last of her kind — jugan

Une soirée comme une autre, une envie d'rien faire, pourquoi ça t'étonne? Au final t'as fait ton choix il a bien longtemps alors tu savais très bien où t'allais finir ce soir. De nouveau un bar ou une boite, rien de bien étonnant au final, tu sais que tu devrais te calmer, tu devrais faire gaffe mais à quoi bon? T'as tout perdu avec tes conneries, le seul problème étant que tu n'auras jamais le courage de l'avouer, de lui dire, d’arrêter de cacher tes remords et tes regrets. Tu sais les dégâts que tu as causé dans sa vie, tu sais que tu devrais faire attention, tu sais tout ce que tu devrais faire, alors pourquoi tu ne le fais pas? C'est la bonne question. Effectivement, t'es un gamin paumé, tu sais rien, depuis que t'as tout fait foirer tu vie un cauchemar, que tu caches, que tu refuses de montrer. C'est triste, c'est con et c'est minable mais tu fais rien pour changer tout ça. T'as même pas essayé d'appeler cette belle rousse, tu lui a pas écris, t'as juste continué de la suivre sur les réseaux, d'la surveiller. Tu sais que tu devrais pas, tu sais que tu ressemble à un fou, tu ressemble vachement au mec dans "you", ouais tu ressembles pas mal à Joe, faut qu'tu te l'avoue, au fond, tu la stalke de manière similaire, cependant t'as tué personne, pour l'instant.

Tu sais que tu deviens flippant comme mec, tu suis toujours ces amies, tu la suis toujours, et il t'as suffit d'une photo sur un story snapchat pour savoir où t'allais te rendre ce soir. Elle avait posté une photo, "direction Luxore" un truc dans l'genre en tout cas ça t'as suffit, tu garde l'espoir de la croiser, de la voir et surtout, de pas la louper. Tu dois lui parler, mais encore une fois, vas tu le faire? T'en sais rien. T'es paumée, vraiment. Tu sais plus, tu sais vraiment plus quoi faire de toi même. Triste réalité, ta vie n'est dirigé que par des regrets dernièrement. Tu finis par te lever, quitter ce canapé et t'éteins ta télé, qui parle des derniers événements, des nouveautés et puis des prochains vernissage qui arrive, t'avais oublié. Ta galerie, c'est étrange de te dire ça, "ta" alors qu'elle a toujours appartenu à tes parents, tu t'es souvenu que t'avais un vernissage sous peu, et une oeuvre inédite. La tienne, celle qui représente Juliette, celle qui représente ce que tu lui a fait. Tu veux la faire venir, tu veux la voir à cette soirée mais ça te semble bien compliqué, tu sais pas si tu vas réussir à faire ça, t'as pas des capacités de persuasion assez élevé pour faire ça.

Tu rentres dans cette boite, tu fais ce que tu fais toujours, tu te poses au bar, t'es là et tu regardes les jeunes filles passer, tu la cherches et puis si tu trouves personne tu te dis que t'auras repérer au moins une fille avec qui finir la soirée. T'es pas sûr de sa présence, pas à 100% c'est plus un délire de 80% mais c'est déjà pas mal. Tu bois une gorgé suivante de ton whisky coca. Tu l'as voie toujours pas, alors t'en a marre, tu décides d'partir de ce bar, tu te dirige vers le fumoir. Tu déverrouilles ton téléphone, aucun appel, rien d'étonnant. Pendant que toi t'essayais de fumer tranquillement on est venue t'aborder, en temps normal t'aurais sauté sur ces filles mais là, non. C'est pas ce que tu veux, pas encore. Tu jettes ta clope sans même la finir, saoulé par cette fille qui essaie de te parler, tu sors d'ici en trompe, tu regardes pas devant toi, tu sors et tu te dirige vers le bar et tu regardes pas devant toi. Pour l'coup tu te retrouve bien con quand t'es rentré dans cette jeune fille, renversant son verre, cette jeune fille que tu guettais depuis ton arrivé ici. Juliette, l'Logan à cran il a disparu, il ne reste plus que le mec bourré et celui qui est rempli d'remords, la voir ne t'aide pas, vraiment pas. Surtout quand t'es dans cette état. "J'suis désolé, Ju'" T'as surement plus l'droit de lui donner un surnom, pas depuis que tu l'as trompé, depuis que tu l'as certainement brisé mais tu t'en fous, comme à ton habitude, le connard arrogant et égoïste. Voila la facette que t'as décidé de montrer ce soir, mais tu sais pas si elle va tenir bien longtemps. "Laisse moi t'en acheter un autre pour me racheter." Tu parles simplement du verre renversé, pas du reste, tu sais qu'elle te pardonnera jamais le reste, voilà pourquoi t'essaies même pas.

