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#120 - you want to be free ?
{} Mer 13 Mar 2019 - 20:34

you want to be free
@rachel beaudry & eliott duchesne.

Au volant de ta voiture, tu laisses un léger soupir traverser ta gorge et quitter ta bouche. Voilà encore une grosse journée de terminer, tu pensais même que t'allais rentrer encore plus tard, dans la nuit sûrement mais, par chance un collègue a prit ton relais pour la nuit. Tu étais aux urgences depuis la veille dix-neuf heures lorsque tu as entamé ta garde et ce soir, dix-neuf heures trente, tu rentres enfin chez toi. T'es pressé de rentrer et, en même temps pas tellement. L'ambiance est pas au beau fixe à la maison, depuis plusieurs semaines maintenant. Faut dire qu'une demande de divorce ça réchauffe pas les coeur auprès d'une cheminée, quoi. Puis ça tombe bien, vous avez pas de cheminée. Il y a quelques semaines en arrière, ta femme, ou future ex-femme plutôt, a clairement demandé le divorce. Tes absences, elle a finit par ne plus les supporter, parce que toi, tu fuyais. La routine, la lassitude, les sentiments d'amour qui ont laissés place à un sentiment d'habitude. Sauf que t'as préféré nier et oublier ce que tu ressentais, impossible pour toi que les choses s'arrêtent ici, pas après autant d'années de mariage et deux beaux enfants. T'as fermé les yeux et t'as continué ta petite vie mais, en la laissant de côté. Involontairement ou volontairement, tu sais pas trop. Volontairement parce que tu fuyais ce ressenti que t'avais à chaque fois que tu te couchais près d'elle et involontairement parce que t'as juste préféré ignorer afin d'être sur de ne pas la perdre. Sauf que Rachel, elle a comprit. Et elle a vu son homme devenir davantage un fantôme au fur et à mesure des années, davantage quand la maladie a frappé à la porte de la maison. T'as même pas été là pour elle, cette femme que tu as tant aimé, plus que tout, et que t'aimeras finalement toujours au fond de toi.

La voiture garée sur le parking, tu passes le pallier et tu ouvre la porte de la maison silencieuse pour l'heure qu'il est. Tu t'attends à entendre la voix de ta femme, qui demande juste si c'est bien toi, ça fait déjà quelques semaines que l'odeur d'un bon repas n'est plus quand tu rentres du travail. Tu retires ton manteau que tu jette sur le porte manteau dans l'entrée et, lorsque tu vas pour rejoindre le salon, ton regard s'arrête sur deux grosses valises près du couloir. Tu fronces les sourcils, est-ce que tu penses vraiment à ça ? Tes clefs lancé au vol sur le meuble, tu rejoins le salon quand tu y entends du bruit et tu découvres Rachel, assise sur le canapé qui t'attendait visiblement. « c'est quoi ces valises à l'entrée ? » Tu demandes, d'un ton assez froid et en même temps, t'essaie de te persuader que c'est absolument pas ce que tu crois. Elle pourrait aller ou ? Et partir pour quoi ? D'accord, les choses sont compliquées mais, tu pensais sincèrement que vous pourriez tenter d'arranger les choses, divorce en cours ou pas. C'est clairement pas un papier qui t'arrêterais d'y croire et pourtant, avec ces valises à l'entrée, t'as l'impression d'avoir le toit du monde qui s'écroule sur tes épaules.


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Re: #120 - you want to be free ?
{} Mar 19 Mar 2019 - 21:33


you want to be free.
@Eliott Duchesne & @rachel beaudry
Tonight, I'm gonna have myself a real good time I feel alive and the world I'll turn it inside out, yeah And floating around in ecstasy So don't stop me. 'Cause I'm having a good time, having a good time.

