daddy cool / davis

Maman est à son club de lecture et ne rentrera que tard le soir, après avoir festoyé avec ses ami(e)s. J'ai donc tout l'appartement pour moi.
Sourire au creux des lèvres.
Bien.
C'est exactement ce qu'il me faut afin que je puisse poursuivre mes recherches. Je déteste m'enfermer dans ma chambre. Il me faut de l'espace, comme au bureau lorsque je hack. Quand je fois m'organiser, réfléchir, j'ai besoin d'air, j'ai besoin de respirer, de ne pas me sentir enfermée. Le salon est parfait pour l'occasion. Je peux même me servir d'un verre de vin blanc sans que personne ne le remarque. J'en ai besoin et c'est sûrement la seule chose que je puisse digérer à cet instant. Mon ventre a beau faire un bruit de trompette, par manque d'aliments, la moindre saveur se meurt dans mon nez et sur mes papilles. Je n'ai envie de rien en ce moment, mis à part un peu de sommeil.
Je trempe donc mes lèvres contre le cristal fin du verre en bulle et m'assieds sur le canapé, l'ordinateur sur les cuisses. Des papiers manuscrits sont disposés ça et là. Des adresses, des numéro, des plans d'appartement, etc. Bref, de quoi choisir le parfait endroit pour y vivre tranquillement et indépendamment.

Le temps passe. Trop vite. Car la pendule sonne et en même temps, la porte d'entrée s'ouvre, donnant lueur sur le visage de mon père. Mon papa. Là, à cette heure, un miracle. Je sursaute sous la surprise et essaye de rassembler comme je peux les papiers qui volent presque jusqu'à terre, près du canapé. Et j'essaye de faire comme si rien ne s'est passé. Je ne veux pas le dire à mes parents. Pas tout de suite. Je veux que ce soit moi qui fasse les recherches, moi seule. Moi qui paye. Et surtout, je crois que j'ai peur... peur qu'ils prennent mal cette ardeur à vouloir les quitter. « Hey pa'! Je-je ne pensais pas que tu reviendrai si tôt du travail. » Un rire nerveux accompagne mes paroles sans que je puisse le contrôler. Oh crotte. Je ramasse fébrilement les dernières notes et ferme rapidement mon ordinateur portable. Pas du tout suspect tout cela. Puis, je me lève du canapé, sur les deux jambes, et vient débarrasser papa de son manteau et écharpe. « Ça s'est bien passé aujourd'hui ? » Je lui pose la question, en bonne fille qui se respecte, et parce que la réponse m'intéresse autant qu'elle m'intrigue.
Tu peux tout me dire papa.
Je suis là pour toi.