a small degree of hope is sufficient to cause the birth of love.

La rousse avait sentie sa vie prendre un tournant bien différent, beaucoup trop complexe pour être supporté sur ses maigres épaules. Elle avait du mal à supporter le poids que causait ses histoires d'amours, les histoires avec ses parents, son job qui était guère à son goût.. Elle avait l'impression de nager en plein cauchemar. De plus, la pauvre idiote, c'était mise dans une histoire tout à fait stupide, avec un patron d'une boîte de nuit. Isaac. Ce type qui était de base son parrain sur une application en vogue dans le pays, avait sut faire battre son petit cœur d’artichaut plus que de raison. Mais le pire était pas d'avoir quelques débuts de sensations idyllique pour lui, mais qu'il était en couple le bougre ! Et ce, depuis pas mal d'années. Elle se fourrait vraiment dans des situations stupides, elle s'en mordait les doigts.

Mais elle pouvait quand même compter sur ses amis, ses plus proches amis. En particulier son meilleur ami, Alexis. Lui, c'était son tout, son point d'encrage, sa force. Elle le connaissait depuis tant d'années...Qu'elle ne saurait même plus dire combien. Un groupe de musique en commun, une amitié sans faille, un soutien infaillible. Ce soir, elle avait proposé au brun d'aller prendre un petit repas à la Banquise, lieu de prédilection pour le duo d'amis. La poutine, un des mets de la capitale, une institution. La jolie rousse avait donc fini plus tôt à l'hôtel, ce qui était pas une mauvaise chose car elle était épuisée de ce job. Ce n'était pas son truc, elle aimait les oeuvres d'art, gérer les évents, faire les stocks tout ça... Mais là c'était encore autre chose. Elle ne devait cependant pas se plaindre, elle avait trouvé ce boulot, qui l'aidait à payer ses factures, sa liberté. Alors elle se plaignait mais légèrement.
Le froid était vivifiant, la rousse était congelé, vraiment. Elle se dépêche donc de rejoindre le restaurant, les écouteurs encrés dans les oreilles. Juliette fini par les retirer devant les lieux, sortant son téléphone pour y voir ses messages. Il semblait déjà là. Elle pénètre donc dans les lieux déjà plutôt bruyant et animé, déjà satisfaite par la bonne odeur typique de la spécialité du restaurant. Elle sourit en voyant son ami plus loin, s'avançant vers lui avant de lui coller un baiser sur la joue, par derrière. Il avait le dos tourné alors forcément.
« Salut toi. J'tai pas fait trop attendre j'espère ? » Lui lance-t-elle tout sourire, avant donc de se séparer de son manteau qu'elle pose sur le dossier de sa chaise et s'installe en face du brun. Elle était vraiment heureuse de le voir, elle avait tellement de chose à lui raconter.
« Olala, j'ai tellement de truc à te raconter, tu vas pas en croire tes oreilles. Mais déjà, tu veux prendre une bière ? Je meurs de soif. » Ajoute la rousse en se frottant les mains, tout sourire.

Juliette. La plus grande mais aussi la plus dévastatrice des obsessions que tu n’auras jamais connu. Elle est omniprésente en permanence. Tu ne peux passer, ne serait-ce que quelques minutes, sans penser à elle. Sans pouvoir réellement expliquer pourquoi, elle a cet effet sur toi. Ce contrôle que tu ne peux nier. Non, tu ne fais pas le moindre de ces caprices, bien au contraire. Tu n’es pas un esclave, admirateur, à ces ordres. Tu es le meilleur ami qui aimerait tant être plus. Tu es celui qu’elle prends comme un frère alors que tu voudrais plus. Il semble que la vie est prévu autre chose pour toi, pour elle. Pour vous. Ce qui te fait souffrir à un point bien plus fort que tu ne l’aurais souhaité. L’entendre raconter ces ébats avec les autres hommes, raconter ces aventures, exprimer les sentiments qu’elle ressent vis-à-vis les autres… Tout cela ne fait que te détruire un peu plus de l’intérieur. Pourtant, tu reste là. Pourtant, tu ne dis pas un mot. Jusqu’à maintenant. Tu as été faible, silencieux, discret. Chose que tu espère changer aussi rapidement que possible. Tu veux lui parler des sentiments que tu ressens à son égard. Tu veux lui faire comprendre que tu ne seras plus qu’un meilleur ami, qu’un confident, qu’un frère. Tu veux lui faire comprendre que tu veux plus, bien plus. Tu veux pouvoir déposer tes lèvres contre les siennes. Tu veux pouvoir la prendre dans tes bras et caresser ces cheveux, son corps, sans que cela ne soit une blague. Tu la veux, elle, en entier. Et ce, que pour toi. Oui, lorsqu’elle est concernée, il y a ce petit côté égoïste et possessif qui surgit. Sans que tu ne puisse l’expliquer ou le justifier. Peut-être que les choses seraient différentes si elle savait, si elle connaissait tes sentiments à son égard. Tu l’ignore. Le courage n’a pas encore été suffisamment fort, suffisamment présent pour que tu parvienne à prononcer les bons mots. Toutefois, tu prévois changer les choses. Ce soir. Peu importe ce qu’elle va raconter, peu importe ce qu’elle va dire. Tu te dois de trouver les bons mots. Tu te dois de lui faire cette confession qui brûle ton âme depuis toutes ces années. La seule chose que tu espère, ne rien détruire. Elle reste ta meilleure amie, ton pilier, ton encrage en ce monde. Collègue depuis aussi loin que tu peux te souvenir, elle a fondée le groupe avec elle, elle te suit dans tes délires. Même les plus fous. Rare ont été les jours où elle refusait, où elle craignait que tu te fasse prendre ou que tu te blesse. Elle est la moitié idéale. Peut-être est-ce pour cela que tu succombe un peu plus à son charme, tous les jours. Son sourire t’enchante. Le son de sa voix te faire vibrer. La sensation de sa peau qui frôle la tienne te fait frissonner. Tout pour te rendre complètement fou, complètement accro. Ce que tu es, plus que tu ne voudrais l’assumer ou même l’avouer. Juliette est ton point faible. Tu ne réussis jamais à lui en vouloir bien longtemps. Tu peux lui hurler ces quatres vérités, tenter de lui faire comprendre que son attitude ou ces agissements ne sont aucunement respectable… Mais, quelques jours plus tard, voir même moins, elle est de retour et tu la prends dans tes bras. Tu l’aimes trop. Tu tiens trop à elle pour la perdre. Tu ne peux imaginer ton existence sans elle. Que cela soit comme