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| intempéries (naofel) {} Dim 10 Mar 2019 - 7:17 |
| Y’a des jours qui passent terriblement lentement. Comme les derniers jours. Chaque minute qui s’attarde juste un peu trop longtemps, encore et encore. Aujourd’hui, il avait déjà consacré la moitié de sa journée à des tâches mondaines, qui ne parvenaient pas à le distraire. Faire l’épicerie (trois fois rien, parce qu’il se contente du strict minimum et que y’a jamais rien au supermarché du quartier de toute façon), faire la lessive, se faire chier. Interminable, vraiment. Et pourtant, Laurent il était habitué à la routine, ça l’avait jamais dérangé, du moins jusqu’à maintenant. Maintenant, y’avait plein de choses qui l’agaçaient. Ses cours, les horaires de bus, les trottoirs mal déneigés. Rien de grave, rien d’important. Mais ça s’accumule dans un coin de sa tête, et ça le dérange. Laurent s’est simplement résigné, à attendre sagement que le soleil veuille bien se coucher et qu’il puisse finalement déclarer forfait. Après avoir rangé deux-trois trucs qui traînaient sur le comptoir, il se dirige vers le frigo et attrape une canette de redbull. Il avait bien le droit à ça, et puis son système le réclamait de toute façon. Il va s’asseoir au bord de la fenêtre. Le décor d’Hochelaga est toujours un peu le même, derrière la fenêtre givrée. Les mêmes bâtisses, les mêmes ruelles, les mêmes âmes y habitent. Mais Laurent lui, son regard était plongé dans le vide. Parce que si les heures passaient lentement, ses pensées elles roulaient toujours à vive allure, une véritable autoroute. Il avait trop de choses à penser, tout le temps. Des fois il se dit qu’il va finir par se rendre malade de stress un jour à force. (Et ensuite qu’il ne peut vraiment pas se permettre de tomber malade). Il sursaute presque en entendant le bruit de son téléphone qui vibre contre la surface de la table. Une nouvelle notification. Un texto de Naofel. Naofel. Nao. Fel. Y’a un petit sourire qui se forme sur ses lèvres, mais aussi un petit pincement au coeur (son coeur qui bat à mille à l’heure à cause de toute cette caliss de caféine qu’il a ingérée). Ça fait combien de temps, qu’il avait pas vu Nao ? Il avait même pas envie de compter, la réponse c’était trop longtemps. Laurent avait été content de retrouver son meilleur ami, parce que ça n’avait jamais vraiment été pareil sans lui. Et que y’avait personne d’autre comme Naofel. Alors quand il était revenu…C’était comme finalement revoir le soleil après une éclipse. Mais c’est aussi un peu ça, le problème. Maintenant qu’il est de retour, qu’il est là, Laurent trouve toujours ça encore plus difficile de ne pas le voir souvent. De savoir qu’ils sont dans la même ville, foulent les mêmes trottoirs, et pourtant de ne jamais se voir. Et puis, il culpabilise de penser comme ça. Il essaye de se dire que bon, ils ont plus 17 ans, ils ont une vie. (peu importe ce que ça signifie vraiment). Tout le monde a des responsabilités. Et ça, il le sait mieux que n’importe qui. Et pourtant, Peut-être que la journée serait pas entièrement à jeter aux vidanges. Il se dépêche de répondre au texto. Si Naofel pouvait venir à l’appart aujourd’hui? Bien entendu que c’était oui. Laurent jette un regard autour de lui. L’appart était toujours un peu en désordre, (des livres et des cahiers qui traînent un peu partout, abandonnés, parce que la motivation ça fait déjà un bout qu’elle a crissé son camp), mais ça c’était pas un problème. Il savait que ça en prendrait plus que ça pour déranger Naofel. Alors il lui restait plus qu’à attendre. Attendre, jusqu’à ce que des pas se fassent entendre de l’autre côté de la porte, jusqu’à ce qu’il l’ouvre, jusqu’à voir cette silhouette, tellement reconnaissable, tellement familière. - Salut. Encore une fois, ce petit sourire, discret, qui étire les coins de sa bouche. Il s’écarte de la porte pour laisser l’autre entrer. Ça fait un esti d’bout de temps, mais c’est comme d’habitude, tu fais comme chez toi. Et au fond, elle était où la différence ? Chez Laurent ou chez Naofel, avant, ça voulait dire la même chose.
@naofel hadad |
| Naofel Hadadexpert dans l'art du sourire. Messages : 277
pseudo : javanaise, sarah.
absent(e) jusqu'au : 02/08/2019
faceclaim : anwar hadid, bb.
multinicks : daniel.
