ANNE-MICHELLE HARVEY - qui suis-je? (délai 18/03)

tu peux changer class="gauche" par class="droite" 1973-1982

Au moment de ma naissance, le 22 mai 1973, mon père Raymond travaillait à la radio pour analyser les choix des Éperviers au repêchage amateur qui avait eu lieu, quelques semaines plus tôt. La formation sorelloise avait terminé au troisiéme rang du classement général de la LHJMQ, à 13 points des Remparts de Québec, derrière les Royals de Cornwall. Figurez-vous donc, cher journal, que mon père était de très mauvaise humeur lorsque les Éperviers étaient éliminés au deuxième tour des séries par Cornwall, une défaite dure à avaler en passant. Pendant ce temps, ma mère avait pris un long congé de maternité pour finir sa grossesse et veille sur ses cinq enfants. L'aîné de la famille, Victor, a vu le jour en 1964 et sa soeur Catherine le suit en 1966. Élise, la seconde fille de la famille, est née en 1968 tandis que des jumeaux, Yves et Luc, ont vu le jour en 1971. Mes frères et soeurs étaient couchés et c'est une amie de la famille qui veillait sur eux. Pour mon père, c'était une excellente nouvelle car je suis née à 20h44 et on me donne le prénom de Anne-Michelle. Durant mes quatre premières années, j'ai été témoin de plusieurs moments survenu à Sorel et mon père me guidait par la transmission de son émission radiophonique. Je dois dire qu'il n'est pas rare que ma mère quitte la maison pour aller travailler dans les studios de Télé-Métropole, on a un nounou qui nous veille avec beaucoup d'attention. J'ai fêté ma première année d'existence alors que mes parents organise une fête dans une des restaurants de Sorel. Durant mon enfance, j'ai eu mon premier rendez-vous avec le Forum de Montréal alors que j'ai vu mon premier match éliminatoire contre Montréal en avril 1974. Trois années ont passé et après que la saison 1976-77 fut conclu par une défaite désastreuse, en mars 1977 contre Trois-Rivières, Rodrigue Lemoyne, avocat et ami d'enfance de mon père, nous annonce, alors qu'il vient nous rendre visite à la maison, que les Éperviers jouent leur dernier match à Sorel.

Rodrigue, sois sérieux pour une fois! Quand on a fait la saison 73-74, on a établi une saison de rêve avec 27 victoires consécutives! Je peux comprendre que tu veux gagner à tout prix mais je n'ai pas oublié tes manies. réplique mon père, qui a réagi à la nouvelle d'une manière très sceptique. Durant la saison, il y a eu un changement d'entraîneur, qui s'est annoncé comme un échec.

Il sait que son ami perd le contrôle quand la saison ne déroule pas à son avantage, il congédie toujours ses entraîneurs-chef pour les remplacer lorsque la saison devient désastreuse. Il souvient surtout de la finale de 1974, contre Québec, quand Me Lemoyne a été la cible de l'organiste du Colisée de Québec avec "Ah, si mon moine voulait danser".

- Je comprends ton étonnement, Raymond, mais on n'est plus capable de gérer notre budget! En plus, souviens-toi que le conseil municipal de Verdun avait voté la résolution en mars dernier! Cependant, j'ai fait un très bon coup en allant chercher un jeune défenseur qui un bel avenir avec nous, tu te rappelles? Le défenseur en question, c'est la légende des Bruins de Boston, Raymond Bourque, qui a débuté son stage junior sous les ordres de Michel Bergeron avec les Draveurs de Trois-Rivières. J'ai eu la chance de rencontrer Monsieur Bergeron alors qu'il collabore dans une émission sportive.

Je ne pouvais pas entendre la conversation car j'étais couchée très tôt. Je dois dire que ce n'était pas très heureux dans la salle à manger pendant la soirée. Le lendemain matin, mon père nous apprend que la formation va jouer la saison 1977-78 à Verdun. Il nous a pris par surprise quand il nous annonce qu'il a signé une entente de trois ans avec la station CKAC pour une émission de nouvelles sportives en fin de matinée à partir de septembre 1977. Après avoir passé mes 4 premières années de mon enfance sur le territoire du Richelieu, Montréal accueille la famille Harvey alors qu'on s'installe dans la ville de Verdun.