Visage apeuré de ces souvenirs passés, son regard se perdait sur cette photographie figeant un instant dans le temps. Un moment immortalisé qui s'apparentait à l'éternité. Privée aujourd'hui de l'amour émanant de leur sourire radieux, cet instant semblait déjà si lointain. C'était ce jour là qu'ils s'étaient unis pour la vie. Et c'était aujourd'hui qu'ils décidèrent de rompre cette promesse. Assise sur le canapé de leur salon gorgé de souvenirs et d'émotions, Rachel prit une profonde inspiration sans quitter son regard de cette image. Elle ressassait ces dernières années, celles-là même où leur mariage s'est effondré. Ce n'était qu'une succession d'événements entraînant des réactions en chaîne qui les amenait aujourd'hui à ce moment fatidique : le divorce. Elle l'avait jeté sur le table, comme un coup de massue sur le crâne. L’impression de fendre son coeur, comme celui de son époux. Il avait été son chevalier et sa lumière dans son obscurité. Père de ses enfants, il avait été le pilier de sa vie. Un amour inconditionnel et ardent. Alors comment en sont-ils arrivés à ce point ? Les absences répétées. Le manque de soutien. Un cancer. Des épreuves qui semblaient infranchissables et qui ont été terrassées, mais seule. Rachel se sentait désormais de plus en plus loin de lui comme une vulgaire inconnue, un simple tableau d'art abstrait faisant parti de son décor quotidien.

Être là sans vraiment l'être. L'intensité et l'interaction ayant fait place à la monotonie et la tolérance. Qu'était-elle devenue aux yeux de son mari ? Dans un soupire, l'idée de son infidélité lui était parvenue à l'esprit à de nombreuses reprises car c'était la raison la plus logique d'un tel délaissement. Sauf qu'arrivée à un tel seuil, savoir n'a pas plus d'intérêt que de ne pas savoir du tout. Alors ses valises déjà prêtes avec le maximum qu'elle puisse emporter, la dame à la chevelure flamboyante attendait patiemment le retour du médecin. C'était décidé, elle quittait enfin la demeure familiale et conjugale.

La porte d'entrée l'extirpait violemment de sa nostalgie. Fermant les yeux un instant, elle appréhendait néanmoins la manière de l'annoncer. Le bruit aiguë des clés frappant le bocal à vide-poche la fit légèrement sursauter, poursuivie par le ton inquisiteur de son époux. Déposant alors calmement la photo de leur mariage à sa table initiale, sur le meuble bas siégeant à côté du canapé, Rachel lui fit enfin face. "Ces valises sont les miennes. Je m'en vais, Eliott." Annonçait-elle clairement. Les mains jointes nerveusement, sa décision bien qu'irrévocable lui tordait néanmoins le ventre et les tripes. Émotions douloureuses de quitter un homme avec qui on a passé autant d'années, autant de partage et d'amour. "Je t'attendais. Je ne souhaitais pas partir comme une voleuse." Haussait-elle légèrement les épaules en faisant un pas dans sa direction. Que pouvait-elle ajouter de plus ? Il n'y avait pas tant de choses à épiloguer. Un monologue n'aurait servi à rien. Tous les deux savaient que ce moment arriverait tôt ou tard. Au vu des récents événements, des jours précédents, rien ne s'arrangeait et tout se dégrader. Il était temps pour elle de partir.


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Re: #120 - you want to be free ?
{} Lun 25 Mar 2019 - 13:37

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@rachel beaudry & eliott duchesne.

Le toit de la maison aurait pu s'effondrer là, tout de suite, sur toi que tu n'aurais rien senti. Le son de sa voix était calme et réfléchie, elle sait ce qu'elle fait, elle est sûre d'elle et de ce qu'elle veux. Toi qui pensais sincèrement qu'en continuant à se côtoyer et vivre ensemble, vous auriez pu réussir à régler les problèmes, à réapprendre à vous connaître. Pourtant il est clair que ce n'est pas le cas, ça ne sera pas le cas. Tu t'en vas ? Tu vas ou ? chez ton amant ? t'aurais pu le balancer oui, mais tu sais qu'il n'y en a pas, elle est pas comme ça Rachel. Eliott, réfléchit, tu es la seule cause de tout ce qu'il se passe dans cette maison, toi seul est responsable de la décision de ta femme. Et pourtant, tu l'acceptes pas, t'en veux pas de ça, et les enfants ? Les filles, qu'est ce qu'elles vont penser ? Et puis les autres ? T'es trop fier Eliott pour accepter qu'elle s'en aille et te laisse grogi ainsi, chez toi. Chez vous. Attends, tu peux pas partir comme ça Rach... et la maison ? Et les filles ? que de fausses raisons. La maison n'étant qu'un détail matériel et les filles... tes filles sont grandes, Eliott, elles doivent même plus l'accepter que toi cette situation.  Et puis, tout ce qu'on a construit ?! Tu abandonnes tout comme ça, d'un coup ?! pourquoi elle ne se bats pas ? Pourquoi elle ne réagit pas comme toi ? Putain tu peux pas tout abandonner comme ça ! et le ton de ta voix s'aggrave, intentionnellement parce que, tu détestes lui crier dessus. Mais tu le sais, elle t'échappe officiellement et définitivement. Et par ta faute; tout ça par ta faute. Ta femme prends la fuite et c'est à cause de toi, pourtant t'as était stupide de croire que ça s'arrangerait. Tu l'as laissée seule pendant des années, tu ne l'as pas soutenue comme tu l'aurais du et tu oses prétendre qu'elle n'est pas en droit d'agir ainsi ? Bordel Eliott, t'es égoïste, encore une fois. T'es égoïste parce que tu penses uniquement à toi, cette envie que t'as de réconcilier ce mariage, c'est pour toi en fait, même pas pour que vous soyez heureux ensemble. C'est uniquement pour toi, parce que la routine, ça te convient, parce que t'avais juste pas le courage de te retrouver seul et d'assumer tes conneries. Pourtant, elle te mets au pied du mur et tu ne peux rien faire à part accepter. Elle est là, devant toi, te jetant à la figure la conséquence de tes agissements passés et ton égo fait barrage, ta fierté passe avant, tu essaies de la rendre responsable de ton malheur alors que tu en es le seul responsable. T'es honteux, Eliott, complètement honteux. Et tu sens à son regard que tu l'énerves et tu le sais, tu le sais bordel mais t'es con.





