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| Always complicated (Samaël & Elio) {} Mer 20 Fév 2019 - 16:06 |
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Il est presque 16h, lorsque je m'installe sur une chaise peu confortable. Je suis entouré d'hommes et de femmes, qui ont plus l'âge de mes parents que le mien. L'ambiance de cette salle est moderne, avec son équipement (vidéo-projecteur, estrade etc). Mais elle n'en demeure pas moins froide. Je ne devrais pas m'en étonner, vu que je suis dans l'hôpital de Montréal. Ce même hôpital où j'avais commencé mon internat il y a un peu plus d'un an. Ce même hôpital, aussi, où Victor a vécu ses derniers instants de vie. Je ne dirai pas que je suis lié à cet endroit, mais disons que j'ai souvent arpenté ses couloirs et ses services, ces derniers années.
« Mesdames et messieurs, merci pour votre présence. »
Un homme en blouse blanche, avec une tenue plus formelle en-dessous, vient de prendre la parole. C'est un chef de l'hôpital, que j'ai peu fréquenté lors de mon « service » ici. Il ne doit même pas se souvenir de moi, vu les personnes (collègues et patients) qu'il voit défiler tous les jours, depuis toutes ces années. Après son petit discours de bienvenue, il laisse finalement la parole au maître de conférence. Celui que j'étais venu voir.
« … Voici le docteur De Villeneuve. »
Mes applaudissements sont un peu plus « poussés » que d'habitude. Ce n'est pas tous les jours que j'assiste à l'exposé d'une personne dont je suis si proche. Je me concentre donc. Samaël est une pointure dans le pays, dans le domaine de la pédiatrie. C'est la branche dans laquelle je voulais me spécialiser « avant » d'ailleurs. En le voyant et l'écoutant parler, je comprends mieux son succès. Chacune de ses phrases et ses démonstrations sont posées et méthodiques. Il a bien travaillé, trop même, comme toujours. Il termine. Le chef qui l'avait présenté au début revient conclure ce moment et nous invite pour une collation à l'étage. Je suis la foule, en silence. Mes yeux vont dans toutes les directions, tentant de reconnaître un lieu ou une personne, en vain. Pendant le cocktail, je m'arme d'un simple verre de jus de fruits et tente d'approcher Sam. Sans succès au début. Pour y arriver au bout de presque ¾ d'heure.
« C'est compliqué pour te voir, apparemment. » lançais-je, avec un petit sourire au visage.
Que ça soit ici ou bien même en dehors, vu son silence radio depuis notre dernière rencontre très particulière.
« Bravo pour ta conférence, tu as assuré. »
@Samaël de Villeneuve
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| Re: Always complicated (Samaël & Elio) {} Mer 20 Fév 2019 - 22:21 |
| L'amitié ne s'efface pas, les livres ne s'abandonnent pas, les chapitres ne s'écourtent pas. Toi et moi sommes condamnés à voir notre monde s'écrouler.La foule ne m’a jamais dérangé, parler en public non plus. Sociabilité évidente, charisme rassurant, ce n’est néanmoins pas ce que je préfère, au contraire. A l’heure actuelle, je préfèrerais être ailleurs, en train de m’occuper de mes petits patients et mener d’une main de fer mes équipes. Mais non, malheureusement, les choses ne sont pas ainsi faites. Aujourd’hui, je dois exposer des travaux, je dois faire de mon mieux pour que les gens ne s’endorment pas après cinq minutes. J’avais longuement répété, j’avais appris mes textes par cœur au point de connaître les nombreuses feuilles sur le bout des doigts. Alors, quand vient mon tour, je me sens assez à l’aise et sur de moi. Je me tiens devant cette foule, surplombant les corps sans craintes, sans amertumes. Les mots sortent de ma bouche, quelques blagues ici et là pour raviver la flamme des autres histoires qu’ils gardent l’attention bien ouverte. Avec le temps, j’ai appris comment faire, comment diriger les choses, n’en étant pas à ma première fois, au contraire. Ma carrière est assez haute, les échelons gravis ont fait que je suis là aujourd’hui, exposant mes travaux sans craindre les moqueries, les imbéciles et autres bêtises de ce genre.
