you put a fever inside me (jacob)

{} Sam 9 Mar 2019 - 21:08

You put a fever inside me

Tu raccompagnais ton patient à la porte après sa consultation. Quelque chose de douloureux s'en était dégagé. Une séance difficile à la fois pour lui et pour toi. Il est clair que plusieurs fois, tu dois prendre du recul par rapport à ce qui s'est dit. C'est parfois très éprouvant pour toi de te détacher de ce qui t'es raconté. « A la semaine prochaine, alors. Bonne journée à vous ! » Un grand sourire se crée sur ton visage lorsqu'il tourne la tête dans ta direction alors que tout à l'intérieur de toi est chamboulé. Il te faudra sans doute plusieurs minutes avant de te détacher de ses dires et des impression qui glissent le long de ta peau. Et puis tu es partie t'asseoir à ton bureau afin de noter des informations importantes. Tu prenais toujours un peu de temps pour faire un compte rendu personnel de tes consultations. Ça t'aidais à garder un suivi de tes patients et à te rappeler de leurs histoire. Parce que mine de rien, tu en entendais beaucoup et tu n'as pas une mémoire d'éléphant non plus. Et puis, ça t'aidais parfois à faire le lien entre des informations que tu pensais peu importantes, plusieurs entrevues auparavant.

Voilà que ton patient suivant arrivait. Jacob Mercier. Tu ne pus empêcher un frisson de te parcourir l'échine lorsqu'il passa un pied à l'intérieur de ton cabinet. Tu t'attendais un peu à ce qu'il ne se pointe pas. Et pourtant, tu avais laissé la porte de ton cabinet ouverte afin qu'il entre directement plutôt que d'attendre dans la pièce à côté, prévue à cet effet. Tu refermes alors son dossier que tu relisais à peine. En avais-tu réellement besoin ? Tu coupais ton ordinateur et tu laissais ton téléphone sur ton bureau en mode silencieux afin de ne pas être dérangés durant la consultation. Tu faisais toujours ça. Tu prends ensuite l'initiative de te lever pour aller lui serrer la main et l'inviter à s'asseoir sur le canapé ou le fauteuil de son choix, en face du tiens. Tu sors alors un stylo à bille et un petit calepin afin de noter les informations lorsqu'il te parlera. T'as pas vraiment envie de prendre un énorme bloc ou un ordinateur, convaincue que cela crée une barrière entre tes patients et toi. « Bonjour ! Comment allez-vous aujourd'hui ? » T'es heureuse de le voir. Et tu attends, Victoire. Tu attends qu'il te réponde, qu'il te parle. Tu te réjouis d'entendre à nouveau sa voix résonner dans tes oreilles.

{} Ven 15 Mar 2019 - 13:55

- You put a fever inside me -
victoire x jacob

Il fait les cent pas dans le salon de son appartement, ne sachant pas si oui ou non il se rendra à son rendez-vous de cet après-midi. Cela fait plusieurs semaines qu’il n’y va pas, qu’il laisse sa thérapeute en plan. Ça ne se fait pas, il le sait très bien Jacob. Mais il n’a pas le courage, parfois, de s’y rendre. Il est têtu le militaire, il se dit qu’il n’a pas besoin de tout ça, qu’il va bien. Mais non, il ne va pas bien. Et il ferme les yeux sur son mal-être Jacob, en refusant de se rendre à ses séances thérapie. Il jette un coup d’oeil sur sa montre, et soupire longuement avant d’attraper son manteau et de sortir de chez lui.

Il arrive dans le bâtiment, avant d’atteindre la porte où se trouve son nom ainsi que sa fonction. Il voit celle-ci entre ouverte, comprenant qu’elle l’attend. Timidement, il pousse celle-ci, le referme derrière lui et avance dans la pièce. Ses yeux se posent sur elle. Victoire. Sa thérapeute. Jamais il n’aurait pensé tomber sur une femme, n’ayant jamais eu facile pour leur parler. Il a été mal à l’aise les premières séances Jacob, bien qu’il le soit encore aujourd’hui. Et puis parler, il n’aime pas ça. Ce n’est guère un grand bavard le Mercier, encore moins quand il s’agit d’évoquer ses années de guerre. Il lui sourit poliment, s’installe sur le canapé tout en restant assis et non couché. Il ne comprend d’ailleurs pas ce besoin de s’allonger, ce n’est pas comme si les mots allaient sortir plus facilement. Il la regarde s’installer à son tour, prendre le nécessaire. — Je vais bien. Et vous ? C’est pas d’elle dont on doit parler, ce n’est pas à elle que l’on doit poser cette question. Mais pourtant, ça l’intéresse Jacob. Elle l’intéresse. Peut-être même un peu trop. — Je .. désolée pour les fois d’avant. De pas être venu. Enfin .. vous voyez quoi, dit-il, mal à l’aise, passant une main dans sa nuque.