Pour accéder au centre-ville, mon père, un automobiliste averti, décide de quitter notre maison unifamiliale et emprunter l'autobus pour se rendre sur le boulevard René-Lévesque (Dorchester à l'époque). La ligne verte du métro se prolonge vers l'ouest en direction du parc Angrignon. Les futures stations seront inaugurés en septembre 1978 mais je comprends tout à fait ce que les citoyens du Plateau Mont-Royal ont enduré durant le dynamitage du tunnel dans les années 60. Vivant dans une jolie maison sur la rue Willibrod, nous faisons notre entrée à l'école primaire Lévis-Sauvé, Victor et Catherine sont inscrits à l'école secondaire Mgr Richard sur le boulevard Laberge. Pour suivre avec intérêt les activités de la LHJMQ, mon père a branché un télécopieur dans son bureau personnel pour recevoir les résultats des parties, qu'il va annoncer à son émission matinal.

Mon frère Victor était âgé de 17 ans lorsqu'il passe, avec succès, son diplôme d'études secondaires en juin 1981 et quitte la maison familiale pour aller étudier à Jonquière en arts et technologie des médias. C'était un moment de joie mais aussi de tristesse. Un jour de mai 1978, alors que j'étudiais dans ma chambre, mon père est étendu sur la causeuse pendant que la télévision diffusait le téléroman auquel maman jouait! L'observant de plus près, je lui demande à quoi il pense! Je m'assois sur ses genoux et j'écoute attentivement ses explications.

Tu sais, ma chérie, qu'il faut que tu comprennes que ta mère et moi économise une partie de notre salaire pour investir dans vos études! Comme tu es une fille curieuse, je vais te montrer un artefact de ma vie personnelle afin que tu réalises que tu es chanceuse de vivre dans une si belle éducation.

Il sort, de son bureau personnel, un vieux bulletin qu'il a conservé du temps où il étudiait au Collège de Sorel. Son nom était inscrit sur son bulletin de Versification avec l'année scolaire 1955-56. En observant ce bulletin, je n'avais pas réalisé que son père faisait son cours classique, le cours qui permet aux religieux de séparer les hommes des enfants. Je remarque ses notes, il est très doué pour l'art oratoire et ses enseignants ont noté ses talents en écriture et en algèbre. De mon côté, mon bulletin scolaire de l'année 1979-80, est très satisfaisant avec une moyenne de 83% malgré une moyenne de 94% en écriture, 88% en mathématiques et 79% en musique. Ma soeur Catherine termine son secondaire en 1983 avec une excellente moyenne et s'inscrit en sciences pures au cégep de Rosemont comme préalable pour entrer en génie chimique à la Polytechnique. Entre temps, Élise est toujours au secondaire tandis que les jumeaux Yves et Luc terminent leur stage primaire en 1982. Durant les trois années qui vont terminer ma première décennie, il y a eu la première visite chez la parenté de la rive-nord, dans le secteur de Joliette avec des cousins que je n'ai jamais entendu parler avant ma naissance, mon initiation avec les camp de jours et j'ai vu mes premiers matchs de baseball au Parc Jarry en 1976 avant que les Expos passent au Stade Olympique.

1983-1992

L'année scolaire 1983-84 commence sur une bonne base car, à la suite du départ de Victor et Catherine, nous quittons Verdun pour le secteur de Côte-Saint-Luc, précisément sur le boulevard Beaumarchais où il y a une école primaire pour moi et les jumeaux tandis que Élise va terminer son secondaire dans l'école secondaire Honoré-Mercier à moins de 200 mètres de notre école. J'ai toujours aimée ma grande soeur Élise et elle est souvent d'un secours immédiat quand on est mal pris dans un problème d'apprentissage. Grande amatrice de sports d'hiver, elle m'a aidée avec le ski alpin quand on était sur les pentes de la station de ski Bromont. Personnellement, j'ai plus l'envie d'être sur les glissades d'eau que d'être sur des skis. Effectuant ma dernière année scolaire au primaire, tandis que Élise préparait sa dernière année avant d'aller rejoindre sa soeur à la Polytechnique, nous avons fait une promesse à notre père que, pour le vendredi saint, nous irons voir le Canadien en séries éliminatoire à la condition que notre bulletin scolaire soit très acceptable. Lorsqu'il a vu mon bulletin scolaire, au début d'avril 1984, il m'a fait une surprise en nous annonçant qu' il a organisé une sortie avec la famille de Sorel pour venir voir la partie du 20 avril, qui est le 6ème match de la série opposant le Tricolore aux Nordiques de Québec. J'ai encore des souvenirs de mes visites durant la saison 1976-77, la meilleure saison du CH mais voir les Canadiens affronter les Nordiques, c'est toujours un régal! En plus, puisqu'il est très ami avec Ronald Corey, le président de l'équipe, il me fait un cadeau comme quoi je vais avoir l'exclusivité d'accompagner l'organiste du Forum. Malgré une note faible de 69% en éducation physique, mes parents peuvent excuser la raison puisque je suis tombée malade pendant trois semaines à cause d'une grippe, j'ai eu l'autorisation d'aller voir la partie. Mesurant 5 pieds 6 à l'époque, j'étais tombée dans la vague de porter des vêtements de couleur fluo et de porter mes cheveux crêpées pour suivre la mode! Sophie Marceau était la vedette de l'époque et je portais la même coiffure qu'elle. Au même moment, j'ai été sélectionnée pour jouer dans un série jeunesse diffusée à Télé-Métropole.

