La banalité du quotidien. Voilà ce qui caractérise bien tes journées. L’une après l’autre, elles se ressemblent toutes, offrant une stabilité à laquelle tu ne faisais que rêver depuis déjà bien longtemps. Ce boulot de mécanicien, il était parfait pour toi. Tous les jours, tu te présentais là-bas, tu travaillais légalement et tu offrais tes services à la population. Rien de plus. Rien de moins. Ce simple boulot faisait de toi un homme heureux. Un homme en mesure de retourner à la maison tous les soirs, le sourire aux lèvres, rejoignant sa petite famille pour le repas. Chose dont tu rêvais alors que tu étais encore en Russie. Tu aimes tout autant ton poste au sein de la mafia. Il fait parti de toi, tu ne peux le nier, tu ne peux t’en débarrasser. Depuis toujours, tu es membre de ce groupe. Depuis toujours, tu trempe dans l’illégalité de ces activités. Pourtant, tu es encore là. Il faut l’avouer, tu es l’un des plus courageux, des plus fort de la communauté. Aucun autre membre ne parvient à te battre, à te mettre au sol. Tu es solide. Bien plus que tu n’y paraît. Sans entraînement. Toutefois, il n’est guère question de ton endurance ou de la solidité dont tu peux faire preuve, bien au contraire. Aujourd’hui, est une journée de travail légale. Une journée que tu attends les clients avec le sourire et que tu effectue ton travaille sans presse, sans contrainte. Et ce, jusqu’à la fin de la journée. Ce qui est bien, tu vas être chez toi, auprès de ta femme, à l’heure du repas. Une manière comme une autre afin de te rapprocher un peu plus d’elle, afin de la rendre un peu plus heureuse qu’elle ne pouvait l’être auparavant. Tu sais que ce n’est pas facile pour elle, pour ton fils. Tu n’as pas choisi de les impliquer dans cette histoire de mafia. Si tu aurais pu, tu les aurais garder loin de tout cela, dès le début. Mais, ta femme, intelligente et tenace, elle a compris. Compris que tu ne fais rien de légal pour ramener autant d’argent à la maison. Compris que tu n’es pas un homme comme les autres. Compris qu’elle va devoir faire attention à la vie de son fils lorsque tu seras absent. Compris que les choses allaient être bien plus compliqué qu’elle ne l’aurait cru lorsqu’elle a acceptée de t’épouser, il y a de cela plusieurs années. Pourtant, tu l’aimes toujours autant. Si ce n’est plus. Pour toi, elle est la femme de ta vie, la seule et l’unique. Elle est la perfection incarnée. Peut-être laisse-tu ton regard déviré ici et là, sur d’autres femmes, mais tu n’as jamais couché avec aucune autre. Des attirances, des coups de coeur passagers, de rares baisers. Rien de plus. Et il n’y aura jamais rien de plus. Ta femme, elle est ta famille. Tu as besoin d’elle et tu prévois bien le lui montrer. Dès ce soir, en rentrant du boulot. Pour l’instant, tu te dois d’accueillir un nouveau client. Tu vois à son visage son mécontentement. Sentiment que tu peux comprendre. Un homme et sa voiture, une longue histoire d’amour, de virilité. Sauf quand cette dernière souffre de problème, et que l’homme derrière le volant est incapable de réparer ou trouver le problème. Tu as connu ce problème, ce sentiment autrefois. Ce qui fait parti des raisons pourquoi tu as appris la mécanique, le fonctionnement des moteurs et que tu t'attelles à la tâche avec ferveur. Fidèle au poste, tu ne porte pas une grande attention à l’homme qui accompagne la voiture, préférant commençant ton diagnostic le plus rapidement possible. Le remorqueur t’explique brièvement la fumée qui s’échappait, tu ouvre aussitôt le capot et laisse ton regard analyser ce qui s’y trouve. En quelques secondes, tu perçois un petit bris qui pourrait expliquer la source de ce problème. Un sourire satisfait étire le coin de tes lèvres alors que tu entends des pas approcher. Tu entends la voix de l’homme atteindre tes oreilles, ces paroles augmente légèrement le sourire déjà présent sur tes lèvres.
“Si tu savais comment beaucoup penses de cette manière!” Dis-tu, posant ton regard sur le propriétaire de la voiture. Sans réfléchir, tu avais omis la politesse d’usage envers ce nouveau client. Tu as l’impression d’être déjà bien trop familier avec un homme que tu ne connais point. Pourtant, tout te semble naturel, sans que tu ne le connaisse.
“Moi, ça m’arrange. Comme ça, je peux m’amuser avec de joli bijou comme celui-là. C’est vraiment une Corvette que vous avez là.” Dis-tu, t’approchant un peu plus de ton interlocuteur, jetant un regard admiratif sur la totalité du véhicule. Le genre de voiture que ta femme refusera toujours que tu possède, mais dont tu peux rêver, admirer lorsque l’occasion se présente.
“Ça ne devrait pas être bien long et elle devrait rouler de nouveau!” Viens-tu ajouter, souriant à ton client. Qu’il sache que tu as le temps, que tu as une idée du problème et que tu prévois le laisser repartir avec son bijou.