meilleure amie ou comme plus. Elle est indispensable. C’était le flux de tes pensées lorsque tu sentie un corps proche du tiens. C’était elle. Forcément. Tu reconnais son parfum parmi plusieurs. Elle vient déposer un baiser sur ta joue, sans que tu ne la vois ou que tu puisse t’y attendre, étant donné qu’elle arrive derrière toi. Ce qui n’empêche guère un large sourire de venir prendre place sur tes lèvres, ni les battements de ton coeur de s’accélérer alors qu’elle se retrouve devant toi. “Depuis quand tu arrives avant moi? Alors forcément, tu me fais toujours attendre, mais juste un peu alors y’a pas de mal!” Dis-tu, avec un ton moqueur tandis qu’elle prends place devant toi. Tes respirations étaient de plus en plus rapide, petite, saccadée. Le contraire de ce que tu avais besoin afin de garder une once de contrôle, une once de calme. Cependant, tu tente de ne rien laisser paraître, comme toujours. Tu agis tel le parfait meilleur ami que tu es depuis le premier jour, refoulant bien au fond de toi tes sentiments. Tu préfères attendre avant de tenter de lâcher cette bombe sur la jolie rousse. Tu veux qu’elle s’installe, qu’elle commence à parler, qu’elle soit confortable pour repousser l’idée qu’elle t’abandonne en une fraction de seconde. “Va pour une bière avec la meilleure.” Lui réponds-tu, tout en lui adressant un clin d’oeil. Rapidement, l’un des serveurs passe près de votre table et tu lui fais cette commande. Aussi bien débuter la soirée avec de l’alcool, du confort et de la compagnie plus que parfaite. Par la suite, tu pourras penser à manger un morceau, surtout avant que l’alcool ne frappe trop ton cerveau déjà affaibli par la fatigue de la journée. “Déjà, avant de tout raconter… Dis moi comment tu vas? T’as passée une belle journée?” Lui demandes-tu, curieux de connaître son état général, comme toujours. Tu as toujours voulu en savoir un peu plus avant qu’elle ne se lance dans le vif du sujet. Puis, cela te permet d’être heureux pour elle. Si, au moins, elle se porte bien. Avant même qu’elle ne puisse reprendre la parole, le serveur revient avec vos breuvages, que tu lèves rapidement pour en prendre une gorgée rafraîchissante. “Vas-y, je t’écoute!” Tu es prêt. Enfin, tu crois l’être.

Oh ça oui, que la rousse ne savait rien des pensées profondes de son ami et pourtant, elle en avait passé du temps en sa compagnie. Comment pouvait-t-elle être aveugle à ce point ? Etait-ce parce qu'elle ne s'imaginait pas une seule seconde qu'il pouvait avoir des sentiments autres qu'une profonde affection, une profonde amitié pour elle ? Etait-ce tout simplement lui qui cachait tellement bien ces pensées qu'elle n'avait rien vue et même encore aujourd'hui ? Sans doute un condenser des deux, pas possible autrement. Oui, bon. La rousse pouvait avouer sans trop de mal, qu'au début, elle aurait peut-être imaginé avoir des sentiments pour lui, quand elle était au lycée, quand leur amitié était à son début, quand ils avaient fait leur groupe tous les deux. Tous le monde les croyaient ensemble alors que non. Elle en était venue à se demander si cela ne pouvait pas être le cas ? Mais non, il y avait eu Logan après. Ce coup de foudre, ce coup au coeur qu'on ne contrôle pas. Les pensées envers Alexis c'était complètement envolé à l'apparition de ses sentiments, de ses palpitations pour le beau brun, autrefois plus réservé, plus timide et surtout, moins sur de lui. Qui sait ? S'il n'y avait pas eu Logan...Peut-être qu'il y aurait eu quelque chose. Ou peut-être pas. Le destin, elle y croyait. Si tel était la volonté du destin, du karma, c'est pour une bonne raison. Au final, plus de dix ans plus tard, il était encore là, son Alexis. Elle ne pouvait tout bonnement pas le perdre. Jamais pour des broutilles de la sorte, vraiment.
« J'en rêvais depuis ce matin, d'une bière tien.» Ajoute la belle rousse en souriant, s'asseyant en laissant un petit soupire d'aise quand son fessier entre en contact avec le siège plutôt confortable. Elle avait fait que courir toute la journée, à l'hôtel. Elle sourit au serveur qui vint prendre la commande du moins des boissons, avant donc de croiser ses bras sur le bord de la table, posant son regard sur son ami. Il était toujours au petit soin avec elle, constamment à savoir son bonheur.
« Blablabla. Je suis jamais en retard, c'est toi qui est constamment en avance là.  » Râle-t-elle d'un air taquin, souriant finement à son ami qui aimait vraiment la charrier sur ça. Elle ajoute par la suite à sa demande :
« Fatiguée. Le rythme à l'hôtel..J'ai un peu du mal. Mais bon, ma patronne est vraiment sympa, donc je fais le maximum pour qu'elle soit satisfaite. Je lui dois pas mal en vrai...C'est la seule qui a bien voulu me prendre. » Mais ça, Alexis est au courant. Il était au courant de tout, suivait presque en temps réel tout ce qui se passait dans la vie de Juliette. Elle glisse ses doigts dans ses cheveux, avant de pousser un petit soupire. La bière finit par arriver, la faisant sourire avant donc de venir trinquer avec lui. Elle boit une bonne gorgée houblonnée, lui faisant un bien fou.
« Bon..Par où commencer... Oh si. Déjà le plus fou. Mes parents divorcent.» Lâche-t-elle en soupirant, faisant légèrement tournoyer le liquide blond dans son verre, avant donc d'ajouter :
« Je suis aussi dans une situation que tu vas pas du tout apprécié, j'ai comment dire..une relation avec un type encore en couple. C'est l'patron du Luxore, tu sais la boite de nuit à Ville-Marie là ? Ou plus simple, mon parrain de Coffee Therapy. Oui, je sais que tu vas me dire : je te l'avais dis que t'allais encore te retrouver dans la merde et que j'aurais pas du le faire... »Grogne-t-elle légèrement, tout en se grattant légèrement le menton, souriant presque maladroitement. Elle était loin de s'imaginer la suite, car Alexis commençait à avoir le visage qui se décomposait.
« Pis j'ai revue Logan aussi. Il est en opération reconquête. Des mois sans rien et là, bam. Ca lui reprend, il pense qu'en m'offrant plein de fleurs, me fais plein de déclaration, que je vais passer outre, j'hallucine...» Soupire la rousse en prenant une autre gorgée de son verre. Comme si elle cherchais à se donner du courage.

