(miles) and we meet again.

Miles sortait d’un rendez-vous professionnel éreintant. Il avait dû jouer des coudes pour obtenir ce qu’il voulait et cela l’agaçait. Il savait que la politique était un monde de requin, mais il voulait changer les choses réellement, il n’avait pas envie de prouver qu’il était le plus puissant. Apparemment, il allait devoir par le faire. En sortant, de ce rendez-vous, il sentit le besoin d’avoir sa dose de caféine. Il n’arriverait pas à recharger ses batteries sans. Il avait encore du temps avant son prochain rendez-vous alors il décida d’aller jusqu’à ce camion qui vendait du café et des crêpes pour profiter du beau temps et pourquoi pas se balader ensuite. Soudain, Miles sentit quelqu’un lui rentrer dedans. Il leva les yeux et aperçut une jeune femme qu’il connaissait. Il y a quelques temps elle avait écrit un article à son propos, il article plutôt flatteur. Certes, l’article n’était pas encore paru, mais il avait eu le droit de le dire en exclusivité. Il ne s’attendait pas à la recroiser aussi tôt. Elle non plus apparemment. « Non ne vous inquiétez pas. » C’était assez touchant qu’elle pense lui avoir fait mal. Certes, elle l’avait bien bousculé, mais rien de méchant. Miles n’oubliait pas la façon dont il l’avait rencontré la première fois. Elle était si fragile, si vulnérable et aujourd’hui tout semblait lui réussir. Il ne pouvait s’empêcher de sourire parce qu’il était heureux pour elle. Après avoir eu un tel traumatisme il aurait pu comprendre qu’elle tourne mal, mais au contraire elle semblait avoir su se relever. « Comment allez-vous ? » Se permis de lui demander Miles. Il savait bien qu’elle ne dirait pas forcément la vérité, c’est souvent une question polie que l’on pose sans attendre réellement une réponse. Personne ne s’attend à ce qu’une personne qu’on ne connait presque pas se mette à répondre négativement. Pour autant, Miles aurait été prêt à l’écouter si c’était le cas. « Apparemment je ne suis pas le seul à être accro à la caféine ! » Lui lança Miles comme pour détendre l’atmosphère. Il ne savait pas pourquoi, mais la jeune femme le rendait nerveux. Sans doute à cause de la façon dont ils s’étaient rencontrés. Ils n’en avaient jamais reparlés et c’était de ce fait assez étrange. Il ressentait depuis qu’il l’avait revu comme ce devoir de s’assurer qu’elle allait bien alors qu’ils ne se devaient rien. « Qu’est-ce que vous prenez ? » Lui demanda Miles. Certes, c’était elle qui l’avait bousculé et qui aurait dû offrir cette première tournée, mais il était gentleman. De son côté, il commanda un double cappuccino avec une crêpe puisqu’en plus d’être accro au café il était gourmand.

La jeune femme semblait très mal à l’aise en sa présence. Elle essayait de cacher cela avec de l’humour, un sourire, mais il pouvait voir la tristesse dans ses yeux. Miles se doutait que le voir ne devait pas être facile pour la jeune femme. Elle devait associée son visage au jour où elle a été violé ce qui est horrible. Il aurait aimé être associé à quelque chose de plus positif, mais elle ne pouvait pas choisir ses pensées. Elle ne l’associait pas forcément au faites qu’il n’ait pas hésité à lui venir en aide. « Je vais bien également, merci. J’espère que ce n’est pas une mauvaise surprise. » Lui répondit le jeune homme avec un sourire en coin. Il aurait aimé que la jeune femme admette qu’elle savait très bien qu’il était, mais il se doutait que cela n’arriverait pas. A défaut, il aimerait que sa vision de lui change en quelque sorte. Ce n’est pas évident d’être associé à un évènement horrible auquel on a rien à voir. La jeune femme le remerciait tout en avouant que c’était plutôt à elle de l’offrir à cause de l’accident. Il ne peut s’empêcher de sourire. « Vous offrirez le prochain… » Glissa Miles tranquillement et sans arrière-pensée. Il aimait simplement la présence de la jeune femme sans vraiment savoir pourquoi. La jeune femme ne pu s’empêcher de mentionner l’article. On aurait dit qu’elle avait envie et besoin de connaitre son avis. C’était flatteur qu’elle en ait besoin parce que beaucoup de journalistes s’en fichent. Elle était différente des autres, peut-être sa jeunesse. « Il était très bien. Honnêtement j’ai trouvé ça intéressant sans être intrusif. Vous avez bien retranscris nos échanges et mon message premier. » Lui confia Miles. Il avait eu de mauvaises surprises dans le passé alors il était content qu’elle n’ait pas manqué à sa parole. Son image était très importante pour lui, pas à cause d’un côté vaniteux et égocentrique, mais pour son ambition professionnelle. Sa carrière aurait pu souffrir d’un article odieux. Il avait travaillé dur pour arriver où il en était et il lui restait du chemin à parcourir.

