Hearts vices (juliac)

« Je vais au Luxore, je reviendrais tard voire pas avant la fermeture, ne m’attends pas. » Dis-je en enfilant ma veste en regardant l’heure déjà bien avancée. La boite est déjà ouverte depuis plusieurs heures, les employés sont déjà sur place. L’avantage d’être le patron c’est que j’y vais quand je le souhaite, m’enfermant dans mon bureau, remplissant des papiers, faisant le tour des environs puis repartant ou non. Ce soir, l’envie de rentrer est peu présente, pesante. Portant, je m’approche de Kat et glisse mes doigts dans ses cheveux alors qu’elle sourit très légèrement. Elle semble si malheureuse, moi aussi, comme deux âmes perdues, comme deux cœurs qui s’effondres en même temps. Mes lèvres se posent sur son front, les signes de tendresses sont rares, ne sont plus comme autrefois. Soupire qui s’échappes de nos lippes mutuelles, je finis par la relâcher et lui tourner le dos sans me retourner. Ce soir, elle dormira seule, une fois encore, une nuit de plus. Vivre la nuit à ses désavantages mais qui, aujourd’hui, sont devenus des avantages flagrants. Elle se lève et je m’endors, elle part travailler et je reste dans le lit quelques heurs avant de vagabonder et de vaguer à mes occupations. Mais depuis quelques jours, les choses sont plus difficiles, plus flagrantes. Le baiser échangé avec Juliette, un deuxième, plus passionné, plus vrai. Puis, un repas passé en sa compagnie avant que je n’aille travailler, un dernier baiser volé, plus douloureux, comme un aurevoir, un adieu inutile, mensonger.

Mon moteur ronronne et je démarre rapidement, envoyant un message à mon bras droit en annonçant que j’arrive, qu’il a intérêt à avoir fait tourner la boutique convenablement…je sais que c’est le cas, mais en soit, je reste un patron exigent, un patron qui refuse clairement les faux pas. J’ai une réputation à tenir, à mener vers le haut et non pas vers le bas. Une vingtaine de minutes plus tard je me gare sur ma place de parking, soupirant de soulagement en ne voyant pas un imbécile qui aurait tenté de garer sa bagnole à ma place…ça m’évite de passer une annonce glaciale ou d’appeler la dépanneuse, chose que j’ai déjà fait. Look élégant, classe sans pour autant être sur mon trente-et-un, je sors de la Ferrari pour me diriger vers l’entrer. Dehors, comme souvent, une file patiente pour entrer dans l’établissement. Je salue quelques personnes, fais rentrer d’autres sans qu’ils aient à patienter en passant devant mon sorteur. Une accolade, un bonsoir rapide et la porte s’ouvre devant moi. Déjà, la musique résonne dans mes oreilles, vient à faire bouger les corps autour de moi. Les clients sont nombreux, très nombreux et ça me fait sourire en coin. La réussite est évidente, j’aime cette idée, j’aime ce spectacle qui s’offre devant moi. Au moins, niveau carrière, j’ai réussi mon expérience…au moins ça. Je traverse la foule pour monter dans le carré VIP en hauteur, ayant une vue d’ensemble, saluant de nouveau plusieurs personnes. D’ici, j’ai une vue d’ensemble.

Mains posées sur la rambarde de fer, je laisse mes iris scruter la foule, cherchant inconsciemment une tête que je connais, que j’aimerais voir…Et cette tête, je la trouve après quinze minutes sur place. Sourire en coin, je remarque clairement qu’elle semble aussi chercher quelqu’un, peut-être moi vu qu’elle cherche dans le carré VIP où je suis, où enfin, elle croise mon regard. Cœur qui palpite davantage dans ma poitrine, laisse un des serveurs venir murmurer quelques paroles à mes oreilles sur un souci avec un client. Je secoue positivement la tête sans jamais avoir quitté le visage de Juliette, incapable d’en faire autrement. Ni une, ni deux, je prends mon talkie attaché à ma ceinture et annonce au sorteur le plus proche de la salle en question de me dégager un client turbulent, chose qu’il fait rapidement vu que l’homme traverse la foule avec rapidité, traînant l’homme par le col de sa chemise. Une fois le souci réglé, je descends le carré VIP pour fendre de nouveau la foule me dirigeant vers Juliette. Sans m’arrêter, je passe à côté d’elle, attrapant sa main pour la tirer avec moi vers un de ces couloirs plus calme, plus sombre, plus intime. Une fois « isolés » je me stoppe, la bloque contre un mur et, sans savoir gérer, contrôler, mes lèvres se posent sur les siennes dans un grognement rogue de plaisir, de délivrance. Mon visage fini néanmoins par reculer légèrement, mes iris se posant dans les siennes. « Salut toi.. »

Cette soirée, elle ne l'oubliait pas. C'était en boucle dans son petit crâne, comme une saloperie de virus qui ne comptait pas s'éteindre du jour au lendemain. Elle qui pensait tout résoudre en lui disant de n'être qu'un ami avec elle...Ils étaient quoi maintenant hm ? Des amants ? Des pêcheurs qui risqueraient de se brûler les ailes à faire du mal ? Quant bien même, en faisaient-ils vraiment puisque personne ne le savait ? Si c'était aussi mort et enterrer que l'Italien le disait, elle n'avait guère à s'en vouloir, non ? Bien sur, les questions étaient encore multiple. Elle était un peu rongée, puisqu'elle se demandait s'il avait encore des gestes tendre pour elle. S'il l'embrassait, s'il couchait parfois avec elle, histoire de voir ou simplement se libérer les bourses. Elle se baffait mentalement rien qu'à la simple idée de penser à cela. Elle espérait juste qu'il soit pas de cet eau-là. Vraiment pas.