Comme toujours, aussitôt que ton regard croise celui de la jolie rousse, tu es obnubilé, tu es fasciné. Tu ne parviens plus à décrocher ton regard de son visage, de sa silhouette que tu trouve tout simplement parfaite. Et ce, dans les moindres détails. Tu l’as toujours trouvé parfaite. Depuis que tu l’as rencontré, depuis que tu lui as adressé la parole pour la première fois, il y a de cela plusieurs années. Toutefois, il semble que la vie est choisi de te faire souffrir, de te faire regretter les sentiments que tu ressens à son égard. Jamais tu n’as compris. Jamais tu n’as saisi. Pourquoi es-tu celui qui souffre en silence. Pourquoi es-tu celui qui s’attache toujours plus, sans raison particulière. Pourquoi es-tu le meilleur ami, le frère alors que tu n’espère rien outre être plus à ces yeux. Et s’il n’y avait pas eu Logan. Et s’il n’y avait pas eu tous les autres mecs qu’elle a rencontrée. Et si tu avais été le seul et l’unique. Le plus précieux et le plus important… Aurait-elle finit par ressentir quelque chose de similaire à ce que tu ressens. Aurait-elle finit par poser un regard rempli de désir sur toi. Aurait-elle fini par vouloir déposer ces lèvres contre les tiennes. Toutes ces choses que tu rêves secrètement, depuis toutes ces années. Tu souffre en silence. Tu refoule tes sentiments. Et il semble que tu sois doué, car personne n’a jamais compris que tu es complètement fou amoureux d’elle. Du moins, personne n’a jamais abordé le sujet en ta compagnie. Peut-être lui accordes-tu beaucoup d’importance. Peut-être lui accordes-tu beaucoup d’attention, mais jamais plus lorsqu’il y a d’autres personnes. Exception fait de ce soir. Pour la simple et bonne raison que ce soir, tu prévois lui faire part de tes sentiments, tu prévois lui partager ce que tu ressens pour elle. Tu prie, tu espère rassembler suffisamment de courage pour laisser les mots franchir tes lèvres. Au-lieu de simplement rester enfermer à l’intérieur de ton esprit, tournant en rond de longues heures durant. Jusqu’à ce qu’elle te quitte et que tu regrette de ne pas avoir parlé. Ce qui a été le cas lors de vos dernières rencontres. Jamais tu n’as eu le courage de tout lui. Quand bien même tu en meurs d’envie. Quand bien même il n’y a rien de plus important pour toi. Le simple fait que tu puisse la perdre en prononçant ces mots te terrifie. Et si elle refuse d’accepter ces sentiments. Et si elle refuse d’y croire. Et si elle prends la fuite pour ne plus jamais te regarder ou t’adresser la parole. Alors là, tu vas tout perdre. Car, en dépit des forts sentiments que tu as pour elle, Juliette est la personne la plus importante et la plus précieuse à tes yeux. Elle est ce qui s’approche le plus d’une famille, d’une constante. Tu as besoin d’elle bien plus que tu ne pourrais l’avouer ou l’assumer. Elle est ton pilier cette rousse. Alors, tu vas y aller en douceur. Tu vas prendre le temps de l’écouter, comme toujours. Tu vas prendre le temps de lui sourire, de la narguer sur son retard avant de larguer la bombe. Ainsi, peut-être restera-t-elle jusqu’à la fin de la soirée. Peu importe ce que tu vas dire. Peu importe ce que tu vas lui apprendre. Du moins, tu ose le croire. Déjà, c’est un bon début. Elle sourit, elle raconte sa journée. Comme d’habitude. Il n’y a rien de différent. Il n’y a rien d’inquiétant. “Tu es la meilleure Juliette!” Commences-tu à dire alors qu’un large sourire vint prendre place sur tes lèvres, avant que tu ne prennes une gorgée de ta bière. “Je le sais et ta patronne le sait aussi. Tu vas t’en sortir et tu vas lui montrer que tu n’as peur de rien, j’en suis convaincu!” Comme tu aimes tant le faire, tu l’encourage. Tu sais bien que son boulot n’est pas facile, ce n’est pas la première fois qu’elle en parle. Cependant, tu sais déjà qu’elle va poursuivre. Tu sais déjà qu’elle va garder la tête haute et poursuivre sur cette route. Elle est forte. Elle est tenance. C’est une battante cette rousse. Alors que tu porte ton breuvage en direction de tes lèvres une nouvelle fois, ton geste s’arrête aussitôt qu’elle mentionne le divorce de ces parents. Tu ouvre grand les yeux. “Attends… Tes parents, à toi, divorcer?! C’est presque impossible…” À tes yeux, tu les avais toujours vu ensemble. Tout comme les tiens. Tu ne pouvais les imaginer vivre séparer. C’était une notion que tu avais toujours eu de la difficulté à visualiser. Le divorce. La séparation. Tu n’aimes pas les souffrances qui s’en suivent. Autant pour eux que pour Juliette. Alors que tu voulais la réconforter un peu plus au sujet de ces parents, la jeune femme poursuit son discours, changeant complètement de sujet. Tu aurais préféré qu’elle garde le même sujet, que vous en discutiez de longues heures durant afin de ne jamais aborder ces histoires de coeur, mais il semble que tu n’es pas le choix. Elle parle, tu l’écoutes, tu la regarde. Tu ne peux faire autrement que de grimacer, voir même hurler à l’intérieur de toi. Tu n’en peux plus qu’elle parle des autres hommes comme si tu étais invisible, comme si tu n’existais pas. Peut-être ignores-t-elle tes sentiments, mais tu reste un homme. Tu reste un être humain. Aux dernières nouvelles du moins. Pourtant, tu reste silencieux jusqu’à ce qu’elle termine, te contentant de soupirer, de boire ta bière. Ton visage se décomposait, et tu le savais. Tu ne pouvais le lui cacher. Encore moins alors qu’elle parle de Logan qui tente un retour au sein de sa vie. Le comble du malheur. Ce mec, il t’a volé la rousse une fois. Et tu refuse de lui laisser l’occasion de le faire une deuxième fois. “Déjà, explique moi une chose Juliette.” Dis-tu avant de te redresser dans ta chaise, te penchant légèrement vers elle. “Pourquoi est-ce que tu cherches l’amour ou l’affection des hommes à ce point?! Tu sais que logiquement, tu n’aurais même pas besoin de chercher, encore moins d’aller voir un mec qui est déjà en couple et tu pourrais sûrement trouver le bonheur…” Ta voix est grave. Tu sentais une certaine colère, une certaine rage grandir en toi. Tu ne voulais pas montrer ce côté de toi à ta meilleure amie, pas le soir que tu prévois lui dévoiler tes sentiments. Mais, tu ne pouvais rester insensible face à ces paroles. Il fallait que tu parle. Il fallait que tu t’exprime. Ne serait-ce qu’une fois, lui démontrer qu’elle a tord. “Facile et sans effort… Tu les laisse tous tomber et tu arrêtes de chercher.” Aussitôt que les paroles eurent franchi tes lèvres, tu les regrette. Mais, il est trop tard. Alors, au-lieu de regretter, de t’excuser, tu te contente de détourner ton regard de la demoiselle et boire une grande gorgée de ta bière. Bière qui descend bien plus vite que tu ne l’aurais cru en franchissant la porte de la bâtisse, quelques minutes plus tôt.