Lorsque, enfin, mon temps est écoulé, je remercie simplement les autres et laisse place, de nouveau, au chef de l’hôpital, du moins, l’un de ceux-ci. Cet endroit, je le connais par cœur, je connais bon nombre de personnes pour y travailler depuis plusieurs années. C’est ici que j’ai évolué, que j’ai réussis à me faire une place. C’est ici que j’ai vu mon meilleur ami mourir, ici que j’ai eu l’impression de perdre un bout de moi. Mais je devais continuer à avancer alors, c’est naturellement que je rejoins quelques collègues à l’étage pour boire un verre, parler de ci et de là. Sourire aux lèvres, je ne laisse rien transparaître de ce mal être, je ne laisse rien voir des événements récents qui sont survenus dans ma vie. D’ailleurs, l’un de ces événements vient se planter devant moi et instinctivement, je me crispe légèrement. Elio. Veuf, mari de mon meilleur ami, homme avec qui les draps avaient été froissés lors d’une nuit endiablée. La culpabilité n’avait pas cessé de me ronger, alors, j’avais juste fait en sorte de l’éviter soigneusement… « Oui, désolé, j’ai été pas mal occupé ces derniers temps au travail. » Mensonge, à moitié seulement.
« Merci…disons que j’ai essayé de faire de mon mieux. Tu vas bien ? » Demandais en portant mon verre à mes lèvres, essayant de stopper les images qui viennent par vague dans ma tête. Souvenirs des caresses, des baisers, des frissons. Une limite passée. Même si Victor n’est plus avec nous depuis un an, j’ai quand même ce gout amer au travers de la gorge…Je sais que c’est stupide, qu’en réalité j’ai véritablement aimé ça, mais les choses sont tellement étranges et compliquées. Elio était le mari de Victor, le restera quoi qu’il advienne et la trahison est souvent instable.
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| Re: Always complicated (Samaël & Elio) {} Jeu 21 Fév 2019 - 11:21 |
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La dernière fois que j'ai vu Samaël, c'était chez lui. Nous avions dîné ensembles, comme c'est dans nos habitudes. Par contre, la suite n'était absolument pas habituelle. Nous avons couchés ensembles. Pourtant, nous n'avions pas bu tant que ça, juste un verre de vin chacun. L'alcool n'est donc pas le responsable. En même temps, pourquoi en chercher un ? J'ai aimé ce moment. Depuis le décès de Victor, j'ai eu des amants et quelques « plans cul », comme on dit vulgairement. Mais avec Sam, c'était autre chose. J'ai retrouvé des sensations, découvert d'autres. Je n'avais plus eu un si bel orgasme et jouis autant depuis mon mari. Son meilleur ami est vraiment un excellent amant, expert, qui savait quoi me dire et où me toucher, pour que je sois entièrement à lui. J'en ai presque des frissons, à ses souvenirs, tandis que je m'approche de lui et commence à lui parler. Il me dit qu'il était occupé ces derniers temps, d'où son silence radio. Ce n'est pas faux, mais je doute que ça soit l'entière vérité. Je bois une gorgée de ma boisson et essuie ma lèvre supérieure avec mon pouce.
« Oui, ça va, je te remercie. »
Je déteste tourner autour du pot. S'il faut prendre une métaphore, quand il y a un éléphant dans une pièce, j'en parle de suite. J'ai l'impression que ça devra être moi qui lancera le sujet, pas Samaël. Il doit se sentir coupable ? Ou alors il m'a « utilisé » : il a pris son pied et passe au suivant. Ça sera dur de lui en vouloir pour ça. Je fais pareil. Ironique pour le coup, de me retrouver dans l'autre rôle.