Elle n'avait rien promis de toute manière, lui non plus. Ils étaient dans l'espoir, dans l'attente que le temps les aident, les fasses avancer vers un chemin meilleur et ensemble de préférence. La blonde n'avait pas vraiment de bonne réponse et préférait ne pas y songer, juste profiter des bons moments qu'elle passait avec lui. Mais rien ne garantissait qu'à un moment ou un autre, elle ne veuille pas plus et ne lui demande de faire un choix, définitif cette fois. La situation était certes compliqué mais il faudrait qu'Isaac finisse par prendre une décision. Elle n'accepterait pas éternellement de vivre ainsi, comme étant la seconde, la deuxième et pas la seule. Mais elle comprenait pour le moment. Oui, pour le moment. Ils ne s'envoyaient pas trop de message, hormis via l'application histoire de ne pas faire trop de trace, au cas où la copine d'Isaac ne regarde son téléphone.
Mais elle comptait bien le croiser, le voir. Elle savait parfaitement où d'ailleurs et n'allait pas se priver. Elle ne faisait rien de mal, de toute façon ? Elle allait en boite de nuit, profiter avec ses copines. Personne n'avait à savoir l'autre raison ! La Duchesne motiva ses copines en proposant pizza et vin à la maison et soirée après. Comme ça elle pourrait se faire maquiller et coiffer par sa petite poupée Barbie comme elle aimait surnommé l'une de ces amies, une sorte d'influenceuse Instagram mode et beauté, mais qui l'embellissait toujours avec soin et goût. La voilà paré, dans une magnifique robe transparente violette et noire, moulant sa silhouette parfaite, un petit décolleté pile ce qu'il faut, des Louboutins piqués à son amie qui avait bien des moyens et lui avait finalement offert cette paire, seul petite pépite de sa collection, elle qui n'avait pas les moyens de ses amies. Elle espérait du fond du cœur, dans le taxi qui les menaient au Luxore, qu'il y serait...

La soirée battait son plein, cela faisait maintenant presque deux heures qu'elles étaient là. Certaines fricotaient déjà, Shiva et elle dansait ensemble, comme souvent, tout en buvant quelques cocktails, papotant de tout et rien. Mais son amie était pas dupe, elle voyant bien que la blonde était déçue, au fur et à mesure que le temps passait. Où était-il...Tout autre part qu'ici, c'est certain. Elle était vraiment déçue, avait très envie de lui envoyer un message. Elle commençait en plus à sentir l'alcool faire de l'effet et risquait bien de faire savoir sa présence sur le numéro du brun. Mais elle n'eut pas à le faire car après un énième regard en direction du carré VIP, son cœur se serre brusquement. Son regard sombre, malgré les éclats de lumières colorés, elle le remarque. Enfin. Elle commençait à désespérer de le voir. Un sourire gêné se dessine sur ses lèvres, son regard pétille et c'est sans doute pour cela que Shiva se mit à rire, en voyant son amie dans cet état. Elle était vraiment heureuse, dansant avec son amie avec plus d'envie, d'excitation. Alors qu'elle allait pour prendre son verre à la table qu'elles avaient, elle sent une main la saisir, avant donc de se faire tirer un peu plus loin d'ici. Elle suit donc sans rechigner, avant donc de se retrouver ici, dans ce gradin. Juliette lui offre alors un sourire, mais avant même qu'elle ne puisse ouvrir la bouche pour dire quelque chose, le brun lui vole ce baiser, des plus agréables. C'est certain. Elle y répond, bien évidemment. Sa main glisse sur le poignet de ce dernier, l'autre sur ses côtes. Grand dieu qu'elle le désirait à cet instant de faire quelque chose d'aussi.."dangereux".
« Salut. Et bien, faut pas m'habituer à de tel accueil, je risque d'y prendre goût. Vraiment même. » Souffle-t-elle, les joues rougies et le cœur tambourinant avec force dans sa poitrine.
« Je commençais à douter que tu viendrais. » Ah ça oui, elle avait même commencé à écrire son sms incendier, pour qu'il vienne. Elle allait pas passer sa paie ici pour rien.
« Bon, vas falloir qu'on cause, si tu veux que je vienne plus souvent, vas falloir revoir tes tarifs à la baisse, sinon je vais clairement finir à la rue moi. » Plaisante-t-elle en venant caresser légèrement son bras, se mordant légèrement la lèvre d'une façon assez sensuel, histoire de le faire un peu tourner de l'oeil.

