pardonne-moi seigneur, car j'ai péché. (juliette)

un soupir traverse ses lèvres, il passe une main lasse dans ses cheveux. cette fille hante ses pensées, vient le déstabiliser quand il se doit d'être concentré. mais il peut pas s'en empêcher de penser à elle. en boucle, sans qu'elle ne sorte de son esprit une seule seconde. même quand il écoute cet homme en pleine confession c'est son visage à elle qui se forme dans son esprit. distraitement il fait tourner son anneau pastoral autour de son annulaire ; un fou rire remonte dans sa gorge, il se pince les lèvres pour le dissimuler : il a l'impression d'être un charlatan, un imposteur à écouter ce pauvre homme confesser son infidélité.
un prêtre qui couche avec une femme de vingt ans sa cadette.
l'âge de sa fille si seulement il en avait une. et en plus elle se rend dans sa propre église, c'est contraire à tout ce en quoi il croit de pratiquer l'acte de chair avec elle. mais le goût de ses lèvres contre les siennes, la douceur de ses caresses, il ne cesse d'en redemander. et c'est compliqué ce qui se passe dans sa tête. une part de lui (la plus sage) lui interdit de recommencer, lui souffle qu'il n'est pas trop tard pour arrêter les frais. mais l'autre partie plus diabolique lui crache à la figure cette envie de son corps. et c'est cette envie qui prime.
scar murmure que le seigneur pardonne l'infidélité de l'homme, il n'a cependant pas écouté la fin de son monologue. il a surtout hâte de s'occuper l'esprit en prononçant la messe. alors il se dépêche d'enfiler son aube, d'attraper la bible et de se rendre au chœur. et solennellement il la prononce, la ponctue de quelques blagues et anecdotes. certains aiment son tempérament, sa vision plus fraîche de la religion. mais de nombreux anciens fidèles ont préféré choisir une autre église tant ils étaient en désaccord avec ses méthodes.
drôle de méthode que de coucher avec une fille de la vingtaine quand on en a quarante-cinq.
d'ailleurs à la fin de la messe il la repère dans la foule. et se rend compte qu'un petit sourire est venu éclairer ses lèvres en observant son visage. il s'approche, pose délicatement ses doigts sur son bras pour ne pas la faire sursauter.
" juliette t'es venue ! "
il incline légèrement la tête sur le côté, se mord l'intérieur de la joue.
" viens par là, certaines oreilles indiscrètes traînent encore dans le coin. "
d'un signe de la tête il lui indique de le suivre. il s'éloigne de la nef pour se couper de la foule. et se retourne vers elle, réprimant son envie de coller ses lèvres contre les siennes.
" tu es très belle aujourd'hui. " le rouge empourpre légèrement ses joues " enfin quand je dis aujourd'hui ça veut pas dire que d'habitude tu ne l'es pas hein, tu es toujours très belle. "