« Je ne regrette pas ce qui s'est passé la semaine dernière. Et tu ne devrais pas te sentir coupable. »
Le sujet était lancé. Ce n'était pas le meilleur endroit. Mais mon intuition me dit que Sam serait encore plus réticent à me voir et me parler dans un lieu moins public. Certes, l’hôpital n'est pas le meilleur endroit, non plus, pour aborder ce sujet. Néanmoins, cela m'importe peu. Je veux retrouver mon ami. Car c'est ce que le médecin est. Je l'appréciais déjà beaucoup « avant ». Maintenant, c'est un ami. Puis, j'aimerais en faire un amant. Différent des autres. Pas juste un vulgaire plan cul. Sans oublier que je me dois de mettre les choses au clair avec lui. Par respect et affection.
@Samaël de Villeneuve
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| Re: Always complicated (Samaël & Elio) {} Mer 27 Fév 2019 - 13:55 |
| L'amitié ne s'efface pas, les livres ne s'abandonnent pas, les chapitres ne s'écourtent pas. Toi et moi sommes condamnés à voir notre monde s'écrouler.La culpabilité est une chose à laquelle on ne peut pas échapper aisément, pas du tout même. Cette chose qui ronge de l’intérieur, qui fait en sorte de se sentir plus mal que bien après un acte que l’n juge inapproprié. C’est exactement ce que je ressens quand je regarde Elio. Je n’aurais pas dû coucher avec lui, je n’aurais pas dû dépasser cette limite. Ça avait été agréable, à ne pas en douter, mais le visage de Viktor est revenu me hanter comme un avertissement silencieux. Il était le veuf de ce meilleur ami disparu, de ce meilleur ami tant chéri, tant aimé d’une manière néanmoins platonique. Je n’avais jamais éprouvé de désir pour Elio avant ça, je n’aurais pas pu en éprouver, trop loyal, trop braqué sur mon mariage aussi et autres conneries de ce genre. Mais les choses ont changé. Je suis divorcé, il est veuf, les draps se sont froissés et la culpabilité a pointé le bout de son nez. Alors, quand l’homme en face de moi met le sujet sur la table, n’y allant pas par quatre chemins, je pousse un léger soupire. Heureusement, nous sommes entourés, mais dans un sens, ce n’est pas l’endroit pour parler de ça. Si ?
« Alors pourquoi je me sens coupable ? » Dis-je du tac au tac en poussant un autre soupire, détournant légèrement les yeux pour regarder la foule ici et là. Personne ne prête plus attention à nous que ça, donc, je suppose que les oreilles indiscrètes tournent ailleurs…De toute façon, en soit, je n’ai absolument rien à cacher. Il s’agit là de ma vie privée, je suis célibataire et Elio aussi et ma sexualité n’est un secret pour personne. J’ai toujours aimé les hommes et les femmes, ayant déjà eu une aventure avec un infirmier après mon divorce. Donc, en soit, ça n’a rien d’énervant mais je n’aimerais pas que les autres soient au courant de toute ma vie privée… « Je ne dis pas que je regrette Elio, sincèrement, mais…tu restes le mari de Viktor, je n’aurais pas dû…On n’aurait pas dû en arriver là. J’ai promis de veiller sur toi, mais pas de cette façon, il n’attendait certainement pas ça de moi. » Dis-je en passant une main dans ma nuque, prenant également une grande gorgée de mon verre. Ouai, cette conversation n’était vraiment pas attendue, encore moins ici et disons que là, de suite, j’ai une envie soudaine de me bourrer la gueule.
« Ecoutes, de toute façon ça ne se reproduira pas. Je suis ton ami, j’étais son meilleur ami, on ne peut pas mélanger ça avec des parties de jambes en l’air à la sauvage. » Dis-je amèrement. Venant glisser mes iris dans les siennes, je l’observe l’espace de quelques secondes en espérant qu’il comprenne mon point de vue. J’évite de lui dire que j’avais vraiment aimé ça, ça ne servirait à rien qu’à compliqué davantage les choses…Hors, les complications, je veux absolument les fuir, c’est préférable pour nous deux.
