▪️ table n°09 - norah fawkes.

Pourquoi avait-il fallu que ses copains de l'université l'inscrive à un événement pareil ? Est-ce qu'elle n'avait pas été assez claire auparavant ? Elle ne cherchait pas l'amour. Elle ne voulait pas rencontrer un nouvel homme qui finirait par lui briser encore une fois le coeur. Et surtout, elle voulait se faire la plus discrète possible ici à Montréal. Elle n'avait pas fuit Los Angeles, la drogue et sa carrière de mannequin pour se retrouver à rencontrer quinze garçons différents pendant la même soirée. Bien sûr, elle aurait pu décider de rester chez elle en ce 14 février et oublier ce speed dating. Mais Logan l'avait mis à la porte à peine avait-elle franchi le pas de cette dernière. Il voulait avoir l'appartement pour lui mais pour qui l'avait-il réservé ? C'était la grande question ! Elle tapotait nerveusement avec ses doigts sur le bloc note posé sur la table. Roman Aston-Rivest. Ce serait le premier à arriver... Elle espérait juste qu'il soit plus détendu qu'elle. En le voyant approcher elle se servit un verre d'eau. Caliente le Roman. Norah lui fit son plus beau sourire mal à l'aise « Bonsoir. Je m’appelle Norah Fawkes. J’ai 24 ans et j’ai totalement l’impression d’être à un entretien d’embauche. » plaisanta-t-elle. Elle le laissa s'installer avant d'enchainer. « Tu vis depuis longtemps à Montréal ?. »

@Roman Aston-Rivest

alors qu'il se frayait un chemin entre tous ces corps, on pouvait observer un sourire des plus forcés et deviner des soupirs cachés. roman n'avait pas décidé de sa venue à ce speed-dating, mais sa soeur avait pris un malin plaisir à l'y inscrire. le deal était simple : s'il venait, ne serait-ce que pour une trentaine de minutes, roman pourrait lui demander quoique ce soit durant la semaine à venir. après réflexion, il s'était proclamé comme étant le plus avantagé des deux et avait accepté. seulement, il s'attendait à un peu de soutient, à une présence à ses côtés pour lui faire oublier la gêne et le stress, en vain. sa soeur s'était déjà accaparé un jeune homme plus loin et le garçon se retrouvait seul dans la foule. heureusement (?), pour lui, on lui annonça assez rapidement la table à laquelle il devait se rendre, ne lui donnant pas d'autres choix que de rejoindre la femme qui l'y attendait et par la même occasion, ne lui donnant pas le temps pour faire marche-arrière pour rentrer chez-lui. la brune se présente et il rit légèrement. « on dirait bien. faisons au moins en sorte de rendre ces quelques minutes plus agréable qu'un entretien, alors. » il sourit, est plus agréable que d'habitude, si bien que ça le déstabilise. il remet ça sur le dos du stress, au fait qu'il n'est pas habitué à cela et que l'improvisation le réussit bien - pour une fois, cette rare fois. « je suis roman, j'ai vingt-six ans et j'habite montréal depuis que j'ai, quoi.. dix ans ? et qu'en est-il de toi ? » parce qu'il remarque son accent, que ça l'intrigue, qu'il s'intéresse à autrui : remercions le speed-dating, roman n'est pas le petit con renfermé qu'il est d'habitude. les questions sont lancées et il se fait un plaisir de les attraper pour y répondre, essayant d'être le plus détendu possible. « j'adore les animaux, excepté les chats. eux et moi, ça fait deux. et il me semble avoir eu deux poissons rouges et avoir adopté un escargot, une fois. » il rirait presque face à son incertitude et ses anecdotes pourries de l'orphelinat. ça en deviendrait bientôt plus triste que marrant.