La rousse était peut-être aveugle oui, elle qui était pourtant fière de clamer haut et fort qu'elle pouvait voir aisément dans le regard ce que les gens pensaient. Totalement faux ouais. Elle était incapable de voir sous son nez ce qui crevait les yeux. Sans doute que des gens l'avaient remarqués, du moins pour le cas d'Alexis. Mais elle n'avait jamais eu vent de cela. Du moins...Si. Une fois. Mais bon, elle n'en avait pas tenu rigueur, puisque à l'époque, seul Logan comptait, lui et lui seul. Alexis avait toujours été d'importance dans sa vie, mais elle ne pouvait croire un seul instant, qu'il pouvait ressentir plus que de l'amitié. Oh c'est une évidence que si elle l'avait su,elle n'aurait pas dormi dans la même chambre que lui à des soirées, elle ne serait pas aussi proche physiquement, n'aurait pas des petits gestes d'affections envers lui comme tout amis entre eux.. Tout aurait été différent, c'est sur.

« Faut que tu arrêtes de me complimenter comme ça, je vais vraiment finir par prendre la grosse tête. » Rigole-t-elle en lui faisant un petit clin d'oeil, amusé par les compliments du brun. Il trouvait toujours les petits mots pour la faire sourire, plaisir et surtout, la rassurer. Oui, il avait très à cœur de l'encourager, la faire aller de l'avant et être toujours meilleure. Une personne en or, qu'était Alexis oui. Il n'y en avait pas deux comme lui, ça elle en avait conscience.
Elle finit par changer de sujet, pour parler de tous ses problèmes. Les parents...un sujet qu'elle avait pas forcément envie d'épiloguer, seulement elle voulait le tenir au courant car bien sur, il avait connu ses parents une bonne partie de sa vie, c'était normal qu'il soit tenu au courant de la situation. C'était encore frais, donc il est vrai qu'elle préférait ne pas trop en parler, mais elle répond quand même :
« Et oui..J'ai encore du mal à croire que c'est vrai, mais les papiers du divorce sont déjà signé du côté de ma mère...C'est compliqué pour mon père là.. » Soupire-t-elle doucement, tout en jouant avec la serviette blanche à côté de ses couverts. C'était trop frais, trop compliqué. La rousse avait du mal à réaliser que ses parents allaient se séparer. D'un côté, elle y avait songé, quand elle était retourné vivre avec eux à sa séparation avec Logan, même quand elle était adolescente. Leur vie était assez compliqué, pour être honnête. Ils étaient constamment au boulot, dans des services différents, son père était peu à la maison, il pouvait pas se vanter d'avoir vue ses deux filles grandir. Mais ainsi va la vie comme on dis.

La suite, tourna étrangement au vinaigre. La rousse lui parla donc de cette affaire avec Isaac, puis Logan. Elle savait qu'Alexis allait pas forcément bien réagir. Elle savait qu'il allait la remettre en place, lui dire qu'elle faisait n'importe quoi. Oh oui, il aurait raison. Il aurait raison quoiqu'elle dise. Mais sa réaction fut très différente de ce à quoi elle se serait imaginé. Elle écoute, mais ses sourcils se plissent un peu face aux paroles. La rousse sent son cœur battre un peu plus vite, un peu plus fort. Elle finit alors par lancer :
« Que...quoi ? Pourquoi tu dis ça Alexis ?» Lâche-t-elle assez mal à l'aise, ne comprenant pas vraiment ce qu'il voulait dire. Elle se demande vraiment ce qu'il voulait dire par-là. Mais elle finit par laisser un petit ricanement, avant de venir chercher la main de son ami, pour la tapoter légèrement :
« Mais oui, je sais bien que je t'ai, que j'ai des amis en or mais bon. C'est compliqué, sans doute que tout ça, ça m'a fait réaliser pas mal de choses. Mais j'en paye le prix actuellement... » Soupire Juliette, en levant légèrement les yeux au ciel, avant donc de prendre une bonne gorgée du breuvage amer, n'ayant pas du tout compris les propos de son ami. Du moins...L'avait-t-elle fait volontairement ? Elle n'en savait rien et ne voulait y songer. Il avait dû mal dire les choses, tout simplement.
« D'avoir eu qu'un type dans ma vie, ça aide pas, sans doute» Elle hausse les épaules d'un air un peu frivole, enfantin. Comme si elle se moquait de la situation qui lui tombait dessus, comme si c'était trois fois rien.