{} Mer 20 Mar 2019 - 21:03

You put a fever inside me

W. / @Jacob Mercier

Lors de tes consultations, tu avais l'occasion de croiser tout un tas de personnes. Tu rencontrais des cas complexes tous les jours. Des cas de schizophrénie, des gens qui entrent dans la psychose ou dans la névrose, des familles en difficultés, des gens en proie au harcèlement ou encore aux hallucinations dues à un mal être psychique. Bref, aucun cas n'était à prendre à la légère. C'est pour cette raison que tu répétais continuellement à Jacob de venir aux consultations, malgré le fait que tu ne l'y force pas. Et si, dans un premier temps, vous vous étiez prêtés à une joute de regard, des consultations sans un mot, il avait fini par parler un peu de lui. Tu avais finalement compris à quel points les événements qu'il avait vécu l'avaient détruits.

Et lorsqu'il te retourne ta question, tu ne peux qu'être heureuse. Rares étaient les occasions où cela se présentait. « Je vais très bien, merci ! » Tu ne pu qu'afficher un énorme sourire sur ton visage. Cette attention à ton égard te plaisait beaucoup. T'avais commencé à te prendre d'affection pour lui, chose que tu t'empêchais de faire, à l’accoutumée. Et si parfois, lorsque tu te retrouvais à la maison en compagnie de Joshua, tu ne pensais qu'à Jacob et à ce fantasme patient-psychologue que tu avais tenu à l'écart, jusqu'à présent. Et puis, le voilà qui s'excuse du fait qu'il ne soit pas venu aux consultations d'avant. « Oui, je vois ... » Il n'y avait rien à ajouter sur ce sujet, mis à part ceci. « Je ne vous force pas à venir. On conclu d'un rendez-vous si cela vous convient, si vous vous sentez à l'aise pour discuter et avec moi-même et ensuite, c'est à vous de faire le travail de venir. » T'étais parfois déçue qu'il ne vienne pas. Et pas uniquement parce qu'il ne travaillait pas sur ses problèmes en ta compagnie. Non, tu appréciais vraiment le voir. Il y avait un, ou peut-être même plusieurs aspects de sa personnalités que tu appréciais chez lui. Tu te sentais en confiance. Et pourtant, c'était le cas avec Joshua aussi, mais depuis quelque temps, après tes consultations, t'avais l'impression que toutes les questions qui te tracassaient faisaient un tintamarre dans ta tête, que tu n'arrivais plus à réfléchir à ta situation. « Et pour le moment, comment vont vos angoisses ? » Vous aviez évoqué le sujet lors d'un rendez-vous passé. Tu voulais simplement savoir s'il arrivait à gérer un peu mieux les choses avec le temps, même si la route allait être longue. Il ne reprendrait sûrement pas une vie normale, mais il apprendrait toutefois à vivre avec.

Il ne sait pas comment l’expliquer Jacob, mais une partie de lui ne se sent pas bien quand il se retrouve dans ce cabinet. Il se sent enfermé, dans l’obligation de parler de lui, de ce qu’il a vécu. Il n’en parle jamais Jacob. Ceux qui le connaissent savent parfaitement que c’est un sujet tabou, qu’il ne faut pas en parler. Et venir à cette séance chez son psy, l’oblige à devoir parler de ça, même s’il n’en a pas envie. Malgré tout, il sait qu’il n’y est pas obligé, mais en aucun cas il n’a envie de payer une séance pour rester assis sans rien dire. Alors il est là Jacob, dans ce cabinet qu’il n’a vu que très peu, face à sa psychologue qu’il n’a vue que trop peu. Il se dit parfois, qu’elle est pourtant la seule raison du pourquoi il se rendrait à ses rendez-vous. Car il ne peut nier que Victoire lui plaît, un peu trop d’ailleurs. Ça le met mal à l’aise, de devoir exposer ses problèmes comme ça à une femme qui étrangement l’attire. — Oui, c’est ce que vous m’avez dit, c’est juste que .. enfin vous savez, ce n’est pas évidant de .. parler. Il se remet correctement dans le canapé, mal à l’aise, entrelace ses doigts. — Je n’ai jamais été un grand bavard et je me demande parfois ce que je fais ici. Il hausse brièvement les épaules, essaye de se trouver des excuses quant à cette absence de rendez-vous et à ses longues semaines sans y venir. Et puis elle rentre dans le vif du sujet, en lui demandant comment vont ses angoisses. Des angoisses qui font partie de sa vie depuis qu’il est revenu au pays, des angoisses qui ne le quittent plus depuis ce jour. — Ca ne va pas mieux. Elles sont toujours .. présentes. Je ne dors que très rarement par nuit pour être franc. Oui, il est franc Jacob, car ça ne sert à rien de se voiler la face et de lui dire qu’elles ne sont plus là, alors que tout ça n’est que connerie. — Et je fais tout le temps le même rêve. Sans cesse. Cette explosion, tous ces corps, .. Il s’arrête, pose sa tête entre ses mains, essaye de ne pas craquer. — Mais ça va .., dit-il en restant bref.

» JACOB MERCIER - are you gonna take me home tonight?