Son corps bouge au rythme de la musique, laissant sa robe ondulée parfaitement, épousant ses courbes à la perfection. Même d’aussi loin je peux le voir, le remarquer. Les idées grimpent, se mélanges dans ma tête, mon esprit primaire. Vie de couple presque inactive, les idées sont tous ce qui me reste, le corps restant intouché, jamais vraiment épuisé. Et pourtant, en la voyant ainsi, l’envie de la traîner dans mon bureau est radicalement implanté en moi. Mais la lutte continue, j’efface ces images de mon esprit. Aller aussi loin serait signer mon arrêt de mort, serait bien trop cruel aussi bien pour elle que pour Kat et même pour moi. Moi qui veux rester parfait, moi qui fini par pêcher, par dévier de mes propres convictions, de mes propres idées. Parce que oui, infidèle, je le suis déjà, aussi répugnant que cela puisse me paraître. Ne serait-ce qu’en baisers volés, que par nos lèvres qui viennent se rejoindre. L’infidélité s’est installée dès ce moment fatidique où les limites se sont abaissées, se fissurant petit à petit, laissant un gout amer et mielleux à la fois. A la place, je me contente de l’observer, de donner un ordre rapide pour que l’homme se fasse traîner hors de mon territoire bien gardé. Mais rapidement, le besoin de me rapprocher, d’aller la trouver me pique. Trop de regards posés sur elle, sur son corps qui danse sur la piste de danse. Trop d’hommes affamés, la jalousie se creuse un chemin, la possessivité aussi.

Trop rapidement, mes pas me mènent vers sa silhouette qui a rejoint le bar pour commander un verre, probablement. Sans prévenir, ma main s’empare de la sienne, vient à la tirer à travers la foule dans un endroit plus calme, plus sombre, prêt à acceuillir nos méfaits, nos secrets. Son dos se colle au mur, mes lèvres se posent sur les siennes sans détours, sans retenues. La vision de son corps ondulant hante encore ma tête, mes pensées, me pousse à agir avant qu’un autre n’ose le faire, n’ose l’approcher. Malgré ça, nos actes restent secrets, capturés dans l’obscurité là où personne ne peut nous voir, par de suite de moins. Un couloir privé, interdit à d’autres qu’aux employés…ils bossent tous, je ne vois pas qui viendrait nous déranger. Je peux sentir ses doigts sur mon poignet, l’autre main sur mes côtes alors que je prolonge le baiser, le rend plus intime, venant légèrement coller mon corps contre le sien. Mais toute bonne chose à une fin et nos lèvres se séparent, un léger sourire venant caresser mes lèvres pour la saluer d’une façon plus traditionnelle cette fois-ci. Face à ses paroles, un sourire taquin vient se pendre à mes lèvres, mes iris toujours plantées sur les miennes. Mes mains se posent sur ses hanches sans descendre plus bas, sans se faire plus intrusives pour autant. Dieu seul sait que, pourtant, ça me brûle les doigts. « Mh…Je vais devoir faire mieux, histoire d’être persuadé que tu y prennes gout rapidement. »

Mais à quoi je joue ? Je n’en sais rien, ce soir, j’ai besoin d’effacer mes soucis, de ne plus songer à rien. Ce soir, j’ai besoin d’oublier qu’une fois encore, elle m’a rejeté, qu’une fois encore, les disputes ont éclaté. Elle m’annonce qu’elle commençait à douter de ma venue et je réponds doucement. « Tu es donc là pour me voir ? Tu sais, il existe la fonction sms pour prévenir une personne qu’on aimerait qu’elle rapplique…tu as de la chance, étrangement, je connais le patron et il se doit d’être là pratiquement tous les jours. » Ironique, bien sûr…une pointe d’humour n’a jamais fait de mal à personne, puis, en soit, j’ai toujours été ainsi. Blagueur, souriant, plutôt cons quand je me sens bien, quand je suis dans mon élément. Elle fait une remarque sur le prix des boissons, mais ce n’est pas ça qui fixe mon attention. Non, c’est cette façon qu’elle a de se mordre la lèvre, d’une façon sensuelle, provocatrice. Sait-elle seulement ce qu’elle est en train de faire, d’allumer en moi ? Un brasier incendier que je tente de contenir, de maîtriser, mais déjà, mes mains glissent vers son dos, s’arrête à la chute de ses reins. « Je m’en voudrais que tu finisses à la rue, alors dis-toi qu’à partir de maintenant tu ne payeras plus rien en venant ici. » Que je viens murmurer à son oreille d’une façon plus rogue, plus provocatrice aussi. Erreur fatale vu que, très vite, l’envie de l’embrasser dans le cou se fait ressentir et c’est exactement ce que je fais.

Cédant à mes propres pulsions, mes lèvres viennent se poser sur sa peau d’une façon douce, sensuelle aussi. « Tu es magnifique. » Que je murmure en recommençant l’acte, en appuyant davantage mes mains contre elle pour que son corps se colle soudainement au miens. D’accord, elle est où la douche froide monsieur ? Quelqu’un a des glaçons sur lui ?