Le divorce. Tu n’as jamais aimé ce terme ni la signification de ce dernier. Pour toi, l’amour et le lien sacré du mariage devrait être éternel. Pour toi, il y a toujours moyen de trouver une solution, de trouver une manière de passer outre les problèmes qui font naître l’idée du divorce. Pour toi, le mariage s’avère être quelque chose de sacré. Peut-être est-ce minable, lamentable ou romantique, mais ainsi es-tu. Tu sais que tous les couples sont différents, que tous les esprits sont différents. Toutefois, tu ose croire que peu importe la tromperie, il y a une solution. Tu sais que de nombreuses thérapies sont disponibles pour les couples en difficulté afin d’aider à trouver une solution, un échappatoire quelconque outre le divorce. Tu sais qu’il y a beaucoup de ressource disponible pour ceux qui le désire réellement. Rien ne peut être plus néfaste que l’abandon, que l’oublie de soi-même. Tu pense ainsi depuis déjà plusieurs années, et tu sais que tu garderas cette pensée encore longtemps. Ce n’est ni de l’arrogance ni de l’ignorance, tu es ainsi. Un éternel romantique frôlant la banalité de la vie. Peut-être est-ce pour cette raison que tu ne parviens pas à garder ton esprit ailleurs que sur ta meilleure amie. Peut-être est-ce pour cette raison que tu es obnubilé par elle. Peut-être est-ce pour cela que tu veux bien faire les choses, ne serait-ce qu’une fois dans ta vie. Tu ne veux pas presser ton mince courage. Tu ne veux pas passer outre l’opportunité que la vie choisit enfin de t’offrir. Une Juliette célibataire, le coeur qui se répare doucement et qui est prête à aimer de nouveau. Tu le vois dans ces yeux, tu le vois dans ces gestes. Comme tu peux l’entendre dans ces histoires. Maintenant, tu ne peux qu’espérer que rien de tout cela n’est sérieux. Que, cette fois, tu as une chance de réussir quelque chose. Que, cette fois, tu as l’occasion de lui avouer tes sentiments sans tomber face à un mur. Chose que tu crains plus que tout. La seule chose dont tu es envie, te présenter à elle tel un chevalier qui se démarque de la meute d’homme présent dans sa vie. Pourtant, tu sais que ce n’est pas possible. Tu sais que tu n’es qu’une poule mouillée. Tu sais que tu n’es que lapin dissimulé dans son terrier, craignant d’affronter les mammifères à l’extérieur. Tu es un homme faible. Tu le sais et tu en as honte. Cependant, ce soir, il semble que tu es pris d’un élan de courage inattendu. Les mots franchissent tes lèvres plus vite que tu ne le voudrais. La situation prends une tournure à laquelle tu n’étais pas prêt. Pas encore. S’il fallait qu’elle comprenne avec ces précédentes paroles, tu allais attraper le couteau près de toi et l’enfoncer dans ton torse. Lâche, absolument. Tu as l’impression d’être un personnage pourvu d’une attitude cynique imbattable. Comme si plus aucune convention ou règle ne pouvait s’appliquer à toi. Tu parlais sans tenir compte des éventuels conséquences qui allaient suivre. “Oublie ce que j’ai dis Juliette…” Furent les seuls mots que tu parviens à lui répondre, alors qu’elle demande pourquoi tu avais dis cela. Tous ces mots, toutes ces paroles incohérentes. Tu aurais voulu prendre la fuite, tu aurais voulu disparaître tel un vase parmi tant d’autre. Alors que tu te sens tel une aiguille prise sur le doigt de cette dernière. Omniprésent, mais impossible à oublier au vue de la douleur provoquée soudainement. Comme tu peux être bête, comme tu peux être stupide parfois. “Pour ça, tu en as des amis en or, et il ne faut pas que tu les oublie. Je veux dire… même si tu ne veux pas finir seule, les amis sont assurément ce qu’il y a de plus important et plus précieux dans la vie. Les seuls qui seront toujours là, peu importe les épreuves…” Dis-tu, espérant faire comprendre à ton interlocutrice que tu seras toujours là pour elle. Probablement qu’elle le sait déjà, du moins, tu l’espère. Mais, tu ne peux t’empêcher de le lui rappeler. Surtout dans un tel moment. C’est aussi une manière pour toi de détourner la conversation. Tu étais sur le point de tout dévoiler, de tout raconter… Cependant, l’attitude de la jolie rousse face à tes précédentes paroles, l’ignorance dont elle fait preuve. Tu bloque. Tu ne peux poursuivre. Tu sais que ce qui t’attends, c’est un mur. Elle va feindre l’ignorance ou juste s’offusquer de tes sentiments et quitter le restaurant, te laissant derrière comme un vieux chewing-gum collé sous une table. “Mais sérieusement…” Commences-tu à dire, avant de secouer la tête négativement. Tu tente de garder un contrôle sur tes paroles maintenant. Tu ne veux pas la blesser ou l’attaquer personnellement. Alors, tu lèves ton verre pour en prendre une nouvelle gorgée. Ce qui mets fin à ta boisson. Un soupir franchit tes lèvres, tandis que tu détourne légèrement le regard de ton interlocutrice, regardant par la fenêtre près de votre emplacement. Assurément la meilleure manière pour parler sans voir les émotions traverser son regard. “Un homme en couple, Ju? Tu vaux mieux que ça… Tu devrais être la priorité dans la vie du mec qui te veut vraiment. Tu le sais ça?!” Lui demandes-tu, connaissant déjà la réponse. “Celui qui va te mériter te fera pas souffrir, il va t’aimer plus que tout et il laissera tout tomber pour toi. Oh et il voudra que ton bien, ton bonheur et ta réussite. Que tu sois bien dans ta peau quoi… C’est ça que tu devrais chercher.” Tu as l’impression de te décrire. En fait, tu viens de te décrire. Tu le sais très bien. Mais elle, est-ce qu’elle le sait? Encore une question qui restera sans réponse. Afin d’oublier cette mesquinerie qui perdurent déjà depuis bien trop longtemps, tu fais signe au serveur de t’apporter un autre verre. Tu vas finir par boire bien plus que tu ne l’aurais voulu...

Elle qui était amatrice des films à l'eau de rose, des films qui finissaient toujours bien, jamais de la vie, elle pensait que Alexis pourrait lui causer problème, sur ses sentiments la concernant. Oui, Juliette n'avait pas imaginé un seul instant qu'il aimerait être avec elle, plus qu'une simple amie, une amie très importante. Franchement, elle ne pensait pas que cela soit possible, pas avec autant d'années, d'amitié et de bons moments. Envisager de former un couple avec lui...Aie. Elle aurait peur oui, elle aurait peur de n'avoir que de l'amitié forte, pas autre chose pour lui. Mais ça, elle ne le saurait pas, s'il ne lui disait pas. Même si clairement, elle se sentirait pas forcément bien, elle aurait l'affreuse sensation d'avoir un coup de poignard en plein cœur, car il n'avait pas le droit de lui faire un truc pareil. Pas avec tout ce qu'elle vivait. Pas avec l'esprit aussi paumé qu'elle trimballait...
Ça remarque, elle à du mal à passer, car elle ne comprend pas ce sous-entendu étrange. Elle pourrait croire que oui, il parlait de lui là. Juliette se sent un peu mal à l'aise, mais veut croire à la nervosité de son ami, qu'il était un peu agacé par son comportement stupide avec les garçons. Oui, c'était ça...Il n'y avait pas d'autres possibilités. Du moins pour le moment.