Puisqu'on habitait à quelques minutes de marche de la station de métro Jolicoeur, située sur le bord du boulevard de la Vérendrye, on peut accéder facilement au Forum par le transport en commun. Je pensais, au départ, que les jumeaux sont présents mais maman m'a dit que Luc doit jouer au hockey, le lendemain matin et que Yves est privé de sortie pour avoir bousculé, involontairement, un camarade de classe dans la cafétéria de l'école secondaire. La partie commençait bien malgré que c'est 1 à 0 en faveur des Nordiques. "Il n'y a pas de quoi de fouetter un chat, Ray!" réplique mon oncle Robert Masson, échevin au conseil municipal, à la fin de la période. Il était venu avec sa fille Andrée, du même âge que Élise, et son fils Louis. Au cours de la seconde période, la responsable de la loge me fait signe et me demande de suivre la placière, qui me guide vers la loge de l'organiste. J'avais jouée du piano classique durant mon enfance et j'accompagnais l'orchestre de l'école durant les concerts. La musique et les sports font partie de mes principales passions. Arrivant près de l'orgue, je me rends compte qu'il y a une bonne vue d'ensemble et qu'en fin de compte, je ne souffre pas du tout du vertige.  Lorsque la sirène signale la fin de la période, quelque chose ne tourne pas rond sur la patinoire et je vois plusieurs joueurs former une escarmouche. Sans me rendre compte, je deviens parmi les témoins directs de la "Bagarre du vendredi saint!". Avant que la troisième période va prendre son cours, l'escarmouche reprend de plus belle, les gants sont lâchés de nouveau et pendant que les deux gardiens auxiliaires se retiennent pour ne pas s'échanger des coups, l'organiste entonne le sempiternel "Na na na hey hey goodbye!".  Tout le public du Forum s'est mis de la partie. N'excusant pas les ardeurs de la rivalité, je savais que le Canadien allait remonter la pente en marquant cinq buts de suite et je peux chanter avec ma famille la jolie indescriptible! Compte tenu de l'assistance au Forum et de la joie causé par la victoire des locaux, nous n'avons pas pu retourner à la station de métro Atwater. Pour éviter les débordements, Monsieur Corey nous a offert de patienter en nous invitant dans un local près du vestiaire du Canadien. C'est l'occasion rêvée de pratiquer mon anglais et d'effectuer pour mon travail final en écriture anglaise. Heureusement, la présence du capitaine Bob Gainey est utile car il est volubile en anglais. Pendant ce temps, je souviens que l'organiste m'avait conseillée d'écouter attentivement la musique car elle fait rejouer le chant de la victoire à maintes reprises après la partie.

À l'hiver 1985, j'écoutais le jeu questionnaire "Galaxie" au canal 10 avec ma mère et je rêve de rencontrer l'animateur Réal Giguère. Par pur hasard, maman avait reçu le scénario de la série "L'Or du Temps" pour une audition puisque l'animateur de Galaxie, qui est aussi un comédien, avait travaillé avec ma mère dans "La cage aux folles". Invités sur le plateau de Galaxie, ma mère m'a recommandée que je reste dans la loge mais la porte était restée entrouverte. C'est alors que j'ai aperçu entrer Monsieur Giguère, qui était sorti de sa loge. Âgé de 52 ans, il a l'habitude de rester discret et attend à ce que l'annonceur le présente. Comme il connaît ma mère, il s'est permis de faire un petit accroc à ses habitudes. Après l'enregistrement, ma mère est venue me présenter aux autres invités. J'ai remarqué que, malgré son allure distingué, Monsieur Giguère peut être très réservé et difficile d'approche mais quand il aime son entourage, il peut s'ouvrir aux autres!