Comment cette situation avait-elle pu tourner de la sorte ? Elle avait toujours appréciée Isaac, mais n'aurait jamais cru le désirer, l'apprécier plus qu'un simple ami, un parrain d'application. Tout avait été bouleversé en l'espace de quelques soirs, tout avait voler en éclat. L'indéniable ne pouvait plus être invisible, non dit. Cela semblait presque une évidence maintenant quand on y réfléchis. Elle y a songé, mais c'est vrai que depuis le début, elle vantait clairement l'Italien, le jugeant de type parfait. Parfait en règle général ou parfait pour elle ? La Duchesne finissait par se poser clairement la question. Mais dorénavant, la question ne se posait plus vraiment...Son coeur battait la chamade, cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus eu cette splendide sensation. L'avait-t-elle ne serait-ce eu qu'une fois en cette dernière décennie ? Pas sur non. Sauf devant son groupe préféré qu'elle avait été voir, mais pas plus. Il faut dire qu'un couple avec plus de neuf ans de vie, c'est dur de ressentir encore le frisson du premier baiser, du premier regard ou des premières envies. La façon d'aimer changeait, s'atténuait mais ne meurt pas. Elle change, prend d'autres formes, s'accentue plus sur l'adoration que l'amour passionnel. Rare sont les couples à vivre la passion au quotidien. Elle n'y avait pas franchement échappée, mais ils étaient des gosses, donc elle n'y avait pas vraiment pensé. Tout était bien différent aujourd'hui.
« C'est pas faux, j'étais justement en train de taper le message, ou plutôt essayé... Mais j'avais pas envie de te déranger ou passer pour la folle dingue de service. » Plaisante-t-elle, sentant une douce chaleur envahir ses organes, tout son être. Isaac lui faisait beaucoup d'effet, surtout qu'il était très séduisant dans sa tenue de patron. Elle aimait les hommes de pouvoir, elle aimait voir cet air fière et sérieux comme il pouvait avoir quand il était ici, air patient mais surtout très meneur d'homme. Cela lui allait tellement bien qu'elle en fantasmerais presque. Ses gestes n'aidaient également pas à calmer les ardeurs. Elle l'écoute lui parler des consommations qui seraient gratuites à présent pour elle, d'un coup, c'est elle qui se sent puissante, privilégiée. Mais cela la gêne. Elle avait certes pris goût auparavant au luxe, mais elle savait maintenant ce que c'était de vivre plus modestement, de compté chaque sous à la fin du mois. Elle s'empresse alors de rétorquer :
« Oui et après tous le monde va se poser des questions de pourquoi cette fille à consommation illimité par le patron, tu vas te faire griller, donc non, ne t'en fais pas, je...» Elle n'arrive d'ailleurs même pas à finir sa phrase, qu'un soupire à moitié gommé par un petit râle de plaisir face à son baiser dans le cou. Elle adorait ceci et y était particulièrement sensible.
« Arrête un peu, sinon je vais plus pouvoir me retenir là. » Ses lèvres tremblent légèrement, pris d'un désir violent, désir qu'elle développait davantage depuis son célibat. Bon, c'était guère l'endroit, bien trop risqué mais avec ces mains sur son corps et son corps qui irradiait de chaleur dont elle pouvait ressentir contre elle, c'était bien compliqué. Ses mains glissent sur sa chemise, serrant la partie boutonnée légèrement, avant de venir capturer avidement ses lèvres, dans un fiévreux baiser. Elle a du mal à garder les idées en place, c'est vraiment en train de devenir un calvaire.
« Tu m'agaces à être aussi..séduisant. Vraiment. S'en devient insupportable.» Lui souffle-t-elle à l'oreille, glissant ces bras autour de son cou, laissant son corps contre le sien, sans aucune envie de s'en détacher. La musique forte l'enveloppe dans une bulle, un bonheur presque hypnotique.

« Mh, j’aime bien moi, les filles avec un brin de folie, trouve ça radicalement…attirant. Même si tu n’as pas besoin d’être folle pour être attirante, loin de là. » Sourire en coin, je sais que je ne devrais pas, que si je continue sur cette pente je risque de me casser la gueule, de me prendre un mur de face. Pourtant, je suis incapable de me freiner, de me retenir. Je ne peux pas mettre ça que sr mes pulsions primaires, non. Je sais me contrôler, loin d’être l’homme brute qui saute sur les demoiselles qui passent sous ses mains…En tant que patron de l’établissement des avances, j’en reçois très régulièrement, mais je n’y succombe jamais. Avec Juliette c’est différent. Elle m’a attiré rapidement, elle a captivé mon regard sans le comprendre, jusqu’à ce que ces regards deviennent plus embrassés, plus tendres, plus interdis. Ce soir, les choses se feront dans l’obscurité. Oui, ce soir, je ne parviens pas à entendre cette petite voix qui me chuchote que, ce que je fais, c’est mal, c’est déplacé, c’est une erreur. Kat est à la maison, elle se repose, elle dort peut-être ou pas. Et moi, je suis là, embrassant une autre, désirant une autre, me laissant envahir par un volcan qui risquerait bien de faire de véritables dégâts. Je lui annonce qu’elle n’aura plus rien à payer, qu’elle ne déboursera plus un sous dans mon établissement. Bien sûr, elle commence par refuser, elle veut décliner mon offre…mais c’est mal me connaître.