Ah ça, pour ne pas avoir eu vraiment d'explication, c'était le cas de le dire. De toute manière, elle n'avait pas vraiment cherché à en avoir. La simple vision du Laundry dans le lit avec cette gonzesse avait suffit à lui donner l'explication parfaite. Dans le fond, elle aurait aimé savoir pourquoi. Pourquoi il avait fait ça. Est-ce qu'il s'était ennuyé avec elle ? Est-ce qu'elle ne lui suffisait plus physiquement ou c'était simplement le besoin d'aller voir ailleurs, car il n'y avait eu que elle ? Oui, c'est ce que la plupart des gens lui avaient dit. Mais c'était pas sympa. Pas avec tout ce qu'ils avaient vécus. Elle aurait au moins mérité des explications et peut-être des excuses. Elle s'en était voulue de ne pas avoir demandé quelque chose , mais l'infidélité...Elle ne pouvait pas le concevoir. La Duchesne avait quand même eu des doutes, elle sentait que son Logan n'était pas pareil, rentrait bien plus tard qu'autrefois...Et c'est tout. Les femmes arrivent à sentir ce genre de chose. Et puis il n'avait pas été discret, Logan. Avait-il seulement voulu l'être ? Peut-être que oui, peut-être que non.

Une soirée pour se lâcher, après tous les petits tracas de la semaine. C'était bien compliqué, en ce moment. Le taff, les problèmes d'argents mais aussi son parrain qui lui faisait un peu tourner la tête mais lui causait bien des tracas. Elle avait envie de sortir mais aussi le voir. C'était ainsi, elle savait qu'elle risquait gros d'aller sur son terrain. Qu'importe, elle assumerait encore les conséquences, comme elle l'avait toujours fait. Juste un besoin de décompresser, boire un verre entre copines et aller s'éclater sur la piste de danse. Elles avaient été manger une bonne poutine histoire de bien commencer la soirée, boire quelques cocktails et ainsi, finir au Luxore. Oui, son problème était les réseaux sociaux, surtout ces copines. Elle aimait faire des photos et suffisait de quelques verres pour s'ambiancer et faire le plein de clicher. Légèrement éméchées, les voilà à déambuler dans la boite de nuit. La blonde se mit déjà à chercher du regard le propriétaire de ce lieu, mais elle était guère sur de le voir, il y a une bonne affluence et il doit être occupé que d'épier les moindres personnes entrant ici. Mais elle avait quand même bon espoir, même si elle ne lui avait rien dit.
Elle se glisse difficilement au bar avec ses amies pour prendre un verre, tout en regardant discrètement de chaque côtés, tout en faisant mine de s'intéresser aux paroles de son groupe. Elles décident d'aller s'installer à une table, mais alors qu'elle traversa une allée, son verre atterri au sol, sans même qu'elle n'eut le temps d'en prendre une gorgée. Elle ouvre la bouche en fronçant des sourcils, les mains couvertes du liquide mais n'eu le temps de dégainer quelconque noms d'oiseaux quand elle se retrouve nez à nez...Avec son ex. Pas possible...Mais clairement pas possible que cela ne soit qu'une simple coïncidence.
« Que...qu'est-ce que tu fiches ici ?» Lâche la Duchesne, d'une voix amère et surtout, très nerveuse. Elle ne l'avait pas vraiment recroisé ou avait fait le nécessaire pour que cela n'arrive plus. Mais là..pas vraiment. Son cœur se met à palpiter fortement, pris entre plusieurs flots d'émotions. Une colère importante, une tristesse et un soupçon de sentiments encore présent pour ce visage qu'elle avait tant aimé, pour qui elle aurait tout donné. Sa voix tremble, elle hésite à partir en courant. Mais ses jambes n'arrivent guère à faire cet acte, l'obligeant à affronter son passé.
« Je veux rien de ta part, Logan. Merci. » Elle est quand même un peu agacée, n'ayant gère d'argent pour se payer des verres comme lui. Elle ne connaissait plus la richesse, elle savait parfaitement ce qu'elle pouvait et ne pouvait pas se payer. Elle souffle un peu avant de faire demi-tour pour faire mine d'aller s'en prendre un autre, cherchant désespérément du regard une amie à elle. Mais loupé, elles devaient être à la table ou au fumoir. De plus, elle connaissait suffisamment son ex-fiancé pour savoir qu'il avait bu et semblait vouloir lui parler, qu'elle pourrait tout faire pour l'en empêcher, il était tenace, le gosse.

Pleins d'pensé qui traverse ton esprit, pourquoi être venu ici, pourquoi avoir voulu la suivre à ce point, pourquoi t'as merdé à ce point. Tu sais pas ce que tu vas devenir, tu sais pas ce que tu vas faire, t'excuser serait la meilleure des solutions mais ton problème c'est bien que t'en as pas l'habitude, ton excuse c'est "j'sais pas comment faire", une belle excuse de connard. Tu étais venu ici avec des idées bien précise, une envie de la retrouver, de lui parler, de voir si elle avait quelqu'un de nouveau, t'en doutes pas. Pourquoi elle se priverait après ce que tu lui as fait? Tu t'en veux, t'as peur, t'es jaloux mais pourquoi? C'est toi le con, c'est toi qui a fait la pire des choses que l'on peut faire à la personne qu'on aime, pas elle. Tu le sais. Tu as réfléchi à tellement d'excuse, tellement de chose que tu pourrais lui dire mais t'as jamais osé envoyer un message, t'as jamais été capable de lui dire, de l'appeler. T'aurais dû le faire, au moins ça, au moins un pauvre "j'suis désolée", mais non, t'as pas eu le courage. Est-ce qu'un jour tu l'auras?

