I found the courage to win. (audrey)

Postée sur le trottoir devant cette maison qui lui semblait bien trop immense à cet instant. Beaucoup de souvenirs regorgent dans ces lieux, que ce soit le jardin, le garage ou chacune des pièces que constituait cette demeure familiale des Delacroix. Souvenirs aussi sombres que certains purent être heureux. Des instants gravés dans la mémoire, constituant un être, agrippant ses os jusqu'à la fin de sa vie. Le passé, on y échappe pas, tout comme on ne peut renier notre famille. Depuis l'annonce de la mort de son père, les sentiments étaient contradictoires. A la fois, la douleur d'une perte s'emparait de son être, rendant alors ses yeux humides et embrumés. Mais la seconde d'après, ce sont les souvenirs atroces de ces années passées à ses côtés, subissant sa colère. C'est cette pensée là qui fait rouler une larme contre sa peau, déviant jusqu'à sa mâchoire. Le soulagement. La libération de la seule chose à laquelle elle n'a pas su être aussi forte qu'elle l'aurait voulu. Forte pour elle, pour ses soeurs et pour sa mère. Longtemps, Audrey pensait que c'était de sa faute. Aujourd'hui encore, le regret d'avoir laissé ses soeurs livrées à elle-même auprès de cet homme cynique et misogyne la ronge à petit feu. Depuis combien de temps n'était-elle venue ici ? Une boule au ventre, elle s'avançait dans l'allée jusqu'à gravir les quelques marches du pavillon pour se retrouver devant la porte d'entrée. Figée quelques instants, elle baissait la tête en cherchant la force en elle d'affronter les souvenirs du passé. Prenant une grande respiration, elle retenait son souffle en frappant.

C'est sa mère, un sourire béant sur ses lèvres à la vue de sa fille aînée, qui lui fit face. Instinctivement, un léger sourire s'appliquait sur les lèvres de la demoiselle. "Bonsoir maman." Ajoutait-elle. A vrai dire, ils n'étaient pas si loin les uns des autres, mais depuis son départ précipité il y a de cela bien des années, c'était rare les rencontres familiales. Et avec ces récents événements, Audrey avait du mal à rendre visite à sa mère. Elle ne mit pas longtemps à l'inviter à entrer, s'empressant de rejoindre la cuisine pour ne pas faire brûler son plat pour le dîner. "Eden n'est pas là ?" Questionnait-elle alors par curiosité. Elle lui répondait que non, il était à son cours de waterpolo mais ne devait plus tarder à rentrer. C'était perturbant. Le décès du paternel avait l'air de les éloigner davantage. Malgré sa proximité avec son père, Eden a toujours été très complice avec Audrey, qui n'a jamais compris comme il pouvait apprécier un tel homme. Mais soit. Quand on parle du loup, celui-ci ne pas longtemps à pointer le bout de son nez. Un léger rire s'étouffait silencieusement dans sa gorge quand elle remarqua son air soulagé à sa vue. Il est vrai que les relations étaient tendues depuis la lecture du testament, plus particulièrement sur les droits de succession du garage. Audrey s'exaspérait que les choses s'enveniment à ce point et ternissent encore plus les relations entre eux. "Avec plaisir oui, pourquoi pas." Aceptait-elle l'invitation. Préparant la table avec tout le monde, Audrey finit par s'asseoir à une place. "Oui, ça se passe plutôt bien. On commence à se faire connaître et on remarque déjà quelques habitués, ça fat plaisir." Commençait-elle dans le plus grand des entousiastes. "Je pense qu'on est sur la bonne voie." Marquait-elle son espérance. Audrey remarquait alors le regard persistant de son cousin sur son téléphone portable, toutes les trois secondes. Un sourire en coin, elle s'approchait de lui. Un coude sur la table, elle positionna le menton contre sa main. "Tu attends un message de qui ? Une fille ?" Le taquinait-elle. Eden était comme son propre petit frère, quelqu'un qu'elle souhaitait embêter tout autant qu'elle voulait protéger.