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| Re: Always complicated (Samaël & Elio) |
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Pour une fois, je n'ai absolument pas la moindre idée de comment ma relation avec Samaël va évoluer. Et ce n'est pas le genre de choses que j'aime. Moi qui aime contrôler et savoir dans quoi je m'aventure. Même avec mes amants (qu'ils soient réguliers ou de passage), je sais où je vais et ne vais pas. Je mets les choses au clair dès le départ. Là, avec Sam, c'est différent. Ça me perturbe mais, d'un autre côté, attire ma curiosité. Autant que cet homme m'attire physiquement et mentalement. Serais-je en train d'avoir un coup de cœur pour lui ? Ou suis-je juste en manque de sexe ? Peut-être les deux, qui sait.
« Parce que tu as une âme, Sam. Tu es humain. » répondis-je, à propos de sa culpabilité.
Je l'écoute parler. Parfois, je le regarde. À d'autres moments, je détourne les yeux sur la foule. Je bois également quelques gorgées de ma boisson fruitée. Le chirurgien a de bons arguments. Mais ils sont moins bien préparés que sa conférence. Il faut dire aussi que ce n'est pas le même domaine. On passe de la médecine à une attirance physique. Même si ça peut avoir un lien scientifique, mais le débat n'est pas là. Mettant ma main libre dans ma poche, je regarde Samaël. Je le trouve beau. S'il avait été disponible, j'aurais sûrement tenté ma chance. Mais je me dis alors que c'est stupide. Sans Victor, je ne l'aurais pas connu. Sauf par le boulot peut-être. Enfin, avec des « si », on peut refaire le monde.
« Victor aurait sûrement préféré que je couche avec toi, plutôt qu'avec un connard qui se serait servi de moi. Même toi, tu ne peux pas le nier. »
Victor a demandé à son meilleur ami de s'occuper de moi, après son décès. Chose qu'il fait très bien, sans forcément parler de la semaine dernière. J'ai trouvé cette promesse un peu trop « romanesque » à mon goût. Mais je la respecte. Ça allait très bien dans l'amitié de ces deux hommes. Puis, j'en ai profité. Ma vie aurait été un peu plus compliquée, sans la présence de Samaël. Ou du moins, j'aurais eu un manque, car je me suis attaché (amicalement) à cet homme.
« Samaël. »
Je lui fais face, le regardant dans les yeux.
« Toi et moi sommes les deux personnes qui avons le plus aimés Victor de sa vie, et aujourd'hui encore même s'il n'est plus là. On n'a rien fait de mal, on n'a rien à se reprocher. On ne le trompe pas, on ne manigance rien. On a juste eu une attirance. J'ai une attirance pour toi ! C'est bizarre vu nos liens c'est vrai, mais pas déplacé. J'ai parfaitement le droit de vivre ma vie, sans Victor maintenant. Je ne l'oublierai jamais. Toi non plus. Mais on doit vivre. »
Je pose ma main, qui se trouvait dans ma poche, sur son bras, le serrant un peu.
« Je ne vis pas avec le fantôme de Victor. Fais pareil. Ne t'interdis rien, à cause de lui. Le connaissant, il ne voudrait pas. Je ne dis pas qu'il encouragerait ce qui peut se passer entre nous. Mais je viens de te le dire : il aurait préféré toi qu'un autre. »
Je m'approche d'un pas.
« Je te laisse réfléchir. Ce weekend, je suis chez moi. Je te le garde. Rejoins-moi, qu'on fasse à nouveau l'amour et qu'on baise. Si tu ne viens pas, ça voudra dire qu'il ne se passera rien entre nous. On restera amis et ça me va. Mais si tu viens, on verra. On peut être juste amants. Tu m'attires, je te veux. Mais je te laisse choisir. Dans tous les cas, ça ne changera rien pour moi. Tu as le reste de la semaine pour réfléchir. »
Je lui lâche le bras et recule.