« Je sais, que j'ai des amis en or, Alexis. Tu es un ami en or pour moi, j'ai aucun soucis avec ça, tu le sais. L'amitié, c'est ce qui me va le mieux, à l'heure actuelle mais c'est pas que l'amitié qui est importante, l'amour aussi. J'ai peut-être été trop vite en amour, mais ça me manque. J'ai peut-être mal fais les choses, mais tant pis. Faut que j'assume maintenant. Je suis désolée de t'embêter avec tout ça. » Souffle-t-elle , en faisant une petite grimace, moue un peu mitigé car elle sentait que cela affectait Alexis, toute ces bêtises. Elle pouvait comprendre, il n'était peut-être pas la meilleure personne à qui en parler, elle regrettait maintenant. Oui, elle ferrait mieux de se taire des fois...mais un ami n'était-il pas fait pour ça ? Écouter, savoir conseiller et supporter les coups durs que créaient l'ami en question ? Elle ne savait pas trop, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir. Sans doute qu'elle réagirait pareil, dans la situation inverse.
« Cela ne tombe pas du ciel tu sais ? Les gens sont pas toujours ce qu'ils montrent, les premiers temps. Certains cachent trop bien leur jeu où change radicalement..Tu vois bien de qui je parle.. » Soupire la rousse, avant donc de finir à son tour son verre, sentant déjà les prémismes de l'ivresse commencer à taper à la porte de sa petite tête. Elle change donc de sujet, tout en frappant doucement dans ses mains :
« On mange ? Tu veux commande quoi ? On partage une poutine ou tu veux reprendre un verre avant ? » Demande la belle, essayant de sourire.
« Et du coup, tu m'a pas dis, mais comment ça se passe les cours ? Tu t'en sors, en tant que prof et pas simple étudiant ? »

T’embêter. La dernière chose en ce monde que Juliette pourrait faire. Pourtant, tu lui démontre le contraire. Tu n’es pas le meilleur ami ce soir, non, tu es un homme stupide et égoïste. Tu pense à toi et à toi seulement. Tu pense aux sentiments que tu ressens envers elle. Tu pense à la solitude que tu vas devoir affronter si elle se trouve un nouvel homme à conquérir. Tu pense à la douleur qui va encore assaillir ton coeur lorsqu’elle va te présenter son nouveau petit-ami. Tu pense à toutes sortes de choses inutiles, futiles et banale. Ces choses dont tu ne devrais pas te préoccuper. Pas ce soir du moins. Ce soir, tu dois penser à elle, à ces problèmes, à ce qu’elle traverse. Tu te dois de lui montrer que tu es là pour elle et que tu seras toujours là pour elle. Chose que tu ne démontre pas du tout à l’instant, bien au contraire. Tu parle étrangement, tu agis étrangement. Tu n’es pas toi, Alexis. Tu n’es que le fantôme de toi-même. Et pour cela, tu as honte. Jamais tu n’as été aussi distant, aussi froid envers elle. Quand bien même ces histoires de coeur te font souffrir. Quand bien même tu aimerais parler d’autre chose. Cette femme est ta meilleure amie depuis aussi loin que tu te souvienne. L’écouter, la conseiller, ou même lui prêter une épaule pour pleurer, voilà ce que tu as toujours fait. Elle n’avait pas besoin de craindre d’être juger ou critiquer avec toi. Car tu ne l’as jamais fais. Contrairement à ce soir. Tu lui montre de l’agacement. Tu lui montre de la distance. Tu lui montre un manque d’intérêt épouvantable. Elle ne mérite pas cela Juliette, au contraire. Elle mérite ce qu’il y a de mieux en ce monde. Elle mérite le bonheur et l’amour. Puis, si ce n’est pas auprès de toi qu’elle le trouve, tu devrais bien pouvoir survivre encore un certain temps avant de tout lui balancer en pleine figure. Ce qui te permet de comprendre une chose. Ce soir, ce n’est pas le bon soir. Ce soir, tu dois être le meilleur ami à l’écoute et attentif à la jolie rousse. Du moins, pour l’instant. Lorsque l’alcool aura fait son effet, peut-être que ton discours sera différent, peut-être que la situation sera différente. Toutefois, d’ici là, tu te dois de changer d’attitude face à ton interlocutrice. Reprenant alors contact avec la réalité, tu laisse un petit sourire venir étirer tes lèvres avant de glisser une main jusqu’à celle de la jeune femme que tu attrape doucement. “Pardonne moi Juliette… je dis n’importe quoi ce soir.” Commences-tu à dire, devenant de plus en plus calme, de plus en plus doux. “Je sais que tu es au courant de tes amis en or et que tu pourras toujours compter sur eux. Enfin, sur moi en particulier quand même, je suis le meilleur de tous!” À ces mots, tu relève un peu la tête, feignant de bomber le torse avant qu’un petit rire ne résonne. Tu es complètement différent. En fait, tu es enfin toi-même. Ce qui devrait soulager la rouquine par la même occasion. Après tout, qui aurait envie de passer une soirée en compagnie de l’homme que tu pouvais être il y a quelques instants. Tu étais si lasse, si détaché, si distant… Tout ce que tu peux détester chez une personne, en réalité. “Peut-être, oui, que tu es allée trop vite en amour par le passé, mais même si ça te manque, tu devrais peut-être prendre le temps cette fois… Non? Explorer les différentes options qui s’offre à toi, par exemple. Réfléchir. Peser les pours et les contres. Comme ne pas briser une relation déjà existante par exemple… Tu t’en voudrais d’être la cause de cette rupture, crois-moi. Je te connais par coeur Ju.” Ajoutes-tu, toujours aussi calme. Là, tu es le Alexis qu’elle connaît et qu’elle apprécie. Tu es le meilleur ami qui tente d’offrir les meilleurs conseils possible, et ce, malgré ton manque d’expérience dans le domaine. Tu reste franc, tu reste honnête. Voilà ce qui compte. Jamais tu n’as prétendu avoir réponse à tout. Mais, tu tente d’être le meilleur dans tous les domaines. Surtout lorsque ta charmante et ravissante meilleure amie est concernée. “Puis, tu pourrais être surprise de ce qui t’attends, si cette fois, tu prends ton temps…” Ces mots, tu les prononce un peu plus discrètement. C’est ta manière de laisser planer le mystère en ce qui te concerne. Tu as bien compris que ce n’est pas le moment idéal pour lui avouer tes sentiments. Tu ne veux pas risquer de la perdre. Tu ne veux pas risquer de l’effrayer ou de l’éloigner. Tu as besoin d’elle dans ta vie, bien plus qu’elle ne pourrait le croire. Autant elle peut être le centre de ton univers. Autant elle est la balance qui équilibre le tout. Indispensable est le meilleur mot pour la décrire en ce qui te concerne. Bien qu’il y aurait de nombreux mots que tu pourrais utiliser pour décrire cette femme. Soudain, tu sursaute légèrement lorsqu’elle frappe dans ces mains, ouvrant de grand yeux que tu pose sur elle. “Va pour une poutine à deux avec un autre verre. Ça te va?” Dis-tu, faisant signe à la serveuse qui approchait de votre emplacement. Tu la vois arrêter à la table juste derrière la vôtre, ce qui te laisse quelques instants supplémentaires pour parler avec la jolie rousse devant toi. “Moi… Y’a pas grand chose d’intéressant qui me concerne et tu le sais… C’est un nouveau monde être prof, mais j’aime vraiment! Tu sais comment je suis passionné par la musique alors c’est facile d’imaginer que j’adore l’enseigner quoi… Tu devrais me voir, on pourrait croire que c’est moi le gamin dans la pièce!” Tu secoue alors la tête de gauche à droite, désespéré de tes propres paroles, de tes propres actions. Il est vrai que tu es passionné. Il est vrai que tu aime partager la musique avec autrui. Mais, à la base, c’était un petit truc entre vous deux. C’est ainsi que votre groupe à vu le jour. “Mais on s’en fou. Pour l’instant. Là, c’est de toi qu’il s’agit ma chère. Tu semble en avoir encore à dire et je suis impatient d’entendre la suite. Tu sais, histoire de te conseiller comme le meilleur des meilleurs amis que je suis!” De nouveau, tu bombe un peu le torse, affichant un petit air amusé. Tu espère provoquer ne serait-ce qu’un sourire voir même un rire chez la jeune femme devant toi,

Juliette avait du mal à comprendre le comportement de son ami, ce soir. Il disait des choses un peu étrange, qui n'avait pas vraiment de sens, dans son esprit. Elle reste un peu dubitative, les sourcils légèrement plissés. Pas une seule seconde, elle pouvait imaginer le fin fond de la pensée du brun. Pas un instant, elle pourrait croire qu'il avait jeté son dévolu sur elle , c'était improbable. La belle rousse laisse échapper un petit soupire, avant donc de poser son regard sur le visage de son ami, tout en posant sa main sur la sienne, la tapotant légèrement comme si elle essayait de lui remettre les idées en place.