Plus tard, à l'automne, l'auteur André Dubois, un ami de mes parents, est venu à la maison pour raconter des souvenirs du passage de ma mère dans le téléroman "Du Tac au Tac" en compagnie de Roger Lebel, qui jouait un agent d'artistes dans ce téléroman. Il nous confie que son émission L'Agent fait le bonheur, une série basé sur les postes de police, est lancée depuis septembre et qu'il songe à créer un personnage pour moi, alors que j'avais 12 ans en avril 1985. Comme je ne pouvais pas apparaître dans la saison initiale, je pouvais jouer durant la saison 1986-87. Malheureusement, je ne suis pas sélectionnée sauf qu'à l'audition, Marcel Leboeuf et Danielle Proulx sont impressionnés par mon charme et mon répertoire. D'ailleurs, je vais travailler avec Danielle dans une série jeunesse entre 1998 et 2003 et on va collaborer dans le film C.R.A.Z.Y dans les années 2000. En passant, je connais bien les couloirs de la maison de Radio-Canada car j'avais été figurante dans Le Gutenberg en 1978 et devenir une jeune cliente, un rôle récurrent, dans le téléroman Chez Denise en 1980. Entre 1985 et 1987, j'ai jouée dans trois courts métrages avant d'aller à Québec pour jouer dans le troisième saison de Lance et Compte. C'était en 1988 et je dois aller rester quelques jours dans un hôtel. J'allais avoir 15 ans et je tournais des séquences dans le Colisée. J'ai suivi les deux premières saisons et mon idole était Marina Orsini. Après le tournage, le réalisateur a eu la bonté de me présenter à Yvan Ponton, qui a suivi, avec intérêt, mes séquences sur un écran. Marc Messier, qui est une des vedettes, se souvient surtout que mon père était parmi les premiers spectateurs de "Broue" en 1979 et à chaque année, il invitait le trio de comédiens à la maison. Ces deux acteurs d'expérience ont profité des circonstances pour donner quelques conseils judicieux. Terminant mon secondaire en 1990, j'ai reçu un appel pour  m'annoncer que je suis sélectionnée pour tourner dans L'Or et le Papier, les scènes intérieurs sont dans les studios de Radio-Canada et la série est lancée en octobre 1989. Du coup, c'est mon rêve qui va réaliser alors que Marina Orsini va incarner ma soeur.

6 décembre 1989, j'allais me préparer pour souper avec mes soeurs Catherine et Élise, qui allaient terminer leur cours à la Polytechnique. Partageant un logement, pas loin du métro Outremont, Catherine étudie toujours en génie chimique tandis que Élise entreprend ses études en génie civil. Durant ma journée de tournage, je restais dans ma loge, pendant les pauses, pour étudier avec une tutrice. Avec l'aide de Yvan Ponton, je suis améliorée en mathématiques et en diction. Une fois mon costume retirée, j'étais sur le point de quitter le sous-sol lorsque le gardien de sécurité m'a fait signe.

- Mlle Harvey, on nous informe qu'il y a un attentat à l'école Polytech...

En entendant le nom Polytechnique, je pensais à mes soeurs et c'est en observant l'écran diffusant l'émission spéciale que j'ai pensé qu'elles seraient mortes. Attendant patiemment dans le lobby de la maison radio-canadienne, j'ai vu mon père, âgé de 51 ans, franchir la sécurité et m'annoncer que ses filles aînées ne sont pas parmi les 14 victimes. Catherine avait reçu un coup de couteau à la jambe gauche et Élise avait essuyé des rafales de carabine à plomb avant de recevoir une balle en plein dans l'épaule et aux poumons. En apprenant qu'elles sont blessées, je me suis mise à pleurer avant d'aller les voir à l'hôpital Notre-Dame. Je termine mon secondaire 5 avec une excellente moyenne, la série Lance et Compte était terminée mais le réalisateur Richard Martin souvient de moi. On m'offre de passer une audition pour jouer dans la série sur la vie du fondateur des Caisses Populaires. Je vais incarner une des filles du député fédéral de Montmorency, Louis-Georges Desjardins, le frère d'Alphonse, dans la série. Faisant mon entrée au Cégep de Limoilou, j'étais appelée à auditionner pour la série La Misère des Riches, croisant le regard avec Carl Marotte mais le casting me trouve trop jeune pour jouer des jeunes adultes. Carl souvient qu'il a conservé un souvenir de moi quand j'étais dans Lance et Compte, il me promet de m'encourager dès que je vais obtenir ma chance comme comédienne.