La première impression de Norah sur Roman fut bonne, très bonne même. Il n’avait pas l’air macho ni égocentrique, bien au contraire. « Ce ne sera pas très difficile je pense. Je suis du genre à bafouiller dès que le recruteur pose une question un peu trop personnelle. » Mais le but d’un speed dating n’est-il pas justement d’en savoir plus sur l’autre en très peu de temps ? Le problème qu’a Norah, c’est plutôt lorsque la question « Et tu faisais quoi avant ? » débarque dans la conversation. La jeune femme lui rendit son sourire, admirant au passage la beauté de son premier interlocuteur. Roman est avenant, souriant et étrangement très rassurant dans un contexte comme celui-ci. Son niveau de stress commence peu à peu à descendre lorsqu’il répond aux deux premières questions. Montréal depuis presque toujours… Comment a-t-il survécu avec tout ce froid et cette neige ? « Hum vraiment pas longtemps. Je suis arrivée il y a tout juste six mois. » Rester toujours vague, sourire. Elle connaissait les codes. Et juste avant qu’elle ne se mette à paniquer il enchaina sur la deuxième réponse et à nouveau la fit rire. Femme qui rit… « Un escargot ? Wow je suis impressionnée ! C’est beaucoup plus difficile à dresser qu’on ne le croit. Il a participé à quelques courses dans la région ? » Elle but une gorgée du verre de vin qui se trouvait devant elle et poursuivit. « J’essaie de convaincre mon colloc d’avoir un chien mais je ne suis pas sûre de le faire craquer rapidement. » Elle remarqua son regard fuyant l’espace de quelques secondes et reconnut ce moment de flottement qu’elle avait tant rencontré durant cette dernière année. Voilà que maintenant il l’intriguait. Mais que pouvait-elle demander pour en savoir plus sur lui sans que cela ne le mette dans l’embarras ? « Et tu fais quoi dans la vie ? » Le dé fut à nouveau lancé et posa exactement la même question. C’était à elle de répondre ? Ce n’était pas extraordinaire, elle en avait presque honte… « Je vends des popcorns au stade de hockey les week-end pour me payer mes études. » Elle haussa les épaules un peu gênée. « Rien de très très glorieux. »

@Roman Aston-Rivest

aux premiers abord, norah semble être une jeune femme agréable. autant physiquement que mentalement. il n'aura pas le temps de l'analyser dans son entièreté, elle, comme les sept milliards de personnes sur terre, est une personne trop complexe qui ne pourrait être cerné en quelques minutes seulement. autrement, ce serait trop facile, trop peu excitant oserait-il même dire. elle ne semble pas être une de ces filles qui ne parle que de leur petite personne et leur exploit, elle semble ouverte à la discussion, aux autres. elle semble intéressée. et ça, c'est le principal. s'il avait eu la malchance de tomber sur une demoiselle superficielle, roman aurait certainement fait demi-tour sans un dernier coup d'oeil et ce, presque directement.  promis, aucune question trop personnelle. du moins, je vais essayer. on ne le reconnaît presque plus, cet homme qui affronte l'inconnu en étant si agréable. ce n'est pas habituel et sa soeur serait même ébahi devant cette facette de son frère. lui, aux habitudes froides et fermées. lui, qui s'ouvre et qui réchauffe le ton de sa voix pour le jour des amoureux alors qu'il n'y croit pas, à ces imbéciles histoires d'amour. ça s'entend... ton accent. il sourit, l'accent qui lui rappelle les voix d'hôpitaux, les rendez-vous avec les grands de la médecine, les figures respectées aux gala. norah a ce même accent, celui de son futur, celui de son passé. il rit à sa remarque concernant l'escargot. petit, il trouvait occupation dans tout ce qu'il trouvait. le jardin de l'orphelinat avait une tonne d'escargots et il s'était lié d'amitié avec. eux restaient. comment refuser à l'adoption d'un chien? il agit d'un air dramatique avant de sourire à la question qui suit. elle s'intéresse. ça fait du bien. je suis étudiant en médecine. j'ai dans l'optique de devenir chirurgien comme ma mère. un truc de famille. il réduit ses études et son futur à un truc, si vulgairement. c'est du roman tout craché. il s'imagine prendre la place de norah un instant et arrive même à se dire qu'il pourrait apprécier cette occupation. loin de la pression, dans un lieu que tout le monde apprécie. comment ça rien de très glorieux ? ça doit être génial. l'ambiance, tout ça. le seul problème pour roman, ce serait le foule. lui qui n'est pas un grand fan des gens, ni du contact. il est pas doué avec ces choses-là. lui, il est doué pour gérer un corps endormi, histoire de le réparer, de le soigner, futur faiseur de miracles. alors qu'il y réfléchissait encore quelques minutes plus tôt, la question du coup de foudre est abordée. il sourit, l'air gêné et rirait presque nerveusement. je n'y crois pas. je ne pense pas qu'on puisse rencontrer quelqu'un et ressentir, directement, quelque chose de si profond et sentimental. pour moi, c'est une histoire toute faite pour les romantiques. je suis un scientifique, j'aime la raison et rien n'expliquerait, assez logiquement, le coup de foudre. peut-être que son image de prince au cheval blanc vient de se briser.