« C'est pas grave, tu as des soucis en ce moment ? Tu as envie de parler peut-être ? » Demande la rousse, tout en rapprochant légèrement son visage du sien, essayant de décrypter au mieux ce que pouvait penser son ami, avant de lever les yeux au ciel, et rire un bon coup, comme soulagé qu'il repart sur quelque chose de plus positif.
« Oui, le meilleur de tous, j'ai de la chance d'avoir le meilleur ami qui soit » Avoue-t-elle assez fièrement. Oh oui, Alexis était vraiment le meilleur ami qui soit. D'où le fait qu'elle ne comptait pas le perdre, en tant que tel. Il était son ami, rien de plus. Du moins, pour l'instant c'était comme ça, de toute manière elle ne risquait pas de changer d'avis là-dessus si ce dernier ne disait pas le fond de ses pensées. Elle écoute ensuite son monologue concernant l'amour. Dans le fond, c'était un peu...amusant de l'entendre être aussi...analytique envers l'amour. Juliette était mauvaise sur ce coup, mais c'était la vérité. Elle n'avait que rarement vue son ami être avec une fille, si ce n'est jamais. Il était de bon conseil mais lui dans tout ça ? Elle avait bien essayé une fois, de le caser avec une gentille fille qui faisait de la musique, qu'elle avait croisé lors d'une soirée à l'école de musique, dont Alexis l'avait invité à venir. Bizarrement, il avait pas vraiment joué le jeu, pourtant , du point de vue de la rousse, elle était parfaite pour lui. Mais non, il n'avait rien fait. Comme bloqué...Comme s'il se mettait une barrière face à l'amour, la possibilité d'aimé une personne plus que de la simple amitié.
«Franchement, si je te connaissais pas, je dirais que tu es expert en la matière, mais je me demande vraiment comment tu peux autant être perspicace quand tu parles d'amour, malgré que t'es sans doute celui qui s'y refuse le plus ! Faut vraiment que tu te trouves une fille toi, tu sais ? Tu veux même pas que je t'aide aussi, moi je suis un cas désespéré, mais tu as raison. Je vais prendre plus de temps. Cela va pas me tuer d'être seule un petit moment ! Qui sait ? Cela me permettras de vivre un peu pour moi et pas pour quelqu'un d'autre ! » Dit-elle en souriant un peu, acquiesçant pour la poutine à deux. C'était tellement un plat lourd, qu'elle arrivait rarement à finir son assiette, vue comme elles étaient généreusement remplis, dans ce restaurant-ci. La belle hausse les épaules à sa remarque, ne sachant que dire. Si quelqu'un comme ça, se trouvait à ses côtés, elle en serait la première au courant non ?
« J'avoue que cela te vas bien, d'être prof. T'es bienveillant donc tu vas être le meilleur professeur que cette école n'ai eu ! J'en suis certaine » Avoue la Duchesne, tout en remettant ses cheveux en place, regardant légèrement de coin les tables d'as côtés. Elle repose finalement son regard ambré sur son ami, avant de hausser une nouvelle fois les épaules, avant de soupirer :
« Mof, en vrai, j'ai même pas envie d'en parler. Ma sœur merde toujours autant, mes parents sont tendus comme pas possible, j'en chie à ce travail de réceptionniste comme si...Le boulot lui-même voulait pas de moi. T'a jamais eu cette sensation que tout l'univers était contre toi ? Et bah, s'est ce que je vis là, en ce moment. » Grommelle-t-elle, jouant avec le pied de son verre vide, tout en réfléchissant un peu à sa situation. Y'avait pire dans la vie, c'est sur. Mais elle était fatiguée de tout voir noir, que tout ne soit pas comme elle le souhaiterait.
« Tu sais ce que j'aimerais ? Que tu nous trouves un petit truc pour faire un concert. J'ai bien envie de faire un peu de chant, qu'on se retrouve tous. T'en dis quoi ? » Lui demande donc Juliette, espérant que cela le tenterait de vouloir se produire quelque part, comme au bon vieux temps.

