âge : 24 gâteaux déjà goûtés -dévorés- à ton actif. tu commences à manquer de souffle d'ailleurs.
occupation : tu enchaînes les petits boulots, abandonnes vite et passes au suivant. pour le moment, t'as décidé de faire des bagels et de finir tes journées en sentant la frite. et tu complètes tout ça en dansant dans des bars miteux et en t'excusant pour d'autres. ça rapporte ce business.
statut civil : t'es célibataire. par choix. par envie. par manque de temps. par sécurité. parce que c'est mieux ainsi de toute façon.
ta vie au canada n'est pas toujours facile, ula. il y fait bien plus froid qu'au mexique. et ce n'est qu'un des nombreux aspects de ta vie qui a changé. un rhume te semble presque rien face à d'autres parties bien plus complexes et différentes. t'es là illégalement. tu pourrais te faire renvoyer chez toi du jour au lendemain. c'est bien plus qu'un fossé entre ta vie d'avant et ta vie maintenant ... tu pourrais presque dire qu'il y a un véritable canyon entre ces deux périodes de ta vie. mais tu ne regrettes pas cette prise de risque. loin de là! c'est un ultimatum que tu t'es posée à toi-même, à ta conscience. pour ton bien, il te fallait t'échapper. même si ici, cela signifiait courir, encore et encore. cela ne pouvait pas être pire qu'au mexique de toute façon. t'as pas de situation régulière, pas d'appartement fixe mais t'es sans aucun doute plus épanouie que là-bas. le moins qu'on puisse dire ula, c'est que tu restes pétillante. tu gardes ta joie de vivre. en façade en tout cas. et tu ne te laisses pas démonter au moment de préparer des bagels pour des clients pas toujours très sympathiques. parce que oui, ton boulot de la semaine, ou peut-être des deux prochaines d'ailleurs si tu te fais pas gauler, c'est de préparer des bagels. et des sandwichs si l'occasion se présente mais c'est plutôt rare. il t'arrive aussi de passer derrière la caisse pour encaisser ou bien dans la pièce tout au fond et de t'atteler à la vaisselle. t'es devenue multi-tâche ula. et la préparation de ce petit sandwich ovale avec un trou au centre n'a quasiment plus de secret pour toi.
aujourd'hui est donc un jour comme les autres. avec les mêmes clients, plus ou moins que tu dois servir avec un calme olympien même lorsque tu te fais envoyer chier pour avoir oublier une serviette ou un ingrédient. t'as pas très très envie de te faire virer de suite. tu décrocheras jamais le titre d'employée du mois parce que t'y resteras pas longtemps mais si tu peux au moins finir la journée, ça serait cool. t'es en train de préparer une limonade quand une tête blonde que tu reconnais plutôt bien pénètre dans l'enceinte du bagel store. stella. un grand sourire fait aussitôt son apparition alors que tu remets sa boisson au client. il doit sans aucun doute le prendre pour lui. bon si ça peut lui faire plaisir, tu vas pas lui gâcher son bonheur. tu sers encore 5 ou 6 clients, dont un qui te demande un bagel avec supplément oignon (t'espères qu'il a pas de rencart ou en tout cas ne doit embrasser personne après sinon ... coup dur!). et c'est enfin au tour de stella. hey! bienvenue chez st-viateur bagel, que puis-je te servir? tu tutoies pas les clients en général mais là, c'est différent. vous ne vous êtes pas vues depuis longtemps et tu ne sais pas trop pourquoi. mais t'es quand même contente qu'elle soit là. elle a juste l'air surprise de te voir. mais t'en fais pas cas. tu lui as pas dit que tu bossais ici désormais, ce doit être pour ça. sans doute ... peut-être ... je peux peut-être te conseiller? ton boulot, c'est aussi ça. conseiller les gens en pleine séance de grignotage. t'as pas retenu tous les bagels et ce qu'il y avait dedans pour rien.
BY CΔLΙGULΔ ☾
Maeve Ó Riain
expert dans l'art du sourire.
Messages : 1921
pseudo : MARY-W./marie.
faceclaim : eliza taylor (@blood eagle).