Maintenant que t'étais là fallait assumer tes actes, surtout après avoir renverser l'entièreté de son verre. Encore une connerie, bien moins grave que celle que t'as commise la première fois cependant, tu peux pas dire que ça, c'est la pire chose que tu lui ai faites. T'es parents avaient décidé de la foutre dehors, de plus la laisser bosser dans cette galerie mais maintenant que t'étais le gérant t'aurais pu l'embaucher de nouveau, pourquoi tu l'as pas fait? Pourquoi tu fais jamais rien? Des questions, encore et encore des questions, si t'avais pas bu tu t'en poserais surement moins, si tu l'avais pas suivie tu serais peut être occupé au lit avec une autre mais le veux tu vraiment?

Tu l'a regarde, tu vois cette gamine magnifique devant toi, tu vois que ce n'est plus la même, pas lorsqu'elle te voit en tous cas. Tu sais pas quoi dire, tu sais pas quoi faire. T'es paumée mais tu sais une chose. Ne pas la laisser partir, pas ce soir. Tu vois qu'elle est pas à l'aise, toi non plus à vrai dire mais tu fais tout pour pas l'montrer. "Je suis là histoire d'sortir, puis c'est soit disant la meilleure boite de la ville non?" Arrête avec ton air condescendant, la fait pas passer pour n'importe qu'elle fille. Calme toi avec ta haine alors que la seule personne à qui t'en veux dans ce monde c'est toi, tu t'en veux tellement que tu rejettes ta haine sur l'premier venu quand t'as trop bu. Tu sais pas si c'est la meilleure des solutions, lui parler ce soir pourrais te faire en dire trop, avouer des choses que tu ne veux pas mais au final, tu l'aimes toujours, tu t'en veux de plus en plus chaque jour, tu peux bien te mettre à nu une soirée, tu peux bien tout lui dire ce soir et faire comme si rien ne c'était passé demain. Tu diras que tu te souviens de rien, que t'avais trop bu et elle oubliera si bien que la haine et la culpabilité ne t'aurons jamais quitté et elle non plus, du moins sa haine à ton égard. Tu vois qu'elle essaie de s'éloigner, tu peux pas faire ça, tu peux pas la laisser partir. Non, tu peux pas. Tu l'as suis, pas bien longtemps cependant, t'attrape son poignet, tu tiens à lui racheter ce verre, tu tiens à faire bien plus que ça, tu veux t'excuser. Tu voudrais faire bien plus aussi mais tu sais que t'en auras plus jamais la chance. "Ecoute, il faut que je te parle..." Ta voix qui baisse, la souffrance qui se lis sur ton visage, la culpabilité de l'avoir fait souffrir. "Je... Pour ce qui est arrivé..." Tu sais pas quoi dire, t'en a pas la moindre idée. Tu pourrais très bien sortir les billets pour l'vernissage que t'as dans la poche, lui dire que tu lui dois bien ça et partir, tous ça pour qu'elle voit ton tableau mais non. Tu tiens à plus. "J'suis désolée, je sais que ça veut rien dire, j'sais que j'ai merdé mais..." ça sert à rien, que tu t'répètes en boucle. Mais tu t'imagines bien ce qu'elle pense, ce qu'on pense quand on se fait tromper, quand on nous quittes. "T'as jamais rien fait de mal, c'est ma faute, en aucun cas la tienne." Arrêtes toi là, pitié, ça sert à rien d'en dire plus, tu passes déjà bien assez pour un con. "T'étais parfaite, t'étais la p'tite amie que tout le monde aurait rêvée d'avoir." Ton verre vide à la main, il t'en faut un autre, rapidement, tu parles trop, beaucoup trop. Concentre toi et ferme ta gueule, elle va finir par t'frapper et te dire d'aller te faire foutre, voilà ce que tu vas gagner grâce à l'alcool, grâce à tes conneries.

Ah...Juliette la poisse. Un beau surnom qui lui colle bien à la peau. Elle qui pensait passer une bonne soirée, avec ces copines et peut-être avoir un mince espoir que le possible prochain élu de son coeur se séparerait de sa donzelle se fasse, et bien non. Il fallait que Logan rentre dans l'équation. Comme s'il n'avait pas eu d'autres moment plus opportun. Comme si elle n'avait pas déjà assez souffert, pas assez attendu qu'il se pointe avec des fleurs, avec toutes les excuses du monde ou les explications les plus correctes. Rien. Il avait fuit comme le lâche qu'il était. Elle ne l'avait jamais vue ainsi. Nombre de fois elle avait vanté ses qualités, sa ferveur et son amour pour elle. Jamais elle n'aurait crut en sortant avec lui, qu'il serait capable d'une telle chose. Son coeur était en miette, et elle sentait qu'il était proche de la syncope, de l'avoir en face d'elle à cet instant. Son satané bout d'organe qui n'en faisait que des siennes, qui dans le fond, était bien content de revoir le doux minois qui ne cessait de s'embellir avec le temps du Laundry. Il battait même la chamade encore et elle l'en voulait pour ça. Il l'avait complètement consumé, complètement volé son palpitant et même si elle détestait du plus profond de son être, elle n'arrivait pas à ne pas l'aimer.
"Pourquoi me parler maintenant , alors que t'avais tout le loisir de le faire avant, hm ?" Balance la blonde d'un ton cinglant, un peu déboussolée par ce qui se passait. Elle est encore plus mal à l'aise quand ce dernier entra en contact avec elle, lui prenant le poignet. Elle a autant envie de s'en dégager que de rester. Incroyable, elle avait envie de se baffer.

