Hearts vices (juliac)

L'extase. Le moment tant convoité, tant attendu. Ils étaient clairement en train de faire un acte terrible, surtout pour lui, surtout pour sa copine. Elle, dans le fond, elle en avait royalement rien à foutre. Advienne que pourra, tel était la devise non? Mais là, le moment était tellement bien, tellement parfait...ils étaient dans une osmose délicate et bestiale à la fois. Tout ce qu'elle aimait. Mais c'était avant que le talkie ne grésille et laisse résonner cette voix dans la pièce, qui était clairement de trop. Au début, elle ne l'avait presque pas entendu. En pleine ébat, il pouvait y avoir une bombe que la blonde n'entendrait rien. Un brin assourdie par le temps passé à faire de la musique avec un casque ou à être dans les concerts voir écouteurs souvent à fond dans les oreilles. La tristesse. Mais elle se remet vite en circonstance quand elle voit son amant se retirer, se redresser et lui lancer qu'il était obliger de répondre. Elle ne fait qu'hocher de la tête, ne pouvant de toute manière pas trop le conserver vers elle, cela semblait sérieux même si pour elle, c'était pas rare d'entendre ça dans d'autres boites. Mais forcément...S'ils avaient réussi à choper un dealer, à coup sur qu'il n'allait pas passer ça. Elle se redresse, le dos déjà en compote et ratatiné par la brutalité du mouvement et la dureté du bois. Elle sait que de toute manière, la situation était tombée à l'eau. La frustration était énorme. Elle essaie tant bien que mal de calmer son coeur qui bat bien trop vite et sa tête qui était encore en train de tourner face à tant de plaisir arrivé bien trop vivement à son goût.

Elle écoute l'échange, voyant l'attitude d'Isaac. Oh oui, ça allait chier. C'est une certitude. La blonde récupère rapidement ses sous-vêtements, franchement gênée et mal à l'aise. Quel idée aussi d'avoir fait ça ici tien. Elle se stoppe cependant quand ce dernier revint auprès d'elle. Elle pose son regard ambré sur lui, le laissant l'embrasser sur le front. Elle glisse ses mains dans ces cheveux, se dépêchant de se rhabiller avant qu'un défiler d'hommes ne débarquent. Elle lance :
«C'est pas grave... Oui, mais tu sais, certain son tellement dans la merde avec leur boss, qu'ils essaient par tous les moyens de vendre, même dans les endroits les plus difficiles d'accès. Ils ont peur de rien. C'est comme ça... » Oh ça oui, elle s'en doutait bien. Elle avait déjà vue son ex prendre des fois de la drogue. Elle n'avait jamais pris quoique ce soit, du moins pas de son plein grès. Elle le laisse alors remonter sa robe, avant de passer une main dans ses cheveux histoire de remettre de l'ordre dedans, mais pas gagné.
« C'est bon, je pense pouvoir gérer mon esprit et fermer ma bouche pour un interrogatoire. Si tu veux que je m'en aille cependant, tu me dis. » La blonde finit par venir quand même lui glisser face à lui, aussi séduisant soit-il dans son rôle de boss, elle espérait ne pas être "choquée" de ce qui allait se produire. Elle lui plaque un baiser doux et léger sur ses lèvres, histoire quand même de calmer sa colère qui augmentait à vue d'oeil avant de se précipiter rapidement vers le bar et lui lancer :
« Tu veux un truc ?» Peut-être qu'un verre le calmerait ou passerait son envie meurtrière...Pas sur. Elle se sert quand même un verre, et une bonne dose surtout. Histoire de passer sa frustration.

La frustration est virale, elle se faufile dans mes veines comme n foutu cadeau empoisonné. Si il y a bien une chose que je déteste, c’est rester sur ma faim. On ne va pas se mentir, c’est vraiment désagréable et je sais que je n’ai pas comblé suffisamment la blonde, chose qui une fois encore, est très désagréable. Alors oui, je suis obligé de m’occuper de cette affaire, mais sérieusement, le mec va en chier pour avoir osé interrompre cet instant qui risque de ne pas se reproduire avant quelques temps, voire jamais. Parce que au final, je risque de penser, de réfléchir, de m’en vouloir… « Je m’en fou qu’ils soient dans la merde, ils n’ont pas à venir vendre leur merde ici…c’est un truc que je ne supporte pas, la drogue. Je ne comprends pas comment quelqu’un peu en prendre, ça te bousiller les neurones. » Grognais-je entre mes dents, approchant de la belle pour remonter la fermeture de sa robe, poser un baiser dans ses cheveux pour ensuite, aller déverrouiller la porte. Je tiens quand même à l’avertir, lui dire que ça risque de ne pas être joli mais apparemment elle tient à rester. « Non, j’ai confiance en toi. » Et étrangement, c’est vrai. Me positionnant derrière le bureau, je passe une main sur mon visage, tente de calmer la pression que s’accumule, la mauvaise humeur qui s’écoule en moi par flot, brutale, dangereuse. Heureusement, elle est là, venant déposer un baiser sur mes lèvres, baiser que je lui rends.