@Samaël de Villeneuve
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| Re: Always complicated (Samaël & Elio) {} Mer 6 Mar 2019 - 20:12 |
| L'amitié ne s'efface pas, les livres ne s'abandonnent pas, les chapitres ne s'écourtent pas. Toi et moi sommes condamnés à voir notre monde s'écrouler.Parce que je suis humain…Parce que j’ai une âme…Sincèrement, si être humain ça fait aussi chier, alors, j’aurais préféré l’être moins. Parce que oui, j’aurais préféré ne rien ressentir, juste effacer d’un revers de la main cette culpabilité qui me tiraille de l’intérieur, laissant simplement mes envies prendre le dessus. Ça aurait été tellement plus facile, bien plus facile. Mais là, ce n’est pas le cas, non. Les choses sont trop compliqués, trop énervantes. Pourquoi avais-je été coucher avec le mari de mon meilleur ami ? Pourquoi avoir cédé à une tentation si enivrante et délicieuse ? J’aurais dû me contrôler, le repousser, garder mon pantalon en place. Mais non, à la place – et alcool aidant également -, j’avais fini par me laisser aller aux sensations que je ne parviens pas à oublier. Parce que clairement, j’ai aimé avoir ressenti ces frissons, avoir frôlé sa peau du bout des lèvres. Non, je dois absolument cesser de penser à ça, à ce que nous avions fait. Je dois arrêter de me remémorer cette soirée, cette nuit qui en arrive à hanter mes rêves quand je ne suis pas avec quelqu’un d’autre pour tenter d’oublier. Ca en devient vraiment du n’importe quoi !
Ses paroles, elles me font soupirer. J’ai beau vouloir me dire qu’il a tort, que c’est faux, mais je sais parfaitement qu’il dit la vérité. Victor, me connaissant, aurait préféré que ça soit moi plutôt qu’un autre. Il aurait préféré que Eliot finisse dans mes bras, plutôt que dans ceux d’un connard sans cervelle et qui s’amusera de lui. Hors, ce n’est pas mn cas, sinon, je ne réagirais pas de la sorte. « Je sais…mais à ce moment-là, autant dire qu’il aurait préféré qu’on ne couche pas ensemble tout court. » Murmurais-je simplement, détournant légèrement les yeux vers cette foule occupée à continuer leurs conversations diverses et variées. Si seulement ils savaient ce que nous étions en train de nous dire, de mettre sur la table. Je ne sais pas trop si ils comprendraient…Même moi j’ai du mal à comprendre la situation, à comprendre cette attirance physique pour cet homme que je cherche pourtant vainement de fuir. Je me connais, mais je le connais davantage. Il n’est pas comme moi…Eliot ne jure que par le sexe, s’envoie en l’air dès que possible, baise le premier venu. Il est beaucoup moins subtil que moi, s’amuse sans penser aux conséquences. Je ne veux pas être sur son tableau de chasse.
Lorsqu’il prononce mon prénom et se place devant moi, je n’ai pas d’autres choix que de l’écouter parler. Non, nous ne manigançons pas, nous ne jouons pas dans son dos. Je ne l’oublierais jamais, lui non plus, mais c’est vrai que la vie continue…mais les choses sont tellement étranges. Je me retiens de lui dire que, moi aussi, j’ai une attirance pour lui. Ça ne ferait qu’aggraver ma situation. Vivre dans le fantôme de Victor. A vraie dire, cette pensée ne m’avait pas traversée l’idée, mais ça me percute cruellement. C’est vrai, je vis avec le fantôme de mon meilleur ami, du moins, lorsqu’il s’agit d’Eliot. J’ai toujours tendance à croire que, parfois, il va encore traverser la porte d’entrée pour dire une connerie et aller embrasser son mari. Cette idée me fait légèrement baisser les yeux. Il me manque. Son soutien me manque, c’est con, mais c’était sûrement le seul ami qui me comprenait parfaitement, qui n’avait pas besoin que je parle pour comprendre mes humeurs. Au contact de sa main sur mon bras, un frisson brûlant me parcoure l’échine et je tente de le contrôle. Il avance…je ne recule pas.