Puis elle l'entend, s'excuser. Chose qu'elle avait rêver, attendu en regardant son téléphone qui ne sonna jamais. Son coeur se serre, elle à presque envie de vomir tellement elle est chamboulé. La seule chose qui vient, c'est surtout les larmes qui lui montent aux yeux et cette fois, elle arrive pas à les contenir.
"Pourquoi.Pourquoi tu me dis ça maintenant hein ? Tu penses que j'ai besoin d'entendre maintenant tout ça ? Que j'ai besoin de t'entendre dire que je suis une fille bien alors qu'au fond, je t'ai pas suffit pour que tu ailles te taper d'autres filles ? T'es un connard, Logan." Lâche-t-elle d'une voix tremblante, jouant nerveusement avec son verre vide. Elle finit par baisser le regard, n'arrivant plus à soutenir le regard de son ex-fiancé. C'est vraiment une sale situation. Elle aurait vraiment préféré ne plus jamais le recroiser.
"De toute façon, je suis pas étonné. Ta toujours tout eu dans ta vie, tu voulais plus, plus de regard, plus d'attention, plus qu'une simple gamine que t'a connue au lycée. Mais t'aurais pu faire ça proprement, Logan. Me quitter avant que je le découvre. T'aurais pu me dire si quelque chose te déplaisait, t'aurais pu me dire que tu voulais connaître autre chose, que t'étais pas prêt avant de m'demander en fiançailles..." Elle tourne finalement de côté, n'arrivant plus à décrocher de mot. D'un côté, elle se sent mieux de déballer son sac mais à la fois aussi terriblement mal. Combien de fois elle avait imaginé cette scène...Combien de fois elle l'avait redouté comme espéré...Un calvaire.

Des regrets, encore et toujours des regrets, voilà ce que tu ressens, t'as merdé et ça bien. Tu sais vraiment pas quoi faire, t'es perdu, tu te demandes comment tu pourrais l'aider, l'aider à passer à autre chose, tu l'veux pas du tout, pas le moins du monde mais c'est ce qui serait le plus simple pour elle, te battre pour la récupérer serait bien plus douloureux, pour elle et pour toi. T'es perdu, encore et toujours. Tu l'as vois s'éloigner, pas physiquement, elle est toujours là devant toi, mais tu sais qu'elle ne reviendra jamais, tu l'as perdu à tout jamais. Elle t'en veux, rien de bien étrange, pourquoi tu lui parles maintenant, bonne question. T'as jamais osé avant, voilà pourquoi. T'es un lâche voilà tout. En fait, c'est pire que ça t'es égoïste, tu savais ce qui était bon pour elle, tu savais qu'elle avait besoin de tes excuses, tu savais qu'elle irait mieux après ça, qu'elle accepterait, te détesterait toujours mais elle aurait peut être eu plus de simplicité à passer outre, à ce dire que tu n'étais qu'un con qui n'en valait pas la peine.

"Je... J'pouvais pas le faire avant, j'en étais pas capable." t'es lâche, tu lui dis, tu sais qu'elle va pas comprendre, c'est con au final comme excuse, t'as fini par lui dire que t'étais désolée, que tu voulais pas faire ça, enfin non, ça tu l'as pas dit. Tu sais toi même pas si tu le voulais réellement ou pas. Elle t’engueule, elle te dit ce qu'elle pense, elle a l'droit, et au final, c'est peut être mieux qu'elle te dise ce qu'elle pense. Tu comprends à quel point tu l'as blessé, mais la voir, là les larmes aux yeux, ça te rend malade, tu sais pas quoi faire. T'aimerais la prendre dans tes bras, mais tu peux pas, tu peux pas pour la bonne raison que ça te ferrais encore plus de mal, qu'elle te frapperais, chose étonnante d'ailleurs qu'elle ne l'ai pas déjà fait. "Je sais, j'suis un connard, j'dirais pas le contraire." Des phrases inutile, encore et encore. Voyons, tu passes pour un con, bourré maintenant, génial. Tu pourrais faire des efforts, n'pas laisser l'alcool parler, cela serait peut être plus intelligent. Puis elle te fait des remarques, vrai, cependant douloureuse, tu ne sais pas vraiment pourquoi. Elle ne fait que dire la vérité et toi tu te sens blessé? Ironie du sort, tu es celui qui l'a fait te haïr, tu vas devoir supporter ses remarques et arrêter d'agir comme un enfant qui veut pas qu'on le critique. Tu cherches le barman du coin de l’œil, tu vois qu'elle arrive plus à te regarder, tu sais qu'elle voudra probablement pas de tes excuses bidons, d'un verre offert ou d'une place pour le vernissage, tu commences déjà à réfléchir à ça, alors que t'es pas prêt de partir, mais au moins, t'as trouvé ton plan. Tu sais comment faire pour qu'elle n'ai d'autre choix que d'accepter ce "cadeau". Plan que tu réaliseras à ta sortie cependant il reste bien ancré dans ton esprit. "J'aurais jamais du faire ça, j'aurais jamais dû agir de la sorte. Juliette je..." Ton cerveau qui t'crie de la fermer, de pas parler, de pas prononcer ce mot et toi tu déglutis, mots qui te serre la gorge, qui te donne l'impression d'être malade, d'être un sans cœur si tu les prononces maintenant. "J'sais pas ce qui m'a prit, j'ai jamais voulu d'cette fille, d'personne en fait mais j'ai continuer mes conneries alors que t'étais celle qui comptait." Tu t'tais, tu refuses d'en dire plus, tu vois qu'elle ne te suit plus trop, l'bar pas trop loin, tu peux le voir du coin de l’œil, t'as envie de te resservir, mais si tu pars maintenant tu pourras pas revenir lui parler, elle sera déjà partie, elle aura fuit vers ses amies et peut importe le taux d'alcool, t'auras jamais assez de courage pour lui parler devant elles.