âge : vingt-huit ans.
occupation : stagiaire tout juste engagée au national museum of ireland, plus occupée à servir des cafés qu'à faire ce qu'elle aime.
statut civil : célibataire, coeur triste et lourd. elle n'veut plus aimer, plus s'ouvrir à ça- peut-être parce qu'elle est encore accrochée à quelqu'un.
in all the good times i find myself and in the bad times i fear myself - ft. @stella morand / @ula meiwhana.
En réalisant l’allure à laquelle le mois d’avril avançait, Stella avait hésité à complètement oublier son anniversaire, quitte à tout annuler et permettre aux gens autour d’elle, de faire autre chose le soir du quinze avril. Elle avait été au milieu du processus d’acceptation quand sa conscience s’était réveillée, brave et déterminée. Elle n’pouvait pas simplement tout abandonner, juste parce qu’elle avait l’moral dans les chaussettes. Certes, elle se porterait sans doute mieux sans son petit entretien non-désiré avec Loevan. Et sans s’être fait voler son sac à main par la même occasion. Elle se porterait mieux si elle n’avait pas l’coeur en mille morceaux, et le devoir de traverser la moitié de la ville pour refaire ses papiers d’identité, signer des trucs à sa banque pour obtenir une nouvelle carte bancaire et faire opposition sur toutes les transactions que ses voleurs avaient eu le temps de faire en une nuit. Autant dire qu’elle aurait mieux fait de suivre les conseils du brun, et d’aller directement dans un poste de police, parce que force était d’admettre que c’était un travail colossal, que de réparer tous les dommages qui avaient été faits sur son compte en banque. Heureusement qu’elle ne manquait pas d’argent, hein- ça, ses voleurs n’en avaient fait que peu état. Ils auraient pu la ruiner et la faire s’faire jeter à la rue, qu’ils n’en auraient rien eu à faire. Ça n’aurait été rien de plus qu’une emmerde supplémentaire sur son long tableau de chasse de ces derniers mois: au fond, même si elle traînait des pieds, même si elle râlait sur toute la paperasse qu’elle devait gérer juste pour récupérer un permis de conduire et sa carte d’identité, c’était surtout ses sentiments qui allaient mal. Et sa tête tournait trop, trop sur les mêmes choses, sur les mêmes noms- les mêmes douleurs lancinantes qui grondaient dans son poitrail. Elle s’demandait bien quand est-ce qu’elle allait s’en remettre pour de bon: y’avait du progrès, hein, elle n’pleurait plus à intervalles réguliers comme une minable, elle n’oscillait plus entre des changements d’humeur drastiques, entre haine et dépression. Elle ne faisait plus graviter toute son existence autour du chagrin que Loevan avait provoqué en elle. Après tout, lui il ne l’faisait pas non plus, sans doute- il avait sa p’tite vie, sa famille, ses enfants. Elle aurait bien eu envie de pouvoir les maudire tous, ceux-là - force était d’admettre qu’elle était incapable de faire ça. Incapable de juste ranger les choses dans des cases bien définies, entre le noir et le blanc: non elle n’pouvait que s’avouer vaincue, observer sa solitude et son impuissance, et faire avec. Un peu comme quand on s’faisait voler son sac sans voir la tronche du mec qui avait fait ça: elle avait eu beau se rendre chez les flics pour déclarer le vol de son sac, y’avait quand même peu de chances pour que qui que ce soit fasse le moindre effort pour retrouver ses voleurs. Ils étaient partis et ils s’en étaient tirés: tout ça parce qu’elle n’avait pas pu regarder son agresseur dans le blanc des yeux. Toujours était-il que là où on pouvait facilement y voir un truc anodin, Stella, elle, elle tournait en bourrique. L’avantage, c’était que ses insomnies n’étaient plus rattrapées par la peine au coeur- quand elle n’dormait pas, c’était parce qu’elle était stressée. Et quand elle appelait trente-six fois son opérateur pour s’assurer que son téléphone était bel et bien bloqué et que plus personne ne pourrait y accéder, c’était pour de bonnes raisons.
