there is no remedy for love but to love more. (isaac)

« On a tous les deux dis des trucs qui nous dépassais Juliette. » Dis-je sincèrement. Oui, elle n’y est pas allée de mans mortes mais moi non plus, nous avions nos torts, elle n’est pas seule coupable dans cette histoire. J’aurais aimé que les choses tournent autrement, c’est certain, mais ça avait été fait point final. J’ai envie de me dire que, des disputes il y en aura encore, des conflits également. Il y aura des rancœurs, des mots dures qui exploseront, mais j’espère que jamais rien ne sera irréversible. Et dans un sens, je me déteste de penser une telle chose parce que là, c’est comme si je prévoyais déjà un avenir, un futur qui n’est pas possible…Je me perds dans mes propres envies, dans mes propres désirs. Seigneur, si seulement je pouvais effacer, recommencer les choses, pour sûr, je m’y prendrais autrement…Je ferais en sorte de ne pas rencontrer Kat, de venir seul à Montréal et de croiser la route de Juliette. Mais aurait-ce été pareil ? Ma relation avec Kat m’a fait grandir, évolué et clairement, j’avais appris comment gérer une vie de couple. Donc, disons qu’elle m’a vraiment fait grandir, chose cruelle quand on sait ce qu’il se passe.

« Oui, même si il n’y a pas que de mauvais côtés, disons qu’il y en a davantage. » Dis-je en soupirant doucement. Ce monde est cruel, ce monde est fait de faux semblants que je ne pouvais plus supporter. J’aime ma famille, j’aime mes sœurs, mes amis, mais souvent je me sentais trop oppressé pour y rester. Ici, j’étais moi-même, et ce, même si je vivais constamment dans le mensonge. Mais la suite, je sais que c’est…vraiment, mais vraiment pas une bonne idée. Elle me dit de venir chez elle, de ne pas rester seul. Ce n’est pas vraiment une demande, mais plus un ordre presque et ça pourrait presque me faire sourire. « Ce n’est pas une bonne idée…et tu le sais Juliette. » Oui, elle le sait, moi aussi. Si je viens chez elle, je vais succomber, je ne vais pas pouvoir m’empêcher de me blottir contre elle, laisser vagabonder mes doigts sur sa peau que je voudrais nue. La preuve en est, je lui demande de reculer, de s’éloigner. Elle ne le fait pas, au contraire, ses mains se posent sur mon visage et ses lèvres rejoignent les miennes, m’offrant une bouffée d’oxygène.

Sans hésitation, mes lèvres se mouvent contre les siennes, mes mains glissent sur sa taille alors que mon corps se colle avidement au sien. Un baiser doux, tendre, mais qui transpire le désir, cette passion dévorante que deux êtres éprouvent l’un pour l’autre. Quand elle met fin au baiser mes paupières s’ouvrent de nouveau, mes doigts ne quittent par sa taille fine, je ne recule pas. L’espace d’une seconde je me dis que les choses sont difficiles…sauf qu’à ses mots, je réalise que je suis loin du compte. Elle veut que je quitte Kat, elle veut que je vienne avec elle, que je sois à elle et seulement à elle. Je m’y attendais, à vraie dire, je savais que ça allait finir par tomber. Je reste quelques seconds silencieux, j’observe les traits de son visage, je reste sans bouger, sans parler. Finalement, ma main se lève, mes doigts glissent pour attraper son menton et l’obliger à me regarder. « D’accord…c’est d’accord, juste, laisse moi quelques jours pour le faire, laisse-moi trouver le bon moment pour mettre fin à ma relation avec elle. Je te promets que ça ne prendra pas un mois, il faut juste me laisser quelques jours, tu penses en être capable ? »

Murmurais-je sans la quitter des yeux, espérant qu’elle soit d’accord. Pour la première fois depuis bien longtemps, je suis sur de moi, de ce que je vais faire. Avec Kat les choses sont trop compliquées, trop douloureuses. Je ne peux pas jongler ainsi, je ne peux pas jouer avec deux femmes j’en suis incapable. Mon histoire avec Kat est vouée à l’échec, avec Juliette, les choses ne font que commencer.

Elle n'avait pas envie de le laisser filer, comme elle n'avait pas envie qu'il rentre chez lui , pour retrouver sa dulcinée. Elle voyait bien qu'il retenait ce qu'il voulait vraiment, c'est à dire elle. Elle le sentait bien, qu'il n'avait qu'une envie :  être avec elle. Mais tout ceci n'était qu'une belle illusion. Ils ne pouvaient pas reproduire le coup de la boite de nuit, pas tant que l'autre fille serait dans l'équation. C'était dégueulasse pour elle, elle qui venait de vivre un calvaire déjà avec son ex-fiancé, elle devait en plus attendre après un mec en couple, qui c'était bien installé dans une relation qui aurait dû durer et qui en bavait pour en sortir. Elle n'accumulait clairement que des coups foireux, elle avait bien peur encore de se faire avoir dans cette histoire...Si elle en souffrait, s'il lui faisait un coup du genre qu'il restait avec elle par ne sais on quel miracle...Elle deviendrait lesbienne ou none, c'était clair et net. Bien décidé et encré dans les veines, à l'encre indélébile.
« Tu m'étonnes que ça à ses avantages... » Oh oui, dormir sur ses deux oreilles, ne pas avoir à craindre qu'on te sorte de ton chez toi car tu as pas payer les factures, la stabilité, l'argent à vie sans aucun doute. Elle aurait pu avoir tout ceci, c'est une évidence. Mais bon, en somme , c'était plus le cas, elle vivait plus que modestement maintenant, son job lui permettait pas de faire des folies. La preuve, c'est souvent Shiva qui lui prêtait des vêtements ou lui en offrait. Voir son autre amie la plus riche et qui avait souvent des vêtements gratuits à cause de ses partenariats avec des marques.

Ce baiser est doux, sincère, mettant une belle croix sur toutes les horreurs dites ou faite avant. Elle se sent quand même mieux, Juliette. Elle sait que rien est encore réglé, rien est encore fait. Mais tant pis, elle assumait clairement ses actes, ses mots. C'était déjà dur pour elle de dire ses mots au brun, dur de faire une croix sur son ex.. Mais était-elle vraiment passé à autre chose ? Dans le fond, elle était vraiment perdue. La Duchesne espérait ne pas faire un mauvais choix, une mauvaise chose en voulant être avec Isaac alors qu'elle n'avait pour cesse de voir Logan, de sentir le manque qu'il lui causait encore et toute ses petites attentions qui la touchait sans qu'elle veuille se l'avouer clairement. Trop de complexité. Elle aimerait clairement partir de cette ville, refaire sa vie ailleurs, loin de tous ces problèmes. Mais elle n'y songe pas la rousse, à cet instant. Seul le baiser, leur moment à eux. Quand elle balance la bombe,elle s'attendait clairement à ce qu'il lui dise que c'était encore compliqué, tout ça. Mais elle est satisfaite de ce qu'elle entend, ses yeux se posent sur son visage, à sa demande. Un léger sourire de coin se dessine, ses doigts saisissant son avant bras avant de s'échouer sur sa main pour encercler ses doigts aux siens.

« Très bien, je vais attendre. » C'est pas comme si elle avait le choix, dans le fond...