Maelly Wilson - Il en faut peut pour être heureux

Je suis née un jour d’été, il faisait chaud et le soleil brillait haut dans le ciel. C’est dans la ville de Montréal que ma famille m'a accueillie. Mes parents m’ont choisi pour prénom Maelly. En réalité, je n’ai pas beaucoup de souvenirs de celle qui m’a donné la vie, ils sont même pour certains relativement flous. Je devais avoir quoi environ 4 ans lorsqu’elle est partie, abandonnant mon père, mes deux frères et moi-même. Un geste que je trouve purement égoïste et peu importe la raison qui l’a poussé à partir. Je n’ai pourtant pas eu d’enfance malheureuse malgré l’absence d’une mère. Il est vrai que par moments. J’aurais bien aimé pouvoir me confier ou avoir les conseils de ma mère. Des choses que je ne pouvais demander à mes frères ou à mon père . Mes frères et mon père, ils ont fait de leurs mieux pour me préserver même un peu trop.

Et puis au sommet de mes dix ans, mon frère Kyllian quelques temps après son accident de moto, il est parti de la ville sans donner aucune adresse où il partait. J’en ai pleuré durant une semaine de son départ. Sans oublier ses cauchemars qui sont venus me hanter la nuit. Au point où j’ai fini par dormir durant six mois dans le même lit que Ilyas dans sa chambre. J’aimais beaucoup Kyllian, je me sentais très proche de lui comme le reste de la famille. Alors son départ m’avait beaucoup secoué. Je finis par me ressaisir et reprends le cours de ma vie. Enfin, je gardais une certaine colère en moi suite à l’absence de mon frère et bien qu’il nous donnait de ses nouvelles de temps à autre. Ce n’était pas la même chose que de le voir en chair et en os.

Je me suis réfugiée alors dans la lecture qui est une de mes principales passions depuis que je sais lire. Il y avait aussi le patin sur glace, je partais en faire à la patinoire, trois fois par semaine et puis après presque tous les jours. Je rejoins d’ailleurs une équipe de patinage artistique junior et effectue plusieurs compétitions. Je commençais à nouveau à avoir le sourire, ça me changeait les idées et ça rendait, mon père fier et heureux. Ça me motivait donc à continuer à ramener médailles et trophées à la maison. À l’école, j’étais aussi une bonne élève, j’apprenais vite et ayant une excellente bonne mémoire. Je faisais partie des trois premiers de la classe. Et puis Kyllian après trois ans d’absence, il fait son retour à Montréal

Il s’attendait peut-être que je lui saute dans les bras mais c’est une chose qui n’est pas arrivée. Je suis parti monter dans ma chambre claquant assez fort ma porte. Je voulais lui montrer ma colère et le chagrin que j’ai ressentis tout le long de son absence. Je rentrais en plus dans mon adolescence ce qui n’a pas facilité les choses. C’était assez tendu entre lui et moi. Pour renouer contact tous les deux et redevenir proche, il nous a fallu plus d’un an. Je finis même par lui montrer ma nouvelle passion pour le patinage et les trophées que j’ai pu remporter durant son absence. Evidemment, j’avais continué les concours à son retour. Je voulais même en faire mon métier plus tard, seulement mon rêve que cela arrive un jour à finit par prendre fin. J’étais alors âgé de 20 ans à cette époque, j’avais déjà effectué un grand parcours depuis presque 9 ans.

Ce jour où l’entraîneur national est venu me voir, il m’est arrivé un accident assez grave pour ne plus envisager une carrière dans le patinage artistique. En effet alors que je patinais sur la glace pour prouver à l'entraîneur de quoi, j’étais capable pour pouvoir faire partie de l’équipe du Canada. J’ai la lame de la chaussure droite qui se casse. Puisque j’effectuais une figure à ce moment précis, je suis tombé durement. J’ai bien essayé de me relever par la suite et une douleur vive m’avait lancé dans le genou droit. Kyllian étant pompier et présent dans la salle pour me soutenir. Il est venu pour intervenir. Et que je n’aggrave pas ma blessure en essayant de bouger. Il m’a donc immobilisé la jambe avant l'arrivée des secours et il est resté avec moi tout le long. Bien que Kyllian ait rapidement réagi, le mal était déjà fait. Puisque ma blessure était assez grave pour qu’un chirurgien m’opère, j’étais touché aux ligaments. Après, j’ai  eu une longue rééducation dans l’espoir de pouvoir vivre du sport que j’aimais tant. Seulement, je n’ai jamais pu récupérer mon activité physique d'antan.

Depuis cet accident, je me suis toujours posé la question, comment cela a pu arriver ? Sachant que je prenais toujours soin de mes patins. Deux ans plus tard, je finis par avoir les réponses, une des filles du club où je me trouvais par jalousie. Elle a trafiqué mon patin pour que je tombe pendant ma présentation, elle ne s’était jamais remise de mon accident. Elle avait ressenti une certaine culpabilité et il lui a fallu longtemps pour avoir le courage de me l’avouer. Et dire que je l’ai considérée comme une amie et par jalousie, elle m’a poignardée dans le dos. elle pensait que j’allais la pardonner. Eh bien, cette fille a eu tort, je ne lui ai pas pardonné. Je l’évite même lorsqu’on se croise en ville ou à la patinoire. Elle a juste eu la chance que je ne porte pas plainte pour ce qu’elle m’a fait. Peut-être, elle pensait que j’allais faire une petite chute, mais ça m’a coûté ma carrière sportive.

Avec le soutien de mes proches et surtout de ma famille. Je retombe très vite sur mes pattes. Et heureusement, j’ai écouté mon père et qu’avec le patinage, je n’avais pas arrêté mes études. J’ai pu les continuer dans le domaine de la littérature. Puisque c’est dans cette branche que j’ai fait mon choix en sortant du lycée. Le diplôme en main, je désirais à la sortie de la Fac de travailler dans une maison de livres. J’ai postulé un partout sans y décrocher un poste que j’aurais voulu. Alors, je n’ai pas fait ma fine bouche et j’ai donc postulé ailleurs. J’ai fini par trouver un emploi en tant que libraire et je ne pouvais pas trouver mieux, en attendant qu’un jour. Je travaille dans une maison de disques. D’ailleurs actuellement et depuis quelques mois, je me suis lancé dans l’écriture d’un livre. Celle-ci va retracer mon expérience dans le patinage artistique jusqu’à ma blessure. Autant y tirait bonne partie de cette fin de carrière catastrophique, non ?

En dehors de mon côté professionnel, je suis également parti depuis environ deux ans du cocon familial. Je n’ai pas eu de réelle relation amoureuse. Il y a eu d’autres hauts et bas dans ma famille et comme à chaque fois, j’ai apporté mon soutien à chacun. Car au fond une vraie famille, malgré les disputes, qu’il peut avoir, on se serre les coudes. Enfin, il ne faut pas croire mais avoir trois hommes dans sa vie. Ce n’est pas toujours de tout repos. Surtout avec deux frères surprotecteurs que je peux avoir. Il faut parfois que je leur rappelle que j’ai grandi et que je suis devenue une jeune femme. Oui, mes grands frères qui vont passer par là. Je n’ai plus besoin d’être autant couvée. Mais ne vous en faite pas, je vous aime quand même, mes petits rossignols des bois.