Tout avait changé, en très peu de temps. Oui, depuis leur dernière entrevue dirons-nous, la vie du Duval avait bel et bien changé. Fini le simple petit directeur de banque, il était maintenant à la tête d'un véritable empire. Cela n'avait sans doute échappé à personnes sur les journaux de la ville, bien qu'il avait tout fait pour minimiser la chose. Cela ne regardait personne après tout. Oui, qui pouvait être intéressé hormis les vautours de son ascension dans une banque ? C'était certes pas commun, qu'un simple banquier, qui n'avait pourtant pas de liens familiaux avec l'ancien PDG Monsieur Mark. Une histoire qui donnait peut-être un espoir à certains, qui faisait des bien, apparemment. Lui même n'y avait pas cru quand l'avocat du PDG de la Banque Royale l'avait contacté pour le testament. Il était heureux,ma fois. Maintenant l'un de plus riches du Canada, avec des tas de zéros sur un compte...C'était particulier. Il était constamment demandé, constamment appelé pour tel et tel chose. Souffler. Un bon coup. Il y songeait de plus en plus. Il voulait faire comme souvent : fuir. Fuir tout ce monde, cette effervescence autour de lui. Prendre son sac à dos, aller grimper et être seul pendant un bon mois. Oh oui, qu'est-ce qu'Agathe détestait quand il faisait ça. Mais elle n'avait eu d'autre choix que de s'y faire, c'était ainsi. Matthias ne lui avait jamais caché sa façon d'être, de faire. Elle avait accepté tout ceci en acceptant de l'épouser alors elle ne disait plus rien. Ah...mais si elle savait le reste.
Un maître dans l'art du jeu dangereux. Il a ça dans le sang, le malhonnête. Pourquoi ? Il saurait le dire. C'est un homme à femme, sans doute parce qu'il a attraper son père, quand il était gosse, avec une autre ? Il en sait rien et n'en parle jamais. Mais ça lui fait du mal, de blesser Agathe. Il essaie pourtant, d'arrêter ces conneries. Mais les femmes...il y est particulièrement sensible. Et Vicky..Cela avait été la pire de toute. Cette femme lui avait carrément retourné l'esprit, qu'il en aurait été capable d'oublier Agathe. Alors quel ne fut pas sa surprise en l’apercevant à une table de Chez Bouffe, petit restaurant de quartier qu'il avait toujours grandement apprécié à son époque de ses moyens plus mince. Son cœur rate un battement, il en perd d'ailleurs le fil de sa discussion. Il était en plein dîner avec des collègues, des directeurs d'agences. Son regard est comme bloqué, pensant à un mirage. Non, c'était bien elle. Il voulait lui parler, aller s'excuser. Mais dans le fond, elle avait sut. Il ne pouvais pas lui en vouloir. Matthias était fautif dans cette affaire, jusqu'à la moelle. Un sale type, un foutu mec infidèle...Il mentait constamment aux gens qu'ils rencontraient, du moins..Aux filles qui pouvaient l'intéressé. Certaines le savaient et acceptait, d'autres non. Il faisait au moins pour ne pas avoir à le dire, c'était plus simple de toujours fuir..Mais là, à cet instant, il n'avait pas envie de fuir, pas après tant de temps à ne plus la voir elle. Il remarque vite qu'elle est seule à une table dressé pour deux. Il observe, de loin. Il attend, attend de voir qui l'accompagne ou l'accompagnera. Le Duval fini par aller voir le serveur, lui demandant si la jeune Vicky était seule. Il lui fait vite savoir que cela fait bien une demi-heure qu'elle patiente pour attendre quelqu'un, qui ne semble guère venir. Un léger pincement au coeur avant de finalement avancer vers la jeune femme. Le brun ne sait pas s'il fait bien, mais il le fait.
« Bonsoir, Vicky.» Il se présente à elle, n'attendant pas son avis pour s'asseoir à la place vide, tenant son avant de costume d'une grande classe avant donc de poser son regard sur elle. Il sent le malaise s'installer, il sent qu'elle est choquée, complètement mal et sans doute en colère. Il l'intercepte avant qu'elle ne fasse quoique ce soit :
« S'il te plait, reste ici. J'aimerais qu'on parle. Cela fait si longtemps, mais je veux quand même qu'on discute, tu veux bien ? »