Charlie Kent - and we'll never be royals

Son histoire, c’est celle d’un gosse né dans la famille la plus connue du monde. Rien que ça. Lord Charles Henri Thomas Windsor, Lord of Kent, 51e sur l’ordre de succession à la couronne Royale d’Angleterre. Autant vous dire qu’il n’en verra jamais la couleur, et ne l’a jamais voulu. Pour un peu de généalogie, il est l’arrière petit-fils du roi Georges V ; pour le reste, il est juste Charlie, celui de l’ombre, celui qui attend et profite. Et c’est ce qu’il fait. Comprenez qu’il n’a pas grand chose à faire pour que les portes s’ouvrent à lui. Oxford, Yale, il a frôlé les sols des meilleurs écoles, embrassé les lèvres des femmes du monde, vu plus de pays qu’il ne peut en compter, brûlé les kilomètres dans une vaine quête de tout voir, tout faire, tout sentir… pour se sentir vide, avant son trentième anniversaire. C’est frustrant, parfois, de ne savoir si c’est lui qui trace sa voix ou son nom. Il ne trouve pas sa place, Charlie, probablement parce qu’il n’a pas su rester plus de quelques années au même endroit, à faire la même chose. Probablement parce qu’on lui a laissé trop de choix quand d’autres parmi les siens se sont vu dicter leur avenir. C’est compliqué, le libre arbitre. C’est une connerie de croire que la vie est plus douce de l’autre côté du miroir. Alors il a tout envoyé valser. Le nom, la facilité, le train de vie. Il a pris un aller simple pour le Canada, pour se fondre dans une masse, pour essayer de se trouver. Il est paumé, Charlie Kent, mais il essaye. Il bosse çà et là comme consultant pour des start-up qu’il juge bonnes pour l’avenir en attendant de trouver véritablement son crédo. Il tente de trouver un sens à tout ce foutoir qu’est le monde, voudrait aider, voudrait faire plus. C’est un idéaliste, le bien né. Combien de temps ça va durer ? Incertain. Pour l’instant, il est là. Et demain ?...