Cette situation la dépassait complètement. Pauvre gosse perdue, elle ne savait clairement plus quoi penser, quoi croire. Elle avait envie de le croire, mais elle se rappelait tous ces longs mois passés à déprimer, à se convaincre que c'était elle qui avait sans doute un problème et qui avait été la raison de cette tromperie, qu'elle avait loupé quelque chose et qu'elle n'avait pas su comprendre tes signaux aussi discret voir inexistant soit-il. Dans le fond, c'est ce qui la quand même aidé, de se traiter de merde, littéralement. Sinon elle ne se serait jamais inscrite sur Coffee Therapy, jamais elle n'aurait connu son parrain et aurait remonté la pente grâce à lui mais aussi ses amies. Possible aussi qu'elle c'était trop reposé sur son laurier, durant toutes ces années. Oui, elle c'était empatté dans son confort avec Logan, les beaux parents qui lui avaient assurés un avenir vraiment top, une maison parfaite..Elle c'était clairement laissé aller, dans un univers presque idyllique. Son père n'avait pas eu tort, de lui remettre une fois, les idées en place. Qu'est-ce qu'elle deviendrait si Logan la larguait ou inversement ? Elle serait comme une sotte, sans un rond car elle dépendait de la famille Laundry, mais aussi qu'elle aurait pas d'aide des parents car ils l'avaient prévenus que c'était trop parfait tout ça et que cela lui éclaterait forcément en pleine face, un moment ou un autre. Et oui pauvre gamine qu'elle est. Elle n'avait pas voulue croire aux paroles morbides de son père, pensant que Logan était clairement l'homme de sa vie. Bien sur qu'en presque neuf ans de relation, elle y avait pensé. C'était tellement rare ce genre de chose, ce genre de couple qui se connaissait enfant et qui finissait leur vie ensemble.

«T'avais qu'à y penser avant. Tu sais combien de mois j'ai mis à m'en remettre hein ? T'imagines même pas le mal que ça m'a foutue de me faire jeter de la galerie, j'adorais ce job merde. Je suis obligé moi de faire réceptionniste dans un hôtel, j'ai pas mérité tout ça. J'ai merdé oui, j'ai pas été parfaite mais putain, t'aurais pu me le dire que tu voulais voir ailleurs, t'aurais pu me quitter avant de faire tout ça.» Lâche-t-elle un brin agacé. En plus , elle avait du mal à entendre avec cette musique. Mais d'un côté, elle n'avait pas envie de s'isoler avec lui, elle était encore faible, faible car l'amour qu'elle lui portait était encore trop présente. Elle était bien capable de le pardonner, c'est ça le pire. Mais elle était loin de tout savoir encore, la pauvre gosse. Elle savait pas à quel point il était devenu coureur de jupe, affligeant et bien loin du Logan Laundry qu'elle avait aimé.
«En effet, t'aurais jamais dû. Mais tu la fais maintenant. Qu'est-ce que tu veux que j'te dise de plus ? Tu pensais quand même pas que j'allais resté avec toi malgré cet...écart ?» Oui, elle ne serait pas resté, c'est une évidence. Elle avait pourtant hésité, longuement réfléchis, longtemps été en hésitation mais à se faire prendre pour une imbécile et devoir le regarder en face en sachant parfaitement ce qu'il était capable quand elle avait le dos tourné, à devoir constamment surveiller ces moindres faits et gestes car elle n'aurait plus jamais eu confiance..Non. Cela aurait été invivable. Mais dans le fond, cela aurait peut-être été le meilleur moyen pour que ni l'un ni l'autre ne veuille retrouver l'autre. L'amour qui s’essouffle, qui s'éteint est plus simple à guérir qu'un amour perdu ou mis de côté pour le bien de chacun. Mis de côté mais pas pour autant essoufflé.
« C'est pas l'endroit ni le moment de faire ta lamentation, Logan. T'es venu pour t'éclaté avec tes amis ? T'es vraiment sur ? Pourquoi tu vas pas les rejoindre hein ? Ou tes copines, que sais-je. » Pur jalousie. Clairement. Elle est amer quand elle dis ça, elle est putain de jalouse et ne sait guère comment elle réagirait en présence d'une "copine" à Logan. Elle cherche désespérément du regard Isaac, espérant qu'il vienne à son secours mais..rien.
« Bon, tu me payes ce verre ou tu comptes encore me déblatérer tes excuses à deux sous ? » Elle ne se reconnait même pas, là. Elle se mord presque immédiatement la joue d'avoir dit une telle chose. Il était déjà venue à elle, pour s'excuser alors qu'elle pensait qu'il ne viendrait jamais. Elle finit par soupirer, plongeant son regard dans le sien, avant d'attraper son avant-bras et rapprocher son visage de son oreille pour qu'il entende bien ce qu'elle allait lui dire :
« Rentre chez toi Logan, t'es torché. Te rend pas plus minable que tu ne l'es. »