« Tu peux me servir un verre de whisky ? Y’en a dans le bar là-bas…Prends-toi quelque chose en même temps. » Dis-je en tentant de lui sourire légèrement. A peine est-elle en train de se diriger vers le bar qu’on frappe à la porte et que celle-ci s’ouvre, laissant apparaître deux sorteurs qui tiennent fermement un jeune d’une vingtaine d’année. Directement, mon visage se ferme, devient sombre, mystérieux et surtout, très menaçant. « Assis. » Dis-je sans plus de cérémonie, ne décollant pas de ma chaise, les bras se posant sur le bureau en chêne pour fixer le jeune homme qui pue l’arrogance même. Bien sûr, les sorteurs le traîne jusqu’à la chaise et l’assoit de force. Il se débat à peine. « Ecoutes mec, j’suis désolé, promis, je reviendrais plus ici… » Mais ses paroles sont fausses, je le vois bien, c’est flagrant. Prenant une grande inspiration, je me lève doucement pour contourner le bureau tout en parlant. « Le souci vois-tu, c’est que les règles sont pourtant connues et qu’en plus, je ne te crois pas…Tu n’es pas le premier à essayer de vendre ta merde chez moi…sais-tu seulement ce qu’il arrive à ceux qui ont essayés ? » Demandais-je d’un air interrogateur, venant me poser contre le bord du bureau, proche de lui, laissant mes iris se planter dans les siennes. « Hm…vous appelez les flics ? Ma jolie tu m’en sers un aussi ? » Je fronce les sourcils et là, sans même le réaliser, mon sang ne fait qu’un tour dans mes veines…Pas à cause des flics, mais à cause de son attitude envers Juliette.

En une fraction de seconde, mes doigts se glissent dans ses cheveux et font en sorte que sa tête percute le bureau avec une force non dissimulée. Je le bloque, il se débat, les sorteurs ne bougent pas mais sont prêts à intervenir. Debout à présent à ses côtés, je l’entends grogner de douleur, la joue plaquer sur le bois. « Tu vas te montrer plus élégant que ça envers la demoiselle, elle n’est pas n’importe qui, encore moins ta serveuse attitrée. Maintenant, écoutes moi bien. Ta merde va finir dans les toilettes et mes gentils hommes vont te péter les dix doigts…la prochaine fois, ça sera les deux jambes ou les deux bras et la troisième fois…ouuuuuh, vaut mieux pas que tu saches ce qu’il pourrait bien se passer. » Dis-je un sourire menaçant, me positionnant à sa hauteur. Il ne me répond pas, alors, je soulève sa tête et la replaque contre le bureau avec force. « Je me suis bien fais comprendre ? Excuse-toi auprès de la demoiselle. » Je vois rouge, totalement rouge et pourtant, c’est à elle que je pense.

En effet, ce n'était pas vraiment son truc de pas finir les choses, de laisser un goût amer dans la bouche d'inachevé. Mais cela ne semblait guère être la priorité, elle sentait dans la voix de son amant que la situation allait se compliquer et être plus importante et dans un ordre de priorité plus élevé qu'une simple partie de jambes en l'air foiré. Oui, boire un verre semblait plus important, plus facile et qui allait sans doute permettre à la blonde de ne pas trop voir ce qui allait se passer.

Elle s'approche donc du bar,alors que l'autre imbécile entre avec fracas avec les sbires de ta boite. Se faire petite et discrète, quitte à en effet passer pour la serveuse personnel du patron, elle s'en fou un peu. La blonde écoute discrètement, sans vouloir vraiment le faire. Oui, elle avait peur de ce qu'elle pourrait entendre. Voir. Croiser le regard d'Isaac dans ce genre de moment, elle n'était pas vraiment prête. Elle sentait déjà dans sa voix qu'il était plus le même,qu'il avait habiller son vêtement de patron très strict, très..dangereux. Elle déglutit avant de se glisser aussi vite qu'une ombre vers le bureau, totalement à l'opposer de là où il se trouvait. C'est d'ailleurs à ce moment-ci que le dealer de pacotille vint lui demander un verre, comme si de rien n'était. Quel culot quand même ! Et bien évidemment, ce qui devait se passer, se passa.

La blonde sursaute violemment quand la tête du type rencontre avec fracas la table . Sa main se porte à sa bouche, sous la surprise et surtout la violence dont fait preuve Isaac. D'un côté, il était quand même mieux de montrer, qui est le patron. Mais quand même. Elle ne s'attendais pas a ça. La fille Duchesne est quand même gonflé dans son égaux quand celui-ci la nomme comme étant " pas n'importe qui". C'était mignon de sa part, de défendre son honneur. Mais bon.
« Isaac..C'est bon. Je vais descendre, hein. » Oui, il valait sans doute mieux. Sans vraiment attendre sa réponse, elle prend en une gorgée son verre et file rapidement de la pièce. Bon sang, quel soirée..Elle était il a y a quelques minutes en train de nager dans un doux rêve, soyeux et parfait, et maintenant dans un cauchemar. Elle était certaine qu'au moins, elle avait une bonne raison de se saouler la gueule, pour ne se souvenir de rien.