âge : 22 ans.
occupation : nao, c'est l'archétype de l'artiste raté, l'incarnation des rêves avortés. il espère plus qu'il ne réussit, recule plus qu'il ne marche. en attendant la gloire, naofel bosse comme ingé son dans un studio d’enregistrement. il peut ainsi payer son loyer - à défaut du succès -
statut civil : en couple depuis peu avec timaé, le cœur qui vibre, qui ne palpite que pour ses yeux bleus..
intervention pnj : j'accepte les interventions.
| Re: intempéries (naofel) {} Dim 10 Mar 2019 - 12:22 |
| Après la nuit, voici l'aurore. Tout comme hier, tout comme demain, Naofel rentre avec les première lueurs du jour dans un appartement trop silencieux pour être pleinement habité. Il n'a pourtant pas travailler hier soir, seulement bu à outrance. Sur sa langue, la soirée a laissé un arrière goût de vodka et de tabac mélangés, l'ivresse, un mal de tête lancinant. Dans la cuisine, quelques tasses, une casserole et un bol remplis de chips qu'il grignote du bout des doigts. La pièce baigne dans le soleil. En plein dedans, Fel en profite pour fermer les yeux, pour...pour réfléchir, tout simplement. Une cigarette au bord des lèvres, l'esprit volatile. Est-ce que tout va bien ? En ce moment. Certains jours, Naofel a la drôle d'impression de vivre sa meilleure vie. De concerts en nouvelles rencontres, de café en betty boop griffonné sur post-it jaune fluo. Puis il y a des jours, comme celui-ci. Qui ne ressemblent à rien, à rien d'autre qu'un trou sans fond. Avant il y avait Laurent pour le tenir en laisse et l'empêcher de s'éloigner. Inconsciemment d'ailleurs. Il n'avait besoin que d'un sourire, que d'un retard pour l'empêcher de monter trop haut. Laurent, c'était le terre-à-terre, le platonique. Le merveilleux au rat-du-sol. Mais Laurent, ça fait des semaines, voir des mois qu'il ne l'a plus vu. Juste en coup de vent au karaoké, histoire de dire « je suis là, tu vois » pour repartir trente minutes après. Ce qu'il peut s'en vouloir. A une époque, son monde se résumait à ses yeux vert. Puis ils ont eu 17 ans. Enfin non, il a eu 17 ans. Laurent n'est jamais parti, c'est lui et seulement lui qui l'a laissé pour du plus grand. C'est peut-être ça la vie finalement. Partir, détruire, reconstruire. ... Mieux vaut dormir. Les heures défilent dans un épais brouillard. Fel s'occupe comme il peut : en dormant, en se douchant, en embêtant ses colocataires. Il a même pris le temps de ranger, de faire la vaisselle. La cuisine n'a jamais été aussi propre, plus rien ne traîne. Il essaye, de se changer les idées mais rien à faire. Laurent. Laurent. Laurent est partout, même sans gueule de bois. Alors Fel, il ne sait pas trop ce qui lui prend mais il lui envoi un message, un seul, pour lui demander la permission de passer – celle qui ne demandait jamais - La réponse ne tarde pas. Lui non plus. Il jette un regard circulaire autours de lui, inspecte sa tenue (un jeans délavé et un pull pelucheux qu'il ne met qu'ici). Ça fera l'affaire, lau', il ne regarde jamais sa tenue, il ne regarde jamais rien en fait. Ce n'est pas son genre, de le juger. C'est pour qu'il l'aime autant. C'est pour ça que ça fait mal, de réaliser tout ce qu'il a raté entre temps. Dehors, ni le froid, ni la neige ne parvient à le détourner de ses pensées. Sur le bitume, Naofel glisse un peu. Son regard s'accroche aux façades, aux numéros de bâtiment. Il peut bien se casser la gueule, ce n'est pas très important. Le voilà, cet immeuble qu'il connaît par cœur. il sonne et monte les marches quatre à quatre comme un automate. Il dessine du bout de la rétine la silhouette de son meilleur ami avant même de l’apercevoir. La porte s'ouvre. Son cœur fond. Littéralement. Oh Laurent. Son Laurent. - Allo toi. Son sourire est maladroit. Fel retire son bonnet, celui qu'il sert fort, très fort entre ses doigts. Ouai hein ? J'ai un peu disparu mais t'as pas changé toi...heureusement... Son rire est clair mais nerveux. C'est une première. Faut dire que le brun a tant de choses dans le regard. Des mots et des maux, imperceptibles lorsqu'il passait en coup de vent au karaoké. Il entre, inspecte un instant l'appartement, même, même si ça ne l'intéresse pas, même s'il s'en fiche. - Lau'...Fel s'approche, le regard fixé sur ses tennis. Je suis désolé tu sais. De t'avoir délaissé ce mois-ci pis de ne pas t'avoir appelé, tout ça. Je bossais et tout et...attends viens-là. Ses bras se glissent dans son dos, son visage dans son cou. Il inspire Nao, profondément. Déjà, disons-nous bonjour comme il faut. Qu'il dit, doucement, sans le quitter pour autant. @Laurent Tellier |
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