Son boulot, elle l'a perdu, par ta faute, rien de bien étrange, rien de bien sympa cependant. Tu sais que t'aurais du t'opposer, c'était pas bien compliqué, au final elle était importante à tes yeux, c'est toi qui aurait pu quitter ce boulot. T'en avais pas besoin, pas autant qu'elle. C'est elle qui a du trouver un nouvel appart, c'est elle qui s'est fait chier et toi t'étais juste l'con de trop. t'aurais jamais du lui faire ça, tu le sais, t'as souffert d'son départ, mais c'est celle qui a du endurer l'plus. Elle a souffert, toi non, enfin si mais t'as pas perdu confiance en toi, t'as pas eu à prendre sur toi autant qu'elle. Tu savais pas quoi faire d'plus? Lui proposer un nouveau boulot? Bien trop déplacé, faut pas abuser, elle a du se démerder pour en trouver un nouveau et maintenant tu vas lui proposer de revenir? Arrête tes conneries.

"Pour ton boulot..." Tu souffles, tu sais pas quoi dire, finir ta phrase ou non, le problème étant que tu veux pas te sentir mal, tu veux pas la mettre mal. Tu sais quoi dire. Encore et toujours, l'même débat. "Si tu veux revenir... Je t'embauche." Le savait-elle? Surement pas, ton père avait quitté sa place, ils n'avaient plus à se plaindre qu'une personne différente n'était pas la bienvenue, ils ne pouvaient rien te dire, cependant elle, elle pouvait refuser et c'est ce qu'elle allait faire, t'en étais persuadé. Elle t'dit ce qu'elle pense, elle a raison, tu vas pas lui en vouloir, vraiment pas. Elle a ses raisons, elle est légitime sur ce coup, elle a l'droit. Bien plus que ça, c'est normal. "Je m'attends à rien, je sais que tu me pardonneras jamais et je te comprends Ju'. Je ne m'attends pas à ce que tu reviennes, je t'ai fais la pire des crasses." Tu dis c'que tu penses, encore, tu sais que t'as merdé et tu le penses, tu penses tous ce que tu dis. T'es un con, bourré en plus de ça. Tu parles beaucoup trop, tu le sais. Que faire d'autre? Surtout dans ton état. Tu sais pas quoi lui dire, tu sais que si tu parles tu vas continuer à dire des conneries. T'as personne à voir ce soir, personne d'autre qu'elle. Elle est la seule qui compte, la seule que tu veux vraiment mais ça, tu dois l'garder pour toi même. "J'ai personne à voir ici." Personne d'autre qu'elle, triste réalité d'la vie. De ta vie minable, que t'as détruit toi même. Tu sais pas quoi lui dire, t'es minable, elle a raison, tu vas la détruire encore plus si tu viens t'excuser. Si jamais elle te pardonne, ça n'mènera à rien de bon, triste réalité ici aussi. Puis elle te parle de son verre, celui que tu as proposé de racheter, celui que t'as renversé. Tu lui dois bien ça. Tu lui souris, t'as au moins gagné ça, passer si peu d'temps avec elle. Tu sais que c'est pas l'bon moment. Tu sais que si tu fais ça avant d'partir elle te jettera les billets à la gueule. Mais non, toi tu prends son poignet, tu l'as tire vers le bar. Tu regardes le barman. "Deux whisky-coca." Tu lâches son poignet quand tu t'rend compte que tu lui tiens encore, tu te sens con encore une fois. Puis elle t'as dit d'rentrer chez toi. Elle t'as touché, chose qui à une époque était banale. T'as pas fait attention à ça. Tu l'as pas écouté, tu l'as amené au bar, tu l'as tiré ici. Tu t'es dis que t'allais l'écouter mais seulement dans quelques minutes. Tu voulais pas partir mais tu lui en avait déjà infligé assez comme ça. Le barman qui ramène vos deux verres, tu prends l'tien et le pose sur le coté et tu prends le sien dans ta main droite tout en sortant un billet de ta poche gauche. "Le verre pour me faire pardonner d'l'avoir renversé. Le billet pour m'faire pardonner du boulot que t'as perdu. Et je te laisse pas le choix." Elle peut très bien le donner à quelqu'un, le revendre, qui sait. Mais toi, tu refusais d'en donner deux, tu pouvais pas accepter qu'elle offre ça à un mec que tu devrais voir ce jour là. Ce jour là, tu voulais qu'elle voit ton tableau. Tu souris faiblement, avec ton air d'enfant heureux dû à l'alcool et puis tu lui tend le verre accompagné du billet.