Mes lèvres se posent dans son cou, la fait taire alors que je dis simplement. « Personne ne posera de questions, ils n’ont rien à dire, je fais ce que je veux. Tu n’as pas le choix. » Dis-je avec un amusement certain, bien que j’énonce l’évidence. Elle n’a pas le choix, elle ne payera plus rien, que ça lui plaise ou non. Et que Dieu protège le pauvre imbécile qui posera une question, qui osera ouvrir la bouche…Mais pour l’heure, je me concentre sur la peau de son cou, sous la sensation de mes baisers, de mes mains qui glissent sur la chute de ses reins. Elle laisse un râle de plaisir, j’accentue le baiser, le fais plus pressant alors que je l’attire à moi, collant son corps contre le miens. Elle me dit d’arrêter, qu’elle ne va plus pouvoir se retenir. Je souris, mordille légèrement son cou pour murmurer à son oreille. « Qui a dit que je voulais que tu te retiennes ? » C’est sorti tout seul, ce côté joueur aura ma peau, ce côté que je ne contrôle plus en sa présence. Ses doigts s’agrippent à ma chemise, mon souffle s’écrase contre la peau de son épaule et finalement, nos lèvres se retrouvent de nouveau pour un baiser bien plus passionné, fiévreux. Mes lèvres dévorent les siennes avidement, s’y pressent, approfondissent ce baiser alors que ma serpentine va chercher sa jumelle. J’appuie davantage son corps contre le mur, le pressant avec le miens, l’impression de brûler sur place est d’autant plus tenace.

« Et toi tu m’agace à être aussi belle et attirante, ça en est exaspérant. » Dis-je en ricanant, prenant le temps de venir mordiller sa lèvre inférieure. « Tu veux qu’on monte au bureau ? On sera plus tranquille et plus au calme aussi… » Dis-je tout en frôlant ses lèvres des miennes d’une façon toujours aussi fiévreuse. Je pose un baiser sur la commissure de celles-ci, puis sur son menton. Merde, je suis carrément en chaleur, ça ne va pas. « Sauf si tu veux rester ici ou retourner avec ton amie. » Dis-je sérieusement cette fois-ci. Je me refuse de lui imposer quelque chose, même si, au fond, je sais que c’est risquer de la traîner dans un endroit plus isolé…Rien qu’à voir notre comportement de maintenant, inutile de dire que seuls, ça risque vraiment de dégénérer. « Mais j’ai envie d’être seul avec toi… » Avouais-je en venant l’observe droit dans les yeux, caressant ses hanches du bout des doigts.

Elle a envie de dire que c'est mal, qu'ils ne doivent pas céder à leurs pulsions. Qu'il n'est pas tout seul, qu'il faut qu'il pense à Kat. Mais franchement, elle en avait rien à faire, à cet instant. Elle a envie d'être égoïste, ne penser qu'à elle, qu'à eux. Pourquoi elle ne mériterait pas un peu de bonheur, de passion? Pourquoi elle, elle devrait être seule alors qu'elle n'a jamais rien fait de mal, a toujours été irréprochable en couple ? Certes, elle ne pouvait pas juger le couple d'Isaac, mais elle se pensait méritante. Elle avait le droit au bonheur aussi, merde. Elle en assumerait les conséquences...mais plus tard.
« Ah ça, t'es tombé sur une artiste barge, mais tu le sais pas encore » Ajoute la blonde en laissant un petit sourire taquin se dessiner sur ses lippes pulpeuses à souhait, avant donc de se laisser totalement enivré par les baisers et les caresses du brun. Elle irradiait totalement, de tous les pores, de tous les côtés. Oh il avait de la chance de ne pas être dans un endroit avec personne aux alentours, il aurait fini..dans une situation bien plus intéressante que celle-ci. Ses yeux se ferment, laissant les sensations l'envahir sans les noués dans un coin profond de sa carcasse. Elle en avait marre de se contenir et l'alcool devait aussi l'aider, lui donner un peu plus confiance.
« Ce qui me retiens, c'est le lieu ou nous sommes, idiot. » Murmure-t-elle entre ses lèvres si douce, qui avait presque un goût sucré à cet instant. Elle en était carrément accro, les souhaitant presque à chaque secondes qu'ils passaient l'un avec l'autre. Elle avait clairement cette sensation d'être puissante à ces côtés, d'être bien et surtout en toute sécurité. Cela la touchait vraiment qu'il veuille lui offrir tout ce qu'elle voulait dans le nightclub, même si cela la gênait un peu quand même, elle se sentait vraiment...privilégié pour lui. Elle en avait que faire de la popularité, elle avait que trop vue les ravages de cet artifice dans la société des peintres, qu'elle ne voyait plus les choses pareilles. Elle se serait sentie puissante, bien au-dessus de tous le monde si quelqu'un lui avait donné autant de valeur, auparavant, mais plus maintenant. Elle savait de toute manière qu'elle n'en abuserait pas. C'était pas elle.