Face à ses nouvelles paroles, je pousse un autre soupire en secouant péniblement la tête. « Eliot, je ne suis pas un bout de viande. Ton problème c’est celui-là, tu ne penses qu’à ça, qu’au sexe. Tu ne fais pas l’amour, tu baises, comme tu le dis si crument. Je ne suis pas au niveau de tes amants de bas étage, des mecs que tu te tape à la file indienne. » Dis-je en serrant brusquement les dents, serrant un peu trop fort mon verre, plantant mon regard dans le sien.
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| Re: Always complicated (Samaël & Elio) {} Dim 10 Mar 2019 - 14:34 |
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Je regarde Samaël. Chaque partie de son corps, aussi insignifiante, me rappelle notre nuit ensembles. Que ça soit son épaule, que j'ai serré entre mes doigts. Sa bouche quand il est venu me faire une fellation. Ou bien son torse, que j'ai parsemé des baisers et de caresses. Nos jambes emmêlées, nos mains se serrant, se cherchant, nous offrant ô combien de plaisirs. Puis son bassin, ses fesses, sa voix. Oui, j'ai à nouveau envie de lui. De sentir encore sa présence à mes côtés. J'ai envie de jouir avec lui, de lui. Que grâce à moi, il retrouve un orgasme et qu'il me considère comme meilleur que les autres hommes et femmes qu'il s'est tapé. Je l'écoute parler. Bien sûr que Victor aurait préféré que personne d'autre que lui me touche pour toute ma vie. Mais le Destin en a décidé autrement. Pendant quelques secondes, je me dis que mon cher et tendre aurait été capable d'organiser un plan à 3, avec lui et Samaël. Mais Victor m'avait également avoué que son meilleur ami n'était pas fan de ce genre de pratiques. Me tenant face à De Villeneuve, je l'écoute parler. Ses paroles sur ma vie me blessent. Ou du moins, elles ne me laissent pas indifférent. Dans un sens, il n'a pas tort. Les mecs que je me tape sont des jouets pour moi. Je les prends, les baise et les oublie. J'en garde juste 1 ou 2 quand je suis en manque. S'il fallait m'analyser psychologiquement, on dirait que je veux oublier mon ex-mari dans les bras d'autres hommes. Ou que j'essaie de le retrouver. Peut-être même que c'est ce que j'ai fait avec son meilleur ami, la meilleure représentation de sa présence sur Terre.
« C'est donc ce que tu penses de moi. » finis-je par dire.
Prenant mon souffle, je continue mon discours.
« Oui, je baise avec d'autres mecs et je profite de la vie. Car je n'ai pas envie d'être un veuf pleurant son mari défunt toute ma vie. Mais avec toi ... »
Je serre un peu plus ma main sur son bras.
« Avec toi, c'était autre chose. Et pour moi, tu ne seras pas un bout de viande ou un amant de bas étage, comme tu dis. Tu seras plus que ça. Laisse-nous une chance. Réfléchis. Tu as jusqu'à ce weekend. »
Je le regarde dans les yeux en disant cela. Samaël me connaît assez pour savoir ma franchise. Avec les autres mecs, je suis direct : du cul et c'est tout. Avec le médecin, c'est la même chose, je suis franc : ça peut aller plus loin, tu n'es pas un objet sexuel et laisse-nous une chance. Je viens déposer un baiser sur sa joue, lâche son bras et m'éloigne. La balle est dans son camp.
@Samaël de Villeneuve
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| Re: Always complicated (Samaël & Elio) |
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| Always complicated (Samaël & Elio) |
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