Je souviens lorsque mon frère Victor a été engagé comme technicien sonore sur le plateau de L'Héritage en 1988, il m'a invitée à visiter le plateau de tournage dans le Bas-du-Fleuve. C'est alors que j'ai l'occasion de rencontrer Yves Desgagnés, Gilles Pelletier et Sylvie Léonard. Grand amatrice d'improvisation, j'avais rencontré Robert Gravel, comédien dont j'ai bien apprécié ses talents d'improvisateur, et m'a demandé si je continue à aller aux matchs de la LNI. Je lui ai répondu que l'improvisation sera parmi les cours que je vais étudier au Conservatoire!

Pendant que je tournais mes scènes au Colisée, pour Lance et Compte, j'avais questionné quelques employés, dont des placiers, et travailler dans ce grand édifice n'est pas donné à tout le monde. Dans mes lointains souvenirs, j'ai été voir un match des Nordiques au Colisée en 1978-79, bien avant que l'agrandissement soit effectuée. La structure était bien différente et il y a des escaliers qui mènent aux gradins supérieurs, comparativement à celle qui est rénovée. Papa s'est permis de faire quelques photos pour ma première visite. Cependant, tous les emplois au Colisée sont occupés par des employés d'Expocité, il faut que je fasse une demande d'emploi auprès de l'entreprise. Lorsque Expocité a entendu parler de moi et de mon apparition dans Lance et Compte, j'ai expliqué au responsable des ressources humaines, une personne bien aimable, que je veux travailler à temps partiel pour payer mon loyer lorsque je vais faire mes études au Cégep de Limoilou. C'est alors que la responsable des placiers vient me rencontrer et m'accorde un contrat de deux ans pour être dans son équipe. Durant mes deux années, entre septembre 1990 à mars 1992, on m'a affectée dans les sections pairs des mezzanines durant ma probation de deux mois et ensuite, je suis affectée aux galeries sud entre décembre 1990 et mars 1991. Comme la saison de hockey se termine, je continue mes études en art et lettres tout en travaillant aux spectacles. J'ai eu beaucoup d'appréciation auprès des autres employés qui travaillent au Colisée et ils souhaitent me revoir pour la saison 1991-92! Un fait divers très intéressant que je veux vous raconter... le 31 mars 1991, comme je ne suis pas appelée à travailler comme placière, on m'a offert la chance d'assister à la soirée hommage à Guy Lafleur. Avant la présentation, j'ai rencontrée le principal intéressé, Guy Lafleur, et je lui ai parlé du match d'avril 1984. Un autre joueur des Nordiques, Lucien Deblois, m'a reconnue car il connaît mon père depuis quand il jouait pour les Éperviers, à Sorel. Pendant la cérémonie, mon regard s'éblouit lorsque je voyais une image du passé lorsque André-Philippe Gagnon embarque sur la patinoire du Colisée... en joueur des Remparts de Québec, celui de 1969-1985. Voyant le numéro sur le dos du chandail, mon regard s'est levé vers le plafond où ils sont accrochés les bannières. En fait, l'humoriste fait l'imitation de Guy Lafleur, du temps où il est dans la LHJMQ! Durant la saison 1991-92, j'ai été affectée comme placière dans la section impairs dans les loges et je suis aussi affectée à préparer le vestiaire des visiteurs avant l'arrivée de l'équipe!