« T'es pas possible, Isaac.. Et bon sang, je me demandais bien quand t'allais finir par le proposer, j'ai la trouille depuis tout à l'heure qu'on nous vois. Même si je m'en fiche un peu personnellement.. » Elle le repousse alors totalement, faisant marche arrière pour le taquiner du regard, l'incitant à vite prendre la marche pour une aventure bien dangereuse, un moment rien que tous les deux, qui risquait de ne pas être des plus chastes. Elle s'en foutait complètement. Elle le désirait, il la désirait..où était le mal ?
« Envie partagé Monsieur, je vous suis. »

« Et bien, je ferais avec alors. » Dis-je en souriant avec un amusement certain, continuant mes baisers, mes caresses. La chaleur grimpe, l’envie aussi. Ça lacère mes entrailles, ça me griffe de l’intérieur, me donne des bouffées de chaleurs. Les signes sont là tous, visibles ou non, l’attraction est bien implantée en nous et ne demande qu’à sortir, qu’à exploser. Le souci, c’est qu’effectivement, le lieu n’est pas vraiment le plus approprié et elle me le fait remarquer, ce qui en sont, me fait rire légèrement. « Non, tu crois ? Puis c’est monsieur idiot, avec un i en majuscule. » Dis-je en venant mordre un peu son cou, comme pour la punir d’avoir osé oublier le monsieur, comme pour l’ennuyer alors que le but est bien autre, bien plus personnel. Je ne devrais pas proposer la suite, je ne devrais pas lui demander de monter avec moi dans mon bureau…Non, ce lieu est bien trop intime, bien trop clos pour dire que les baisers ne deviennent pas autres, que les caresses ne se finissent pas en brûlures divines. Je le sais. Au fond, j’en suis parfaitement conscient, pourtant, je le fais. Au fond de moi je me maudis, je me dégoute pour la suite.

Juliette ne m’aide absolument pas non plus, avec ses mains qui glissent sur moi, ses baisers tout aussi passionnés que les miens. Elle fini même par accepter, par me dire que je ne suis pas possible mais également qu’elle n’attendait que ça. Apparemment mademoiselle craint de se faire attraper, pas que personnellement ça la dérange, mais elle pense à moi, à mon couple. Dans un sens je trouve ça littéralement admirable, elle pense à moi avant elle. Pourtant, elle pourrait n’en avoir rien à foutre et pire encore, me pousser vers la lumière et faire en sorte qu’on nous choppe dans une situation contrariante. Mais non, elle ne le fait pas, au contraire. L’envie est partagée et déjà, elle s’éloigne et je souris, replaçant ma chemise convenablement, glissant mes doigts dans mes cheveux que je devrais penser à couper…ils deviennent trop long selon Kat, personnellement, cheveux ainsi ou plus courts, je n’en ai rien à battre. Sourire en coin, je la suis et fais-en sorte qu’elle reste près de moi. Une fois en lumière, mon air sérieux reprend sa place, mon air fier et plein d’assurance également. Ici c’est mon domaine, je le montre, ça se ressent.

Passant entre plusieurs personnes, je regarde si Juliette me suit bien vers mon bureau. Une fois devant une porte, je l’ouvre et l’invite à rentrer. « Après vous madame… » Une fois la porte fermée, je monte des escaliers qui mènent à une autre porte que j’ouvre en déverrouillant celle-ci et là, enfin, un grand bureau aux vitres qui donnent sur toutes les pistes de danse. Une vue d’ensemble, des vitres opaques qui permettent de regarder sans êtres vus pour autant. Une fois qu’elle est à l’intérieur, je verrouille de nouveau la porte et m’empare de mon talkie pour annoncer qu’on ne doit me dérange qu’en cas d’extrême urgence et seulement ça. Déposant celui-ci sur un meuble près de l’entrée, je m’avance vers Juliette et vient coller mon corps contre son dos, mon visage dans le creux de son cou. « C’est déjà mieux non ? » Murmurais-je contre sa peau, mes mains glissant le long de ses hanches, mes doigts se fermant légèrement sur sa robe courte. « Tu vas me rendre cinglé…littéralement. Tu causeras ma perte Juliette Duchesne et dieu sait à quel point j’aime cette idée… » Et c’est probablement pour ça que j’irais droit en enfers.

Oui, elle pensait à lui, avant de penser à elle. Elle lui voulait que du bien à Isaac. Son malheur lui serait pour elle aussi une torpeur. Le voir mal, comme il avait pu l'être au bar, l'autre fois, lui avait fait mal au coeur. Elle savait qu'ils allaient dans une voie dangereuse, mais tant pis. Il fallait être des fois un peu aventurier et elle savait qu'il ferrait le nécessaire. Du moins...L'espoir était encore présent et espérait ne pas être déçue. Cela lui ferrait beaucoup de mal qu'il vienne à lui dire que son couple allait mieux, qu'il fallait qu'ils arrêtent. Elle se sent mal d'un coup, de songer à cela. Elle essaie cependant de se recentrer sur ce qui se passe, c'est à dire eux. Elle le sent sincère, elle sent que c'est pas un gars comme les autres. Elle en avait plus ou moins déjà eu la preuve, après tout ? Dire que ce type était il y a quelques jours son parrain. La Duchesne se met d'ailleurs à rougir en se remémorant lui avoir parler de sexe, de ses relations...Doux jésus...Il était presque au courant de toute sa vie en faite. Elle ne pensait pas que cela finirait ainsi. Entre eux.

