses vêtements et ses cheveux. elle sent bon le chocolat. elle sent bon la friandise. (six) légèrement décalée, elle tient un journal fictif. des prouesses littéraires et des aventures publiées sur une page anonyme où elle se fait appeler undead. écrire pour pallier au mal. une thérapie alternative restée immuable dans son esprit. le besoin toujours là, d'expier les pensées moroses, de succomber un peu à la tristesse. (sept) son papa lui manque. tous les jours, à chaque seconde. elle lève les yeux et regarde le ciel avec émotions. elle se souvient de son rire, de sa voix faisant écho aux clapotement de ses grosses chaussures sur le sol. figure de marbre, tatouée dans son cerveau. et si elle se bat, c'est pour lui faire honneur. c'est pour le garder, immortel, dans chaque instant de bonheur. (huit) we get the love we think we deserve, hymne à sa vie romantique. elle accepte tout, leah. elle plie sous les débâcles sentimentales. à ne jamais dire non. à ne jamais s'offusquer. elle s'oublie dans l'amour qu'on lui offre, simplement pour exister. pour être précieuse aux yeux de l'autre. (neuf) le voyage tel des fragments de vie éparpillée. leah se sent étrangère, en cavale. elle a peur d'être reconnue, de dévoiler son secret. femme discrète, au sourire fauché par la terreur. elle pince les lèvres et s'exile dans les coins de la pièce. elle ne parle jamais, la première. elle chuchote. elle vacille. elle ne veut pas d'attention. de regards inquisiteurs. des robes sobres, un maquillage léger. aisance du dialogue qui entretient l'ambiguïté et ravage la conscience. (dix) leah, assidue dans ses routines. elle se lève à l'aube, prépare la première fournée et dépoussière les tables. ses talons valsent sur le sol tandis qu'elle inscrit les pâtisseries du jour sur la pancarte. elle a ses habitués, ces visages familiers qui font sonner la petite cloche au dessus de la porte. quelques mots échangés. des sourires gravés sur les lippes et l'éveil dans une parallèle entre deux mondes, là où elle est simplement l'artisane. une anonyme.