Changement de table. Tu n’as pas vraiment fait connaissance avec celle qui dit être la mère de ton enfant. Tu n’as pas non plus vraiment envie de faire connaissance avec elle, alors tu peux dire que ce changement de table te sauve la vie. Tu te lèves en disant tout de même au revoir à celle qui a été assise à la première table, puis te dirige vers la nouvelle table. « Bonjour, je m’appelle Lewis, j’ai vingt-sept ans. » Tu ne sais pas trop quoi dire. Ni quoi faire. Tu n’aimes finalement pas ce genre de speed-dating imposé. Tu es mal à l’aise. Peut-être parce que dans le fond, tu ne sais pas vraiment ce que tu attends de cet événement. Tu attends patiemment qu’elle se présente à son tour, même si tu es bien d’avis que ça fait un peu trop entretien d’embauche, où tu vas devoir proposer des qualités et des défauts et te vendre pour avoir la chance que ce rendez-vous aille un peu plus loin.

Norah ne s’attendait pas à ce changement de personne aussi rapidement. Avaient-ils vraiment passés 5 minutes ensemble ? Elle avait eu l’impression qu’il s’était juste assis et relevé. Et elle aurait tant voulu en savoir plus sur ce futur médecin dont les yeux trahissait la mélancolie. Mais elle eut à peine le temps de dire « à bientôt peut-être »… qu’il était déjà assis à la table d’à côté. Ce speed-dating, c’était un peu brutal et définitivement pas pour elle. La jeune femme se fit la promesse de retrouver ce Roman plus tard dans la soirée pour en savoir plus. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle devait faire sentir à la nouvelle personne qui s’asseyait, qu’elle n’avait pas envie d’être là. Lewis Larose. Elle avait l’impression de connaitre ce visage. Où avait-elle bien pu le voir ? « Salut ! Je suis Norah et j’ai vingt-quatre ans. » Lewis semblait mal à l’aise et elle avait envie de le détendre mais la question posé par le dé les mis dans l’ambiance. « Wow ça commence bien… » La religion c’était toujours très personnel et souvent un sujet casse-gueule. « Mes parents sont très croyants alors j’ai forcément été éduquée dans la religion mais je ne pratique pas. Tu es croyant ? »


@"Lewis Larose

La jeune femme se présente à toi. Norah, joli prénom. La question de la religion ne te met pas vraiment à l’aise. Tu ne crois pas vraiment en une force suprême qui aurait le pouvoir sur tout. Comme dans le jeu des Sims, où une main aurait le pouvoir sur tout, comme si avec un code triche, on pouvait améliorer tout ce qui touche à l’argent ou bien à la santé. Décidément, cette question n’est pas vraiment pour toi. Tu as peur de la frustrée. « Je ne crois pas vraiment en Dieu. Quel qu’il soit. Je suis plutôt à ne croire que ce que je vois. Je n’ai pas élevé du tout grâce à une religion, c’était plutôt, chacun pour sa pomme. » Tu ne veux pas trop te dévoiler. Tu ne sais pas non plus à qui tu as vraiment à faire. Tu peux tomber sur une journaliste qui pourrait te tirer les verres du nez pour réussir à faire un bon article. Tu as de la chance, si ce soir, tu ne tombes sur aucune nana qui te connaît grâce au groupe de rock.