Elle éclate de rire à sa bêtise, avant donc de le suivre dans la lumière. Elle essaie de se remettre de ses émotions, cherchant du regard ses amies. Elle finit par croiser Shiva, lui disant brièvement qu'elle revenait. Pas besoin de plus, son amie la laisse partir sans aucun problème. Elle se doute bien qu'elle n'allait pas bien loin, surtout en compagnie du patron des lieux. Cela devait-t-elle vraiment la rassurer ? Possible. Mais elle était parfaitement consentante et voulait ce qui se passait. Son amie le savait aussi ou du moins, s'en doutait. Le faciès du brun, change évidemment. Il reprend son air sérieux, sur de lui. Bon sang qu'il est sexy comme ça...Elle fondrait comme neige au soleil en le regardant ainsi pendant de longues minutes. Oui, son charme à l'italienne la rendait vraiment folle. Elle ne se fait guère prier en suivant le jeune homme dans des lieux qui ne lui était pas accessible d'ordinaire, observant un peu les coulisses de ce genre d'endroit. Une fois dans le bureau, elle se permet d'observer un peu les lieux et souris finement en coins en voyant cette baie vitrée. Il devait vraiment s'éclater à voir des choses des fois, voir des scènes de couples, des abruties se faire remballer ou même des piètres danseurs. Elle, c'est ce qu'elle ferrait. Elle s'approche aussi, prêt du bureau, observe le peu d'objet personnel, bien maigre. Pas de photo pour contempler sa rivale première. Tant mieux, au moins il ferrait pas marche arrière en voyant le regard accusateur de sa dulcinée sur une photographie, tel l'épée de Damoclès qui s'abbatterais sur leur soirée torride. Un long frisson lui parcourt l'échine en sentant les mains et le torse du jeune homme contre son dos, un petit sourire se dessine en coin. Elle pose ses mains sur ces bras, pour l'enserrer davantage, comme une perdue en mer à sa bouée.
« Oui c'est déjà mieux. Très enivrant de voir le monde sans être vue, c'est un joli pouvoir qui est pas déplaisant » Elle se mord finalement la lèvre, les paupières se ferment un court instant pour savourer le délicat contact des doigts du brun sur ses hanches, sentant la descente incendiaire reprendre à vive allure. Elle se retourne pour plonger ses belles ambres dans le regard captivant du brun, ses mains se posant finalement sur son visage. Elle le contemple un court instant, avant de capturer ses lèvres, avec la délicatesse et la sensualité qui lui était propre. La blonde le rompt pour toutefois lui répondre :
« J'avoue apprécié aussi cette idée, mais reste encore un peu lucide, je t'en serais grès. » Elle finit par glisser son visage dans son cou, venant y déposer quelques baisers chauds et délicat, baissant un peu le col de sa chemise pour continuer le long de sa clavicule. Ses doigts ne perdent guère de temps pour déboutonner la chemise sombre qui entravait son chemin sur son corps qu'elle ne rêvait que d'explorer. Elle se foutait complètement de baiser dans un bureau, bien au contraire. L'idée était même intéressante. Fantasmique.
« Et il va vraiment falloir que tu cesses de prendre cet air sérieux et affreusement sexy quand tu est dans ton rôle de patron, ça me rend encore plus dingue que tout. » Souffle-t-elle en laissant un petit sourire malicieux se dessiner dans le coin de ses lèvres. Elle termine de déboutonner cette chemise qu'elle laisse tomber sur le côté, glissant ses mains sur le torse plutôt bien bâtis du chef d'entreprise. Ses lèvres descendent avec lenteur sur son épaule, alors que ses délicates mains parcourent avec lenteur la poitrine de ce dernier, n'hésitant pas à jouer des ongles pour le rendre encore plus dingue.

Juliette, elle s’égare l’espace de quelques instants pour retrouver son amie, lui parler à l’oreille, la prévenant sûrement d’une disparition éminente. Je ne la quitte pas des yeux pour autant, laissant mes iris se poser sur son amie sans plus d’attention que ça. A ne pas en douter, je sens que la plus foncée de cheveux à un caractère bien trempé, ça se lit sur son regard, mais loin de moi l’idée de plier l’échine devant quiconque, pas maintenant, encore moins ici. Puis, ce n’est pas comme si je comptais faire du mal à Juliette, non, ça serait plutôt le contraire. L’espace d’une seconde, ma raison revient au galop, cherche à se frayer un chemin pour me hurler que je dois faire demi-tour, me rétracter dans mes actes. Trop tard…Nous voilà de nouveau en marche, traversant les portes pour trouver le bureau bien rangé, très grand et très organisé surtout. Verrouillant la porte d’entrée, je l’observe vagabonder ici et là, approchant davantage de la vitre opaque qui ne nous dévoilera pas. D’ailleurs, rares sont les personnes qui savent que cette vitre est en réalité celle qui mène à mon bureau que, très régulièrement, j’observe de haut mes clients, me perdant dans mes pensées les plus sombres. Un aquarium mural est positionné et lumineux, des néons bleutés laissant apparaître une atmosphère presque féérique. Au centre de la pièce, un canapé large et profond en arc de cercle en cuire noire, une table basse blanche élégante et moderne, ainsi qu’un bar non loin personnel.