Miles était surpris qu’elle réponde positivement à son idée de prochaine fois. Elle avait l’air tellement mal à l’aise à ses côtés. En effet, si elle cachait assez bien ses émotions, il pouvait voir cette lueur dans ses yeux parce qu’il connaissait un côté sombre de son histoire. Peut-être qu’il se montrait parano et qu’elle avait si bien tourné la page que sa présence ne le gênait pas. Il aurait voulu mettre les pieds dans le plat et lui dire qu’il sait qui elle est, mais il n’osait pas. Il ne tenait pas à l’embarrasser et surtout à gâcher l’ambiance si bonne enfant. Il gardait donc cela pour lui en espérant qu’un jour ils soient capables d’en reparler. Elle le sortit de ses pensées par sa réponse sur son article. Elle semblait soulagée qu’il ne soit pas dérangé par un élément de l’article. Elle semblait très consciencieuse. La jeune femme avait totalement raison lorsqu’elle lui confia qu’elle avait la sensation que l’image est très importante dans son métier, que beaucoup de choses sont regardées et surveillées de près. Elle ne s’en doutait pas, mais si son article n’avait pas été si flatteur elle aurait pu ruiner sa carrière. « Vous avez raison, un ‘mauvais’ article et ce sont des années de boulot qui sont fichus. Mais j’ai eu raison de vous dire oui. » Lui confia Miles. Il venait de lui faire un compliment à sa façon. Il savait qu’elle était jeune et qu’elle n’avait pas encore d’expérience alors il savait que c’était important de dire lorsque quelque chose est bien fait. Quelque chose lui disait qu’elle ferait une belle carrière si elle restait respectueuse et pointilleuse. En effet, malgré sa plume, ce qui est important pour un journaliste est également la réputation. Si on ne peut pas lui faire confiance alors personne ne voudra lui donner des informations. « D’ailleurs, si je peux vous aider à l’avenir n’hésitez pas. » Lui proposa le jeune homme. Il sous-entendait avec des contacts ou autre. Il sait que beaucoup de choses marchent avec le carnet d’adresses et maintenant qu’elle avait su avoir sa confiance il ne serait pas contre lui ouvrir certaines portes sans condition. Si certains offrent des contreparties et usent de leur pouvoir ce n’était pas le cas de Miles.

La jeune femme avait raison, plusieurs articles couraient à son sujet, mais pas pour les bonnes raisons. Son divorce avait fait couler beaucoup d’encre. Cela aurait pu lui couter sa carrière s’il n’avait pas donné un gros chèque à son ex-femme pour se taire. En effet, épouser un escort girl et se faire plumer n’est pas très vendeur pour quelqu’un en politique. Personne ne voudrait de quelqu’un de si crédule. « Je suppose que vous avez déjà dû en lire récemment. Je préfère nettement ceux qui ne mentionne pas ma vie privée comme le vôtre. » Lui répondit Miles avec un sourire en coin. Face à sa proposition de l’aider, il sentit la jeune femme fébrile comme si elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire. Il espérait qu’elle n’ait pas pris cela pour des avances ou autre. Il ne se doutait pas qu’elle avait peur qu’il reparle du passé. Il n’aurait pas eu la préemption de penser qu’il pouvait l’aider sur ce sujet. « Pour vos articles. Il est parfois plus facile de se faire recevoir quand on connait quelqu’un. Si mon nom peut vous aider, n’hésitez pas. » Lui expliqua Miles. Il savait que ce n’était pas toujours pour une jeune journaliste et combien le carnet d’adresses peut aider. Il avait envie de se rendre utile à défaut de pouvoir l’aider pour autre chose. La jeune femme le remercia pour le café et lui confia qu’elle devrait peut-être le laisser, qu’il devait avoir à faire. Miles ne savait pas comment le prendre. Était-ce une façon polie de lui dire qu’elle souhaitait reprendre son chemin seule ou simplement pour ne pas l’embêter plus longtemps ? Il n’en avait aucune idée. Il ne voulait surtout pas qu’elle ait l’impression qu’il faisait du forçing pour quelque chose. « A vrai dire, je n’ai pas de rendez-vous avant une heure, mais je ne vais pas vous importuner plus longtemps. » Lui répondit Miles ainsi si elle avait envie de passer encore un moment avec lui elle le pouvait. Dans le cas contraire, elle reprendrait sa route sans que cela ne soit trop gênant.