1993-2002

Enfin, mon adhésion au conservatoire d'art dramatique s'est bien passée malgré un petit doute au départ, dû au trac. La première année, celui de 1992-1993, est celui du contact avec le monde du théâtre. Dans cette année scolaire, je développe mon côté créatif, mon ouverture d'esprit et ma sensibilité. Parmi les cours que j'étudie, il y a l'initiation à l'acrobatie, le théâtre gestuel et l'histoire du théâtre m'intéresse beaucoup. La rencontre avec les enseignants et la direction s'est déroulé avec beaucoup d'aisance et ils m'ont fait divers remarques sur mon comportement. Je pensais que je serais écartée d'office mais la direction a confirmée que je vais rester pour l'année scolaire 1993-94. Pendant mes temps libres, quand je n'ai pas de cours ou d'études, le Colisée est ma seconde maison et avec mes collègues, nous avons toujours prévu une partie des Nordiques à aller voir! Le 6 mars 1993, c'était l'anniversaire d'une ancienne collègue du Colisée et sa fête tombe le soir où les Nordiques reçoivent les Rangers de New York. Avec des amis proches, nous avons loué une loge et nous sommes témoins de la meilleure partie de la saison 1992-93. Après avoir passé l'année scolaire 1994-95, en train d'étudier la création à la session d'automne 1994, je suis appelée à prouver si je suis digne d'être une excellente actrice. Jouant du Tchekhov, du nô japonais, de la tragédie et un peu de comédie noire, je suis formée à passer des auditions pour le Théâtre du Quatr'Sous de Montréal, d'autres théâtres québécois, des producteurs de cinéma, des agents artistiques. Lorsque j'ai monté sur la scène du conservatoire pour la dernière fois, la compagnie Denise-Pelletier, qui était la Nouvelle Compagnie Théâtrale, a trouvé un intérêt particulier pour mon jeu et ils m'ont approchée pour jouer dans Arlequin, serviteur de deux maîtres. Le metteur en scène m'a confiée le personnage de Sméraldine et plus tôt, Michel Laprise m'a sélectionnée pour jouer un petit rôle dans Tonalités. Ensuite, je fais mon entrée à la télévision dans une comédie nommée Bungalow Blues, qui a duré une saison. Après avoir joué au théâtre pendant deux ans et rencontré mon conjoint, je reçois mon premier rôle important en 1999 dans une comédie  diffusée à Télé-Métropole. L'aventure durait cinq ans mais j'ai convolé en juste noces en 2001. Le 10 mars 2002, alors que je passe dans la région des Bois-Francs pour la tournée d'une comédie que j'ai jouée au Théâtre du Nouveau Monde, j'étais prise de la nausée en pensant que j'avais le trac. C'est alors qu'on me confirme que j'avais vomi à quelques reprises pendant la matinée et que c'est le signe que j'attends un enfant. Durant les préparatifs du réveillon de Noel, ma mère, qui a eu 63 ans, a loué un chalet rustique dans la région de Warwick et pendant qu'on préparait la dinde, mes eaux sont crevées au point que mon frère Luc, qui était marié durant l'été, vient me porter à l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska. C'est durant la nuit du 24 au 25 décembre 2002 que je donne naissance à ma fille Isabelle, sa soeur Joanie vient la rejoindre, le 8 novembre 2003. Comme je suis une fidèle habituée du hockey junior majeur, j'ai fait un cadeau à mon père Raymond en l'amenant voir la finale de la saison 2001-2002 au Colisée des Bois-Francs, à Victoriaville et nous sommes témoins de la victoire des Tigres contre le Titan de Bathurst, le 12 mai 2002, soit 10 jours avant que je fête mes 29 ans. Mon père, qui est en congé en raison de problèmes de poumon, n'a jamais vu une équipe aussi compétitive depuis le départ de ses chers Éperviers. Fêtant ses 64 ans en mars 2002, le mot retraite n'est pas dans son vocabulaire. Cher papa, je l'adore tellement!

2003-2012

Ma période de la trentaine démarre avec la naissance de ma petite Joanie mais mon conjoint Émile souhaitait que je lui ajoute un garçon pour suivre sa descendance. Je lui réalise son voeu en donnant naissance à Samuel, le 11 juillet 2005. Pendant cette période, je reçois divers contrats de publicité, du doublage, une offre pour jouer au cinéma, on me contacte pour jouer dans les théâtres d'été... Le contrat le plus judicieux a été celui de mon association avec le Théâtre de Beaumont/Saint-Michel, dans la région de Bellechasse alors qu'on m'a engagée pour jouer dans une comédie romantique à l'été 2004. Adorant la région, j'ai louée un chalet pendant six ans jusqu'à ce je reçois l'offre d'un producteur pour jouer dans son théâtre à Kingsey Falls en 2010. Les visiteurs qui viennent voir les spectacles, à Saint-Michel de Bellechasse, sont toujours bien honorés de transmettre leur appréciation envers mon jeu d'actrice. En 2005, je suis sélectionnée pour jouer dans la série La Promesse, incarnant la meilleure amie du personnage principal. La fin de la troisième saison (2007-2008) terminait dans une note tragique lorsque le personnage de Michèle-Barbara Pelletier s'est retrouvée inerte et elle va subir une opération au cerveau à cause d'un traumatisme crânien. Puisque ma complice est la porte-parole du Défi Tête Rasée pour Leucan, j'ai promis de mettre ma tête à prix en me rasant les cheveux. Depuis ce jour, je porte désormais les cheveux courts.