J’ai toujours eu un certain gout de l’esthétique, à ne pas en douter. Une grande télévision rétractable est exposée sur un meuble noir, plusieurs DVD encastrés dans les emplacements prévus à cet effet. Le bureau est en chaîne, large, comportant trois ordinateurs, trois écrans, dont un ordinateur portable. Des espaces de rangements ici et là, des plantes également rendant la pièce plus chaleureuse et un seul et unique cadre, une œuvre d’art acquise à mon arrivée ici. Pas de photos, pas de choses plus personnelles…Non, c’est un bureau, pas une pièce de vie. Approchant de la jeune femme, je viens coller mon corps au sien, une douce décharge électrique venant caresser mon échine de la tête aux pieds alors que ses paroles me font sourires, mais également ses gestes. « Alors imagine toutes les fois où je t’ai observée sans que tu ne le saches. » Murmurais-je à son oreille, mes doigts glissant sur ses hanches, agrippant doucement sa robe, mes lèvres vagabondant sur la peau de son cou, un soupire s’échappant de mes lippes. Son corps se tourne pour qu’elle puisse me faire face, mes doigts restant sur ses hanches, ne quittant pas le contact de son corps pour autant. Nos iris se croisent, ses doigts se posent sur mon visage et je peux aisément sentir mon palpitant s’affoler, s’emballer. Nos lèvres se trouvent de nouveau, l’une de mes mains remonte le long de sa taille pour finir dans sa nuque. Baiser prometteur, plus tendre, mais jamais moins sensuel pour autant.

En effet, il n'allait pas lui faire de mal, son amie avait bien compris ce qui risquait de se produire ou du moins, elle imaginait bien que Juliette était entre de bonnes mains. Elle encore plus. Elle suit donc son Don Juan, sans faire d'histoire. Elle sent son cœur palpiter, épris entre plusieurs sentiments à la fois. Mais elle se met vite une barrière, pour ne penser plus à rien. Elle n'avait pas envie de songer à ce qui se passerait demain, ni encore quelques heures après cette "entrevue" dans le bureau du bel Italien. Non, ne pas commencer à avoir des remords, elle ne voulait pas vivre pour les autres mais bien pour elle. Pour eux. Si tel était leur envie d'être ensemble, il fallait pas aller contre les envies, aussi primaire soit-elle. En effet, rien de personnel dans le bureau du brun, rien qui pouvait le trahir, trahir son côté très...sur de lui, très fermé comme il voulait le montrer dans ces lieux. D'un côté, il ne devait pas forcément y être souvent, il ne passait pas clairement son temps en ces lieux. Quand il lui avoue ceci, elle ne put s'empêcher de ricaner, avant donc de le regarder d'un air un peu idiot :
« Espèce de voyeur va. Je te regarderais plus jamais pareil. » Se moque-t-elle en faisant un peu l'offusqué, alors que dans le fond, elle ne l'était strictement pas. Elle se laisse donc aller, sans chercher à s'enfuir. Bien au contraire. Elle l'embrasse sans aucune retenue, laissant ses doigts parcourir le corps du bel étalon.

« Patron ? Je vous l’amène ? » Mon corps cesse de bouger, la respiration légèrement haletante… « Fais chier ! » Grognais-je furieusement, la frustration étant palpable, grognant en moi comme un animal en colère, sauvage, pas assez rassasier. Mes iris se pose dans celles de Juliette. « Je dois m’occuper de ça…je suis désolé… » Murmurais-je sur les dents alors que, délicatement, trop difficilement, je me détache d’elle. J’en ai la tête qui tourne, la rage au ventre alors que nu, je vais chercher le Talkie resté sur le meuble à l’entrée. Une grande bouffée d’air frais et je réponds enfin à ce maudis employer, la voix trop rogue, trop brutale sûrement. « Ramène-le-moi, lui et ses merdes. Et putain de merde, va trouver Julius pour lui dire que si il est pas plus vigilant il va perdre son boulot !  » « Bien patron. » Simple, clair et net et me voilà balançant de nouveau l’appareil à l’entrée, revenant vers Juliette tout en attrapant ma chemise, mon pantalon et autres conneries. « Rhabille toi…je dois vraiment m’occuper de ça en urgence. Je pensais que le message était passé chez les dealeurs, mais apparemment y’a encore des crétins qui tente le diable. Tiens. » Murmurais-je en lui tendant son sous-vêtement, venant déposer un baiser sur son front. « Mais on finira ce qu’on a commencer une autre fois…quelques parts ou je ne serais pas dérangé. »

Sérieusement, la frustration est douloureuse alors que je me rhabille en vitesse, replaçant mes cheveux convenablement. Me déplaçant dans la pièce, je suis de nouveau vêtu à une vitesse grand V. Déverrouillant la porte tout aussi rapidement, ayant pris soin de remonter la fermeture éclair de la robe de Juliette avant, j’ajoute néanmoins. « Juliette…tu peux rester ou partir si tu veux, mais saches que ce que tu vas voir, ce n’est pas…joli. » Murmurais-je cette fois-ci en la regardant en coin. Non, ce qu’elle va voir est une facette plus sombre, une facette plus virulente. Mais pour l’heure, je me déplace pour aller m’asseoir dans ma chaise de bureau, ramassant quelques papiers tombés. Soirée de merde, je sens que le mec va s’en prendre plein la gueule pour avoir osé interrompre ce qu’il se passait entre nous.