Parce que dans un coin d’sa tête, quoiqu’elle fasse, quelle que soit la pensée rationnelle qui lui traversait l’esprit, Stella n’pouvait s’empêcher de se demander si son voleur n’était pas aussi son stalkeur. Si tout ça n’était pas juste l’oeuvre d’une seule personne, cet inconnu, potentiellement homme, potentiellement fille, qui pourrait faire tout et n’importe quoi avec les affaires qu’elle avait eues dans son sac. Le soir du vol, elle était rentrée chez elle, parano jusqu’au bout; elle avait dû appeler un serrurier pour rentrer dans son propre appartement, mais encore et encore, elle s’était demandée si celui qui avait volé ses clés n’était pas déjà entre les quatre murs de son chez elle. Elle avait eu besoin de faire le tour, et de dormir sur son canapé avec de la lumière, et un meuble bloquant sa porte. Le lendemain, elle avait fait changer sa serrure, et rajouter un verrou juste au cas où. C’était ainsi qu’elle s’était emmurée pour ces derniers jours, Stella- et même pour elle qui adorait habituellement fêter son anniversaire, la date était arrivée trop vite. Elle avait encore l’esprit dans les vapes, concentré sur des choses bien plus concrètes que la décoration de sa fête, la tête du gâteau ou ce qu’elle allait bien pouvoir porter pour l’événement. Pourtant, les invitations avaient été envoyées depuis belle lurette- et aller bien, ou prétendre aller bien, c’était sa spécialité. Elle était la joviale, l’heureuse, la rayonnante. Là, elle n’était pas avec qui que ce soit de familier, alors dans les rues de Montréal, Stella laissait les masques tomber, quelque peu. Plus que jamais désormais, elle surveillait les autres, son sac à main serré sous son bras, peu désireuse de s’en faire piquer un à nouveau. Les bobos à ses mains avaient quelque peu disparus, ils s’étaient lentement effacés pour laisser place à quelques croutes, cicatrices de cette soirée-là. Mais sa tête, elle, était toujours à vif. Quand elle pénétra dans l’établissement, alors- St-Viateur Bagel, Stella mit de longues secondes avant de remarquer qui se tenait derrière le comptoir: elle avait d’abord observé tous les autres clients présents, offrant un vague sourire poli à ceux-ci. Mais putain, si elle avait pu suspecter qu’Ula travaillait ici, elle aurait évité l’endroit: pourtant, habituée qu’elle était - à sa façon - Stella ne l’avait jamais vue ici. Comme quoi, c’était encore un coup du ‘hasard’ qui s’foutait de sa gueule: parce qu’il suffisait qu’elle voit Ula pour penser à Loevan. Encore Loevan, toujours Loevan. Son coeur se serra et dans sa gorge, un noeud se créa: la jeune femme l’avait vue, elle aussi- et si Stella laissa son regard dévier vers la porte, elle n’pouvait tout simplement pas prendre la fuite comme une idiote. C’était trop tard- tout aussi ‘trop tard’ que pour Loevan et elle, ou pour son pauvre p’tit coeur. Le plus important, sans doute, c’était de ne rien laisser transparaître face à la cousine du brun: lui qui avait tant d’estime pour sa famille et qui avait tant besoin de plaire à leurs yeux, elle n’allait pas le trahir en balançant leur linge sale à quelqu’un qui pourrait tout balancer, qui sait. On croyait bien connaître les gens, jusqu’à c’qu’ils se révèlent être bien différents: une leçon qui lui avait été offerte par un Desrosiers. Et pourtant, elle estimait Ula comme une amie, quelqu’un qu’elle affectionnait- elles avaient beaucoup parlé, elles s’étaient amusées ensemble. Mais elle avait aimé Loevan, elle s’était confiée à lui, et il s’était confié à elle. Elle avait arrêté d’penser, tout simplement, avec lui. Et elle s’était plantée. Le temps d’hésiter, il fut bien trop tard pour elle- la blonde n’pouvait plus s’échapper, à moins de se la jouer théâtral. Et puis, elle avait une commande à récupérer. Quand ce fut son tour, Stella fut presque soulagée de se retrouver face à une Ula plus professionnelle qu’amicale- au moins, elle n’aurait pas le choix de limiter leurs interactions aux bagels, et elle pourrait prendre la fuite après ça. « Hey... » elle se retrouva hésitante, Stella, quand bien même rien n’était compliqué dans le fait de venir chercher une commande, payer et partir. « Ehm-... non, pas besoin de m’aider. J’viens récupérer une commande à vrai dire. J’avais appelé, pour une boîte, recette végane? » elle n’avait pas le choix, au fond, de commander quand elle allait dans ces établissements-là - les bagels étaient majoritairement faits avec des oeufs ici, et ceux qui ne l’étaient pas, étaient faits avec du miel. Un vrai casse-tête. Depuis un moment, elle était connue comme le loup blanc ici, «la végane», comme si elle était un mythe. Au moins, on l’appréciait pour son sourire si chaleureux, si bien que quand elle appelait, on lui faisait sa commande.