Elle sait vraiment plus quoi penser, la gosse. Elle est prise entre deux feux, celui de lui coller une grosse baffe dans sa figure, histoire de lui remettre les idées en place et de lui montrer à quel point il est minable quand il boit, et aussi d'un côté, elle est un peu mal pour lui, mal de le voir mal. Putain de situation à la con. Elle va pas culpabiliser de le voir mal non plus ? Et bah si. Elle est trop gentille, la Duchesne. Cela la perdra, elle le sait. Elle s'en mordra les doigts, les ailes brûlées avec. Elle l'emportera pas au paradis, c'est ce que lui dis souvent Shiva. Mais c'est pas une mauvaise personne, Juliette. Elle veut le mal pour personne, elle a pas vraiment eu d'ennemi dans sa vie et cela ne changera pas. Elle à beau le détester, elle à beau l'avoir traité de tous les noms d'oiseaux et insultes du monde, elle ne pourrait pas le maudire, le voir mourir sous ses yeux sans rien faire. C'est pas une sans coeur. Tout simplement. Elle écoute, mais elle sait pas quoi penser. Pourquoi maintenant, pourquoi ici? On dirait clairement qu'il avait préparé ça, qu'il y avait tellement pensé que tout sortait dans un flot parfois incompréhensible. Elle sait plus où se positionner et sa gueule d'ange y arrange en rien. Elle à jamais su lui dire non, à Logan. Il avait toujours ce petit regard, digne du Chat Potté qui la faisait fondre à chaque fois qu'elle c'était plainte de quelque chose, qu'elle commençait à s'énervé. Elle avait tout imaginé sauf à ce qu'il lui propose ça, pour le boulot. Ses yeux s'écarquillent de surprise, ne comprenant vraiment pas ce qu'il avait à l'esprit pour proposer une telle chose. Elle ne savait pas que ces parents ne géraient plus la galerie, car pour le moment, cela lui semblait impensable.
« Comme si tes parents voudraient me reprendre, après m'avoir foutu ainsi à la porte. Arrête de dire des conneries, Logan.» Elle soupire, assez vexée d'y repenser. Son job, elle l'avait tellement adorée. Elle aurait tout fait pour le garder, même supporter les pires vacheries de belle maman ou beau papa. Jamais elle n'aurait pu monté aussi vite sans eux. Elle leur devait beaucoup mais n'avait pas aimé se faire jeter de la sorte, elle qui avait fait si bien son boulot.
« Ecoute...C'est pas l'moment, ok ? Peut-être que j'te pardonnerais mais pas ce soir, s'il te plait. Me gache pas la soirée, même si je pense que c'est déjà le cas. Gâche pas ta tune aussi, rentre chez toi s'il te plait. Je t'appelle un Uber s'il faut, rentre. » Voilà comment était Juliette. Elle voyait bien qu'il était saoul. Pas non plus mort mais quand même suffisamment pour se faire plumer par des petites connes qui abuseraient aisément de sa gentillesse ou à lui faire croire qu'elle pourrait la sauter et rien faire, partir comme des voleuses sans scrupule d'un type qui était juste malheureux et pas bien. Elle attrape cependant le verre, avant de voir que son autre main lui tendait un bout de papier. Elle le prend, avant de le regarder, un peu hésitante. Elle voit directement de quoi il s'agit. Un vernissage. Dans sa galerie familiale. Mais qu'est-ce qu'il voulait à la fin ? Pourquoi faire tout ça pour lui donner une invitation ? Qu'est-ce qu'il voulait tant qu'elle voit là-bas ?
« Bon sang ! A quoi tu joues enfin ? J'irais pas seule et tu le sais parfaitement, crois pas que je viendrais si tu attend que je t'accompagne là, comme avant. Sinon tu peux te la garder. » Maugre-t-elle avant de le forcer à la suivre, mais son regard fini par croiser celui qu'elle cherchait désespérément de toute la soirée. Et merde. Elle se mord la lèvre, fuyant. Elle tire tant bien que mal son ex pour qu'il la suive, hors d'ici. Elle se stoppe finalement dans le grand couloir de la sortie, avant de tapoter sa poche :
« Ton ticket de vestiaire ? Il est où ? » Elle est sérieuse oui. Elle est bien déterminée à ce qu'il file d'ici. Autant pour lui qu'elle le fait, que pour elle. Qu'elle puisse être en paix pour voir Isaac, mais aussi rattraper cette soirée qui était partie en sucette.
« Ecoute, je viens que si tu rentres chez toi, que tu vas te coucher et prend une aspirine. T'arrives à peine à tenir droit." Viendrais-t-elle vraiment ? Elle n'en savait rien pour le moment.

Elle ne savait donc pas, elle ne savait surement rien des récents changement dans la galerie. Pourquoi s'y intéresserait-elle alors qu'on l'a foutu dehors, pourquoi elle se fatiguerait à être au courant après tout ça. Tu sais que t'as un peu trop bu mais tu prends l'verre qui est posé sur le comptoir, reconsidère ton offre, t'y réfléchis. T'es vraiment capable de la voir, tous les jours et surement avec un autre, un mec qui viendra la chercher le soir après le boulot? T'es pas prêt pour ce genre de connerie mais si le fait de revenir la rendrait heureuse, t'es prêt à lui proposer.  Tu sais que tu vas devoir faire des choix, que tu vas devoir supporter pas mal de truc mais si toi tu dois passer du mauvais temps pour la rendre ne serait ce qu'un peu heureuse, tu lui dois bien ça.