En septembre 2011, en attendant un appel pour un audition, je sentais quelque chose d'anormal à l'estomac. Pensant que ça se passerait bien, je ne pensais pas que ça irait aussi mal pendant quelques jours alors j'ai consulté un médecin, qui me suggère de passer des examens. Que ne fut-t'il pas ma surprise quand j'ai appris que j'ai des calculs biliaires et que je dois subir une intervention chirurgicale pour les retirer. Cependant, au cours du même examen, la radiologiste m'a aussi avisée que mes reins sont aussi affectées. La chirurgie s'est déroulée avec succès alors que je sors de l'hôpital, cinq jours plus tard. Au cours d'une rencontre, mon agente m'a suggérée de prendre des vacances. Au moment où j'ai eu ces calculs, je venais de recevoir une offre pour animer une émission radiophonique sur des sujets d'actualité. Le directeur de la programmation, comprenant que je dois me remettre de mon opération, m'a assurée que mon poste sera prête dès mon entrée en ondes, qui a eu lieu à l'automne 2012.

2013-...

L'année 2013 se démarre sous une mauvaise nouvelle avec le décès tragique de mon père Raymond, qui allait fêter ses 75 ans au printemps. Décrochant un rôle dans une série dramatique à Radio-Canada, je me lance dans l'aventure en jouant avec Catherine Trudeau, avec qui j'ai collaborée dans le domaine du doublage. J'adore cette actrice qui était haute en couleur dans sa jeunesse et on a travaillé dans un film de suspense en 2001, ses cheveux courts correspond bien à son originalité. Les cinq dernières années sont devenu plus tranquille en faisant du doublage et de l'animation télé. J'ai profité du calme plat pour renouer avec mes frères Victor, Luc et Yves qui sont mariés et père de famille. Depuis mon mariage, j'ai gardé une bonne complicité avec la soeur de mon conjoint, qui est adoptée à l'âge de 1 an. Émile m'a confié que Samantha n'a pas eu un hiver facile à son arrivée au Québec mais avec le temps, elle s'est mis à s'habituer. Ma mère, aujourd'hui dans les 80 ans, prend la retraite avec beaucoup d'aisance et elle anime une émission radiophonique pour répondre au courrier du coeur. Il y a encore des projets en cours dans ma vie personnelle mais ma fille aînée Isabelle franchit bientôt les 17 ans, il est important que je veille aussi à l'avenir de mes enfants. Un jour, alors qu'on discute pendant le dîner, elle m'a confiée qu'elle caresse le rêve de faire du droit, de devenir notaire. En ce qui concerne Joanie, elle cherche sa propre identité mais c'est dans le domaine de l'enseignement qu'elle rêve d'exceller. Samuel, qui est en secondaire 3, va avoir 14 ans en juillet et il est un adepte du hockey sur glace tout comme son parrain Yves. Maintenant dans le niveau Bantam, il avait participé au tournoi de hockey pee-wee de Québec depuis les deux dernières années. Étudiant à l'école Antoine de Saint-Éxupéry à Saint-Léonard, Samuel joue comme défenseur dans le niveau Bantam-Relève à sa première année et il rêve de jouer dans la LHJMQ. Des recruteurs du niveau Midget AAA viennent l'évaluer pour la saison 2021-22... souhaitons qu'une équipe de Montréal va le sélectionner. Au bout de 24 ans d'expérience dans le domaine artistique, 18 ans de mariage, qu'est-ce que l'avenir va me réserver quand on est une femme dans le milieu de la quarantaine? Être mise en "quarantaine"? Je ne le souhaite pas du tout!