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Re: #120 - you want to be free ?
{} Mer 27 Mar 2019 - 20:58


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@Eliott Duchesne & @rachel beaudry
Tonight, I'm gonna have myself a real good time I feel alive and the world I'll turn it inside out, yeah And floating around in ecstasy So don't stop me. 'Cause I'm having a good time, having a good time.

Les yeux tristes de mettre un terme définitif à une histoire qui avait si bien commencé. La voix serrée de sortir ces dures mots qui briseront une réalité bien ancrée, bien fondée. Une nouvelle vie les attendait, séparément. Cela n'avait pas été une décision facile à prendre. A vrai dire, cela faisait des années que le couple dégringolait les étages. Un saut dans le vide. Une longue descente en apesanteur vers une fin fatale et indéniable. Rachel écoutait ses mots, presque l'implorant de ne pas abandonner. Pourtant, cela faisait des années qu'il avait abandonné sa femme. Des années à espérer une marque d'attention qu'il aurait pu lui montrer. "Nous sommes arrivés à la fin de notre histoire, Eliott." Commençait-elle à lui répondre. Ils avaient doucement laissé sombrer leur mariage. Des espoirs envolés. Que ça faisait mal d'avouer tout à voix haute. Cela rendait un caractère officiel, et même irréversible. Mais elle ressentait également une certaine peur de l'inconnu, d'être seule, de cette vie après lui. L'épouse observait les traits désemparés du visage de son mari. Et malgré tout, cela lui brisait encore plus le coeur. Franchissant les quelques pas qui les séparaient l'un de l'autre, ses yeux rejoignirent les siens. L'amour était encore présent des deux côtés. Mais parfois il arrive qu'une instabilité s'installe au fil des années. Il se glisse et s’immiscent, prend plus en plus de place dans leur étreinte jusqu'à ne laisser que des baisers routiniers sans passion. "J'ai passé les plus belles années de ma vie à tes côtés." Murmurait-elle en glissant des doigts contre sa joue. Le contact de sa peau, de sa barbe rappeuse de quelques jours. Rachel était sincère. Il restera le plus grand amour de sa vie. L'homme de sa vie. Le père de ses enfants. Irremplaçable, incommensurable. "Mais là, on n'y arrive plus..." Murmurait-elle avant de se pincer les lèvres. La dame a toujours eu un tempérament qui se prêtait aussi bien à sa chevelure de feu, faisant preuve aussi d'une grande résistance. Une résilience engendrée par les épreuves du passé. Mais à cet instant, ses émotions ne pouvaient plus demeurer caché. Les yeux embrumés, elle finit par baisser le regard. "Et je vois que tu n'es plus heureux aussi." Lâchait-elle enfin. Elle avait remarqué les détails, ce genre de chose qu'une fois voit et ressent quand son mari se désintéresse. Peut-être pour une autre ? Mais à vrai dire, elle ne voulait pas le savoir. Apprendre qu'il ait une autre femme dans sa vie aurait pu la briser davantage. Il vaut mieux parfois le silence et l'ignorance.



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