L’amour. L’amitié. La ligne entre les deux est si mince, si faible. Parfois, tu as l’impression de t’y perdre, littéralement. Est-ce possible que l’amitié, même aussi forte, aussi unique que celle qui t'unit avec cette rousse puisse évoluer en quelque chose d’autre. Quelque chose de plus fort encore, de plus intense tel qu’un amour sans fin, sans faille… Au fond de toi, tu ose l’espérer. Quand bien même tu es faible. Quand bien même tu n’es pas en mesure de lui avouer tes sentiments, haut et fort. Quand bien même elle ne pose sur toi que des regards banales, dépourvu de la moindre attirance, de la moindre affection. Tu sais que, à ces yeux, tu es tel le frère qu’elle n’a jamais eu. Le meilleur ami qui est toujours là pour elle et qui le sera toujours. Cette image, tu préfère la garder. Tu préfère encore être son meilleur ami, son confident que de ne plus rien être. Cette femme, tu as besoin de sa présence dans ta vie. Que cela soit comme amie, comme amoureuse, comme amante. Peu importe. Aussi longtemps qu’elle accepte ta présence auprès d’elle, tu parviendras à être heureux. Tu parviendras à trouver une once de bonheur de cette situation. Car, pour toi, c’est un début. Si elle ne te déteste pas, cela augmente tes chances d’être auprès d’elle. Et, peut-être, un jour, devenir plus que ce que tu es présentement. Du moins, c’est ce que tu ose espérer. Et ce, même si tu es incapable de le lui avouer. Au-lieu de cela, tu te contente de parler de l’amour tel un expert, tel l’homme qui connaît tout dans les moindres détails. Ce qui n’est guère ton cas. Toi, qui n’accepte pas de laisser les femmes t’approcher. Toi, qui n’accepte pas la proximité avec les autres femmes que cette rousse. Toi qui refuse d’ouvrir ton coeur à la moindre possibilité de relation amoureuse. Il y aurait pourtant de la place dans ta vie, dans ton coeur. Toutefois, tu reste incapable de t’ouvrir, de te permettre de ressentir quelque chose pour une autre femme. Quand bien même tu voudrais tenter le coup, tu ferais souffrir une autre femme. Ton coeur est pris, et cela depuis bien longtemps. Tu ne crois pas être en mesure de l’effacer aussi rapidement, aussi facilement. Tu vas avoir besoin de temps, d’effort. Et ce, même si tu ignore ce que tu souhaite réellement pour ton avenir. Oui, dans le meilleur des mondes, tu seras auprès de Juliette, glissant ton bras autour de ces hanches pour la coller contre toi et l’embrasser fougueusement… Mais, tu es réaliste. Ton esprit, ton coeur, ton âme souhaite une seule et unique chose. Tandis que ton cerveau, source à la fois de fiction et de réalisme, s’empêche de réaliser ce rêve. Sinon, il y a longtemps que tu aurais avouer tes sentiments. Encore plus maintenant, étant donné son célibat, son coeur libre. Et pourtant, tu reste silencieux. Encore et toujours. Rapidement, tu détourne ton attention de tes pensées, qui deviennent de plus en plus sombre. Au-lieu de cela, tu écoute les paroles de la femme devant toi, souriant à ces mots. “Mais je suis un expert en la matière. Y’a pas meilleur que moi!” Lui réponds-tu, avant d’éclater de rire, secouant légèrement la tête de gauche à droite. “Tu sais bien que ce n’est pas vraiment moi qui s’y refuse, juste que la bonne n’a pas encore pointée le bout de son nez… Puis, faut le dire, y’a pas beaucoup de fille qui aimerait un mec aussi passionné par la musique que moi. Ça va les faire fuir, tu crois pas?!” Ajoutes-tu, alors que tes lèvres forment un léger sourire et que ton regard brille de nostalgie, voir même de tristesse. À tes yeux, la bonne est devant toi. Elle ne le sait juste pas encore. À ce moment, la conversation prends un tout autre sens, tournant dangereusement autour de toi, de tes occupations et de ce qu’il peut y avoir de nouveau dans ta vie. Tu aimerais bien lui dire que c’est le calme plat car tu es un homme lâche, un homme faible qui est incapable d’avouer ces sentiments à la fille qu’il aime. Cependant, cela serait prendre un risque immense. Tu la connais Juliette, tu sais comment elle est. Tout comme toi, elle fera tout pour connaître qui est cette personne qui fait chavirer ton coeur. Comment elle peut être et ce qu’elle a de spéciale pour que toi, Alexis Blake, tombe amoureux. Mais, tu n’es pas prêt. Ou du moins, tu ne sais pas du tout comment aborder le sujet. C’est si simple pourtant. Tu pourrais te contenter de la regarder dans les yeux, attraper ces mains et lui dire que tu l’aimes depuis ton plus jeune âge, qu’elle est celle que tu considère comme la femme de ta vie et que tu voudrais qu’elle te laisse une chance, maintenant qu’elle n’a personne d’autre. Si seulement les mots acceptaient de franchir tes lèvres. Il y a longtemps que tu lui aurais fait cette demande. “T’es gentille, mais je reste nerveux à chaque fois… C’est pas rien d’être prof, ça rends presque fou tellement je veux être le meilleur!” Par chance, tu avais trouvée le meilleur moyen pour trouver une once de calme, de tranquillité dans les pires moments. Juliette. Une pensée à son égard, et la vie redevenait un peu plus belle, un peu plus facile. De nouveau, tu glisse une main en direction de ton interlocutrice, attrapant les siennes que tu serres légèrement. Tandis que tu plonge ton regard dans le sien, un tendre sourire prenant place sur tes lèvres. “Sache que, même si tout l’univers est contre toi… Moi, je suis là pour toi! Y’a jamais rien qui va pouvoir m’empêcher d’être là pour toi et te soutenir quand tu vas en avoir besoin. Ou juste de t’écouter. Peu importe. Je serai toujours là. C’est une promesse.” Terminant ta phrase, tu bombes légèrement le torse, feignant la fierté qui t’es inconnu. “Vos désirs sont des ordres, ma chère.” Lui réponds-tu avant de sortir ton téléphone de ta poche. “J’étais justement en train de voir pour un petit quelque chose ce week-end. J’attendais voir si tout le monde était dispo, mais je vais insister un peu plus pour te changer les idées!” À ces mots, tu envoie un message rapide aux membres du groupe, insistant sur leur présence lors de cette soirée. Toi qui n’est pas homme imposant, tu parviens pourtant à te faire écouter par les membres du groupe. Retournant ton téléphone au creux de ta poche, refusant de t’y attarder alors que ta meilleure amie est devant toi, tu retourne ton entière attention vers elle. “Tu demandes comme si je pourrais refuser une représentation du Nemesis band… Tu me prends pour qui!” Demandes-tu, feignant l’indignation. Quelques secondes, puis, tu ris de nouveau. Tu as l’impression de retrouver ta meilleure amie. Tu as l’impression qu’elle est de nouveau à toi, et à personne d’autre. Pourtant, tu sais que ce n’est guère le cas. Du moins, pas avant que tu ne parviennes à faire un homme de toi. Un vrai de vrai qui est capable de s’ouvrir et de se confier, sans retenu.