Tu souris, faiblement, buvant le contenu de ton verre,"Mes parents n'ont plus leur mots à dire." tu soupires, t'as tellement plus de responsabilité maintenant, bon au final, tu peux en profiter en l'embauchant de nouveau. C'est pas si mal que ça. "J'suis devenu le gérant, quelques temps après ton départ, donc je peux t'embaucher si j'le souhaite. T'hausse les épaules, faut qu'elle le veuille, elle aussi. Tu peux pas la forcer, tu peux rien dire, mais tu lui proposes c'est déjà ça, c'est déjà important à tes yeux. Puis elle te demande de renter, t'es triste, disons qu'elle te demande de partir depuis un moment maintenant, tu commences à t'dire que tu la saoule. Et ça, ça t'rend triste. Mais bon, ça pourrait être bien pire, elle aurait pu faire croire à une agression pour qu'on te mette dehors dès le départ. Tu te rend compte que cette soirée c'est passé d'une bien meilleur manière que toute les autres, tu sais que ça aurait pu être bien pire. Tu sais qu'elle n'avait aucune obligation à t'adresser la parole, surement pas prendre soin de toi, surement pas, d'toucher ce que au final tu ressens plus comme une brûlure, une sensation étrange. Ça te fait du bien mais également du mal à la fois quand sa peau touche la tienne. Tu sais que ça ne sera plus jamais comme avant, tu sais qu'il ne s'agit que d'une étrangère maintenant. "Oh non, je ne m'attends pas à ce que tu m'accompagne, simplement que tu viennes." La simple vérité, tu veux rien de plus, tu veux simplement que les choses se passe bien, tu veux pas la forcer à être vue avec toi, à se présenter comme une amie proche alors que tout le monde sait que c'est faux. Qui ici, ne sait pas ce que t'as fait?  Et là, elle t'parle de ton ticket de vestiaire, t'en sais rien. T'as bien trop bu, comment tu pourrais te souvenir d'un détail comme ça. déjà, tu tombes pas et tu parles de façon presque normal, alors franchement t'es plutôt doué pour cacher à quel point t'es torché. "Aucune idée." Tu hausses les épaules, encore, puis tu réfléchis, t'essaie. Peut être dans ton paquet d'clopes? Genre t'avais l'habitude de faire ça à une époque, tout ranger dans ton paquet de clope quand tu vas en boite. Alors tu sors ton paquet de clope fièrement, l'ouvre et voit quelques billets à l'intérieur, un ticket et bien évidement quelques clopes. Tu souris fièrement en sortant ton billet. Pas si con l'gamin. "Si j'rentre maintenant, tu promets qu'tu viendras?" T'agis de la même manière qu'avant quand t'es bourré, tu demandes ou fais des promesses débile, mais celle-ci, tu l'oublieras pas.

Est-ce qu'elle voulait vraiment que Logan parte ? Dans le fond, elle se convainquais que oui. C'était toxique, d'avoir son ex dans les parages, y'a pas photo. Mais d'un côté, le côté égoïste, le côté de l'amour profond et sincère qu'elle éprouvait pour lui malgré la colère qu'elle ressentait, la haine et la tristesse...Elle n'avait de cesse de tout trouver parfait chez lui. C'était absolument pénible. Vraiment. Mais oui, le plus plausible était qu'il rentre chez lui. Pour son bien comme le sien. De toute manière, il allait faire quoi de plus ? Se bourrer la gueule tout seul, lui montrer le pire de lui-même en draguant, dansant avec des filles et cela l'énerverait ? De son côté, il verrait son intérêt pour le patron de cette boite de nuit et serait jaloux ? Risquait même d'aller lui casser les dents. Non, c'était mieux ainsi. Elle s'en assurerait qu'il grimpe dans ce taxi, c'est sur.
« Ecoute, je sais pas. Tu peux pas proposer quelque chose d'aussi gros ici, dans une soirée, à moitié défoncé. Si t'es vraiment sérieux, donne moi rendez-vous. Fait mon un vrai entretien d'embauche comme il se doit. » Elle se voulait formelle mais clair. Il fallait qu'ils soient que boss et employé si elle revenait. Elle, cela ne sera pas compliqué, tant qu'il restait loin, tant qu'il lui donnait à suivre un galeriste autre que lui. Elle ne savait pas trop le pourquoi du comment, mais s'il était le gérant, c'est vrai que c'était une autre histoire.

Elle le conduit donc vers les vestiaires, sans ménagement. Il fallait qu'il parte, il commençait à vraiment dire des choses qu'il pourrait regretter comme cet embauche. Elle n'y croyait pas dans le fond, la blonde. Il pouvait pas être sérieux...Comment pouvait-il imaginer retravailler avec elle, alors qu'ils avaient partagés presque dix ans d'existence... La Duchesne lève les yeux au ciel quand il sort fièrement son paquet de clope, mais laisse presque échappé un sourire en coin face à son expression si ...mignonne. Il était vraiment stupide...mais toujours mignon quoiqu'il advienne.
« Et bah, je vois que tu changes pas, encore à fumer comme un pompier. Tu devrais t'arrêté tu sais ? » Ajoute-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine, avant donc de souffler légèrement. Elle sentait que si elle venait pas, il allait la saouler, allait revenir ici sans aucun soucis pour avoir des explications. Après tout...Cela lui coûtait quoi d'aller à ce vernissage ? Juste le revoir sobre et voir des œuvres sympa ? Elle pose ses belles ambres sur le visage enfantin du garçon, avant de dire :
« Oui, je viendrais. »