quelques regards se tournent dans leur direction. mais il n'y accorde que très peu d'importance. ils peuvent pas savoir, les autres, ce qui se passe entre eux. et il ne croit pas aux complots. ici tout le monde l'apprécie, le qualifie de bon prêtre alors il sait que la vérité ne peut germer dans leur esprit. mais tout de même il préfère s'éloigner. parce que malgré tout des oreilles indiscrètes peuvent traîner et qu'il préfère garder jalousement ce secret pour lui.
il se mord l'intérieur de la joue.
c'est pas bien ce qu'ils font, ils jouent à un jeu dangereux. et pourtant il se laisse envoûter dès que son regard croise le sien. quand ses doigts caresse sa peau douce. que ses lèvres dévalent son cou de baisers brûlants. mais c'est dangereux, surtout pour lui. il prend le risque de voir sa vie partir en fumée simplement pour ne pas avoir résisté. sauf qu'il n'a clairement pas envie de lui résister à juliette. au contraire, l'envie de la serrer contre son torse se fait sentir, battre son cœur jusqu'à lui faire louper des battements.
à l'abri des regards il lève le bras, ses doigts glissent dans les cheveux roux de son amante. une simple caresse rapide avant que son bras ne retombe le long de son corps. caresse interdite, fruit du péché.
" ne me dis pas que tu ne le crois pas. je suis sûr que ton miroir est amoureux de toi. "
il lâche un petit rire, vient mordre sa lèvre inférieure. elle est belle juliette, ce n'est pas pour rien qu'elle le fait craquer aussi facilement. et pas seulement grâce à son physique, c'est un tout. sa belle personnalité, cette fragilité qu'il ressent mêlée à de la force. une envie de la protéger contre les dangers du monde, contre le mal qui plane à l'extérieur.
il desserre légèrement son col quand elle lui avoue le préférer sans vêtement. son habit du dimanche n'est pas très séduisant mais il incarne l'interdit. et il y a quelque chose d'attirant, d'excitant dans tout ce qui est interdit, hors de portée. il le sait mieux que quiconque, il est censé éloigner les hommes des travers. et pourtant lui-même ne sait plus résister à la pomme tendue par le serpent.
" je peux t'accorder autant de temps que tu veux. "
un pas en avant pour rapprocher son corps du sien.
il baisse le visage pour plonger son regard dans le sien, petit sourire sur le coin des lèvres. et cette envie de les coller contre les siennes pour un doux baiser. mais il se retient parce que n'importe qui peut débarquer pour les interrompre.
" qu'est-ce que t'as envie de faire, juliette ? "

jouer avec le danger c'est pourtant pas trop son truc depuis ses problèmes liés à son passé. il s'est rangé depuis qu'il reparle à ses parents, essaie de maintenir sa vie en ordre. mais cette fille lui tourne la tête, ce n'était clairement pas prévu, c'est tombé sur lui sans qu'il ne puisse y prendre garde. elle l'hypnotise, elle le rend mielleux et l'incite à pousser la porte des enfers. mais hors de question de lui en tenir rigueur parce que ce n'est pas pour lui déplaire ; elle lui apporte un peu d'actions dans sa vie trop morne et finalement il aime bien le danger en sa présence. la peur de se faire surprendre par un fidèle un peu trop curieux, la chercher dans l'assemblée et dissimuler ce petit sourire en coin qui ne demande qu'à percer sur ses charnues. tout un jeu de séduction qu'ils doivent cacher au reste des visiteurs, ceux qui pensent qu'il n'est qu'un prêtre comme tous les autres.
avec un comportement un peu moins froid et distant.
mais quand même comme tous les autres, qui s'intéressent pas forcément de trop près aux femmes -- ni aux hommes d'ailleurs. éventuellement marié parce que ça se fait mais fidèle, la bague toujours au doigt. mais scar n'est pas marié, scar a une liaison avec une petite jeune de la moitié de son âge. et ça c'est typiquement le genre de faits qui ne concernent pas les prêtres. parce que c'est mal vu.
mais quand il est avec juliette il se moque bien de savoir si c'est bien vu ou non. il n'a d'yeux que pour elle, ne s'intéresse qu'à elle et n'entend que sa voix. le brouhaha des discussions alentours n'existe plus pour lui.
" je suis déçu, moi qui te croyais être une princesse disney qui parle aux animaux et à son miroir. après cette désillusion je crains devoir mettre fin à nos petites rencontres. " il lâche un petit rire et appuie son commentaire d'un clin d'œil.
il hoche la tête de haut en bas à sa question, il n'a rien de prévu pour les prochaines heures alors il peut bien passer autant de temps qu'elle le souhaite en sa compagnie. et ce n'est clairement pas lui qui va s'en plaindre. un frisson remonte le long de son corps quand elle kidnappe ses lèvres pour un baiser brûlant.
" pas ici, n'importe qui peut nous surprendre ! " il fronce légèrement les sourcils pour se donner un air sévère " je vais effectivement devoir te sermonner pour cet affront. " il enroule son bras autour de son épaule - geste que les autres croyants verront comme protecteur ou paternel - et l'entraîne dans une autre pièce qu'il prend soin de fermer à clé. aussitôt ses lèvres se plaquent contre celles de la jeune femme, sa main glissant dans sa chevelure de feu.
" tu m'as manqué, tu sais ? "