Ula Meiwhana
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âge : 24 gâteaux déjà goûtés -dévorés- à ton actif. tu commences à manquer de souffle d'ailleurs.
occupation : tu enchaînes les petits boulots, abandonnes vite et passes au suivant. pour le moment, t'as décidé de faire des bagels et de finir tes journées en sentant la frite. et tu complètes tout ça en dansant dans des bars miteux et en t'excusant pour d'autres. ça rapporte ce business.
statut civil : t'es célibataire. par choix. par envie. par manque de temps. par sécurité. parce que c'est mieux ainsi de toute façon.
l'irlande, ce pays qui t'avait accueilli et semblait t'offrir une seconde chance. une chance que tu t'étais octroyée illégalement. oh t'avais bien débarqué avec un visa en bonne et due forme mais celui-ci avait expiré depuis bien longtemps. et aujourd'hui, tu restais sur le sol irlandais à tes risques et périls. tu prenais le risque d'être expulsée à tout moment si on t'arrêtait ou te balançait. et t'acceptais également le danger impliqué par ta famille. tu pouvais être découverte n'importe quand. un revendeur de ton père pouvait débarqué, un ami, un associé. et il pouvait te vendre à ta famille. tu n'étais que de la vulgaire marchandise. un bien que l'on pouvait se passer et dont ta famille pouvait jouir pour passer des deals. mais tu voulais être plus que ça. tu n'étais pas une possession. tu n'appartenais à personne. tu étais un être humain, tu t'appartenais à toi-même tout comme ton destin. même si celui-ci ne semblait pas très reluisant. tu trimais. tu travaillais. tu t'épuisais. tu repoussais les limites de ton corps afin d'essayer de vivre un tant soit peu décemment. ce n'était pas la vie que tu avais espéré et dont tu rêvais mais c'était déjà mieux que rien. ça aurait pu être pire. ça aurait d'ailleurs été pire si tu étais encore au mexique. ce petit boulot au stella diner tu le prenais un peu comme un cadeau. comme une seconde chance. tu souriais aux clients impatients, t'étais polie avec ceux qui te traitaient comme un chien et pensaient que t'étais à leur botte. tu faisais ton boulot. celui-ci n'était pas le job de tes rêves. ni même le job que tu ferais toute l'année. te connaissant, tu serais bien vite partie. mais pas avant d'avoir servi maeve. cela faisait si longtemps mais il semblait y avoir de l'électricité dans l'air. que pouvait-il bien se passer ? est-ce que tu avais fait quelque chose de mal ? est-ce que maeve avait eu une longue journée ? il avait forcément dû se passer quelque chose. tu la connaissais. tu sentais ce genre de chose. un peu comme une forme d'instinct. est-ce que ça va ?, pris-tu le temps de demander. ta nature curieuse finissait toujours par reprendre le dessus et tu posais des questions, tout un tas de questions. et le ton hésitant de maeve te poussait à en avoir encore plus. oh oui je vois, je vais te chercher ça de suite. tu passas côté cuisine l'espace d'une minute afin de récupérer la poche en kraft qui contenait la commande. bien évidemment, tu pris le temps de checker que tout soit bien dedans. tu ne voulais pas faire revenir la blondinette ni qu'elle pense que vous n'étiez pas professionnel au diner. et voilà pour toi., dis-tu avec un sourire avant d'éditer le ticket de caisse et de l'agrafer à la poche contenant le repas. tu vas manger avec loevan ? tu ne savais pas encore que cette question